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Shutter Island
film américain de Martin Scorsese (2008)
24 février 2010

**



genre : thriller fantastique
durée : 2h17

Avec Leonardo DiCaprio (Teddy Daniels ), Mark Ruffalo (Chuck Aule), Ben Kingsley (Dr Cawley), Michelle Williams (Dolores), Emily Mortimer (Rachel Solando), Jackie Earle Haley (George Noyce), Max von Sydow (Dr. Jeremiah Naehring), ...

En 1954, le marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule sont envoyés sur l’île de Shutter Island, dans un hôpital psychiatrique abritant les détenus les plus dangereux du pays, pour enquêter sur la disparition de l’une des patientes, Rachel Solando. Les deux policiers vont peu à peu s’enfoncer dans un univers trouble et pour le moins menaçant...

Après « Aviator », « Gangs of New-York » et « Les Infiltrés », « Shutter Island » est la quatrième collaboration entre Leonardo DiCaprio et Martin Scorsese. Scorsese qui, s’il était indéniablement attendu avec « Shutter Island » (initialement prévu pour sortir en novembre 2009), l’est tout autant avec « Boardwalk Empire », série qu’il a écrite pour la chaîne américaine HBO et mettant en scène le développement de la ville d’Atlantic City dans l’Amérique des années vingt.

Mais revenons à nos moutons, ou plutôt en l’occurrence à notre déception, puisque malheureusement, le dernier film du boss en est une. Réglons tout de suite la question inévitable de l’adaptation du roman de Denis Lehane : rien à dire du côté de la fidélité au texte premier, dont on retrouve tous les éléments essentiels. Et c’est là que ça coince : oui, mais ensuite ? Après une séquence d’ouverture plutôt impressionnante, où Scorsese fait une nouvelle fois preuve de son grand talent dans l’emploi de la musique, et passée la découverte de l’institution psychiatrique – pourtant brillamment introduite -, reste… plus de 2h15 d’attente interminable. « Shutter Island » n’est certes pas un mauvais film, quand bien même son réalisateur ne s’appellerait pas Martin Scorsese, mais il est traversé par tant de longueurs et de maladresses qu’il finit par lasser franchement.

La plus grosse maladresse étant probablement le choix de Leonardo DiCaprio dans le rôle principal, celui d’un marshal vétéran de la seconde guerre mondiale rongé par l’alcool et la culpabilité. Il va sans dire que Leo n’a pas vraiment la gueule de l’emploi pour incarner une telle montagne de souffrance, avec son éternelle bobine de pré-ado. Non qu’il en soit incapable –il nous l’a largement démontré par le passé - : il n’y a simplement pas assez de tripes dans son jeu un tantinet rigide et étriqué pour parvenir à nous embarquer.

Mais il n’y a pas davantage de tripes dans le film de Scorsese que dans le jeu de DiCaprio : l’ensemble est froid et insupportablement démonstratif, tant dans la mise en scène que dans le scénario. Dès le début, les dés sont pipés, et tout semble mis en place pour nous dire : « Hé toi spectateur ! Fais bien attention et ouvre les yeux : il y a un indice juste là ! » ; si bien que quand survient le twist final, on n’attendait à vrai dire plus que ça. Il y avait pourtant matière à y mettre, des tripes, avec un tel matériau de base : une tempête, une île isolée, une institution psychiatrique abritant quelques uns des détenus les plus dangereux du pays, et une énigme à la Gaston Leroux à s’arracher les cheveux.

Si Scorsese peine à convaincre, force est de constater qu’il parvient en revanche à affliger lorsqu’il s’embourbe dans de pseudo scènes fantastiques sans intérêt, qui dénotent totalement avec le ton général du film et semblent plaquées là au hasard du scénario. Les images des camps de concentration ne sont pas non plus du meilleur goût, et on se serait passé d’un tel matraquage à la sauce « remember ». Devoir de mémoire, certes, mais certainement pas pour se donner bonne conscience.

Une grosse déception donc, pour l’adaptation d’un roman pourtant foutrement puissant.


FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Martin Scorsese
Scénario : Laeta Kalogridis
D’après le roman de Denis Lehane

Producteurs : Mike Medavoy, Arnold W. Messer, Bradley J. Fischer, Martin Scorsese
Producteurs exécutifs : Chris Brigham, Gianni Nunnari, Denis Lehane, Laeta Kalogridis, Louis Phillips

Directeur de la photographie : Robert Richardson
Montage : Thelma Schoonmaker
Décors : Dante Ferretti
Costumes : Sandy Powell
Superviseur des effets visuels : Rob Legato
Superviseur des effets spéciaux : Rick Thompson
Superviseur de la musique : Robbie Robertson

Production : Paramount Pictures, Phoenix Pictures, Sikelia Productions, Appian Way
Distribution : Paramount Pictures France

Relations presse : Jean-Pierre Vincent, Sophie Saleyron


LIEN(S) YOZONE

=> Le film annonce (vost)

INTERNET

Le site officiel : http://www.shutterisland.com/intl/fr/



Amandine Prié
18 février 2010



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