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Wolfman
Fantastique américain de Joe Johnston
10 février 2010

Genre : Fantastique, loup-garou, film de monstre
Durée : 1h42

Avec Benicio Del Toro (Lawrence Talbot), Emily Blunt (Gwen Conliffe), Anthony Hopkins (Sir John Talbot), Simon Merrells (Ben Talbot), Gemma Whelan (Gwen’s Maid), Geraldine Chaplin (Maleva), Hugo Weaving (L’inspecteur Abberline), ….

Traumatisé par la mort de sa mère, Lawrence Talbot (Benicio Del Toro) avait quitté le manoir familial pour ne plus y revenir. Mais après plusieurs décennies passées sur le nouveau à tenter d’oublier, il est de retour dans le hameau de Blackmoor. Son frère a disparu et Gwen Conliffe (Emily Blunt), sa fiancée désespérée, le supplie de l’aider à retrouver l’homme qu’elle aime. A son arrivée, il apprend qu’une créature assoiffée de sang décime la population. Scotland Yard a même dépêché sur place l’inspecteur Abberline (Hugo Weaving) pour mener l’enquête…

Si incontestablement les zombies ont le vent en poupe en cette période pré-apocalyptique (P… 2 ans), les lycanthropes ont toujours eu la cote auprès du public. C’est donc du meilleur œil qu’était attendu ce remake du loup garou originel des Studios Universal, initié, interprété et produit par Benicio Del Toro. Il s’agit d’ailleurs plus d’un film hommage que d’un remake. L’histoire de Curt Siodmak (l’auteur du script original) a été transposée en Angleterre à la fin du XIXe siècle, sous le règne donc de la reine Victoria, et le rôle de Sir John Talbot (Anthony Hopkins) a également été retravaillé par Andrew Kevin Walker et David Self dans le but de donner une dimension de tragédie gothique à ce « Wolfman » 2010. On notera aussi que Hugo Weaving (l’agent Smith de « Matrix ») endosse ici l’identité de l’inspecteur Abberline, le flic qui traquait Jack the Ripper. De bonnes intentions, donc, mais dont le résultat est loin d’être à la hauteur de ses ambitions.

S’il y a peu à dire sur la reconstitution de l’Angleterre victorienne ou sur les performances des acteurs, sinon du bien, il n’en est pas de même avec la cohérence de l’intrigue dont la conclusion s’avère hautement capillotractée.

Il serait bien sur facile de jeter la pierre à Joe Johnston. Le réalisateur de « Chérie, j’ai rétrécit les gosses », « Rocketeer », « Jumanji » ou « Jurassic Park III », a beau avoir remporté un Oscar en tant que directeur artistique sur « Les aventuriers de l’Arche perdu », il n’est pas ce que l’on pourrait appeler un cinéaste visionnaire mais un très honnête faiseur hollywoodien. De toute façon, dans le cas présent, les raisons sont ailleurs. Joe Johnston étant arrivé au dernier moment sur « Wolfman » pour remplacer au pied levé Mark Romanek, parti durant la préparation du tournage.
Et c’est bien en amont de son shooting que le projet « Wolfman » pêche. Sur le fond (le rebondissement final est quand même un peu dur à mâcher) mais aussi sur la forme. En effet, si Benicio Del Toro et le producteur Rick Yorn sont tous deux fans de la version avec Lon Chaney Jr., quelle idée saugrenue d’avoir calqué le look de ce loup-garou 2010 sur celui de 1941. Surtout après avoir changé la trame, la période, et les interactions entre les personnages de l’intrigue.

Pour le spectateur, l’aspect entre deux chaises de ce « Wolfman » est assez déstabilisant. Un film gothique flamboyant, ponctué par les apparitions grotesques d’un gorille-nounours-garou d’un autre temps, dont le twist final « vous-l’avez-pas-vu-venir » (si, si malheureusement) plombe définitivement l’essai.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Joe Johnston
Scénario : Andrew Kevin Walker David Self d’après le scénario de Curt Siodmak

Producteurs : Sean Daniel, Benicio Del Toro, Scott Stuber, Rick Yorn
Coproducteur : Stratton Leopold
Producteurs exécutifs : Bill Carraro, Ryan Kavanaugh, Jon Mone

Musique originale : Danny Elfman
Image : Shelly Johnson
Montage : Walter Murch , Dennis Virkler
Distribution des rôles : Priscilla John
Création des décors : Rick Heinrichs
Direction artistique : John Dexter , Phil Harvey, Andy Nicholson
Décorateur de plateau : John Bush, Vincent Jenkins
Création des costumes : Milena Canonero
Maquillage : Rick Baker, Roz Abery, Arturo Balceiro
Effets visuels : Steve Begg