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1001 Pattes
Animation américaine de John Lasseter & Andrew Stanton (1998)
1998


Genre : fable insectoïde
Durée : 1h35

Avec les voix de Dave Foley (Lik la fourmie), Kevin Spacey (Hopper), Julia Louis-Dreyfus (Princesse Atta), Hayden Panettiere (Princesse Dot), Phyllis Diller (La Reine), Richard Kind (Molt), David Hyde Pierce (Slim), Joe Ranft (Heimlich le Caterpillar), Denis Leary (Francis), Jonathan Harris (Manny), Madeline Kahn (Gypsy), Bonnie Hunt (Rosie l’araignée), Michael McShane (Tuck/Roll), John Ratzenberger (P.T. la puce), Brad Garrett (Dim), Roddy McDowall (Mr. Soil),Edie McClurg (Dr. Flora), Alex Rocco (Thorny), David Ossman (Cornelius)

La bataille des fourmis est lancée !
Après Fourmiz, excellent film du studio DreamWorks, voici le monde des fourmis vu par Disney et le studio Pixar, déjà auteur de Toy Story. Tout de suite, vient à l’esprit l’idée fatale : « Voilà une copie du précédent et une nouvelle preuve du manque d’imagination des scénaristes américains ! ». Je ne démentirai pas la seconde phrase. En revanche, pour ce qui est de la copie, révisez la vôtre.
1001 Pattes, c’est autre chose !
Alors venons-en à la bête.

Le travail abattu par l’équipe du studio Pixar est absolument prodigieux. Il démontre l’avancée technologique incontestable et ahurissante qu’ont effectuée les images de synthèse ces dernières années. Parlons d’abord décor. Toute l’histoire se déroule dans un pré, entouré d’un ruisseau qui, à l’échelle des insectes, passe pour le grand Canyon. Partout, les personnages sont entourés de brins d’herbe, de feuilles, d’arbres et de cailloux au réalisme surprenant. Les textures ont été travaillées au plus haut point afin d’atteindre ce fameux point où l’on oublie que le film qui se déroule sous nos yeux est entièrement composé d’images de synthèse. Et ça fonctionne ! Le spectateur se laisse subjuguer par la qualité graphique et parvient à l’ignorer.

Ce phénomène n’aurait pas lieu, si les personnages n’avaient pas été traités avec la même attention et la même minutie. Les fourmis, bien que de couleur bleu lavande, forment un ensemble à la fois unifié tout en restant une multitude de diversité. On le ressent dans les différentes attitudes adoptées par les centaines de « figurantes » lors des scènes de foule.

Il en est de même pour les héros que les auteurs ont humanisés au maximum. Leur apparence respecte la réalité mais ce qui fait leur force est leur caractère bien trempé à chacun, un caractère qui correspond aussi à leur nature, leur apparence. Un caractère qui nous amène à nous y attacher sans difficulté.
Car ce qui fait oublier toute la qualité technique et qui laisse le spectateur s’abreuver de plaisir à la projection de 1001 Pattes, c’est bien l’histoire et le traitement des personnages.

Pour résumer, une colonie de fourmis est contrainte chaque année à fournir une partie de ses provisions à une troupe de sauterelles infâmes. Mais cette année, l’inventeur et maladroit de service Tilt, détruit les provisions et met sa colonie en grande difficulté face à la menace des sauterelles. Pour en finir avec ces sales bestioles, Tilt s’en va en ville engager des mercenaires. Il trouve une troupe de huit insectes qui se révèlent être des bêtes... de cirque ! Autant dire que la partie n’est pas gagnée.

On reconnaîtra sans difficulté la trame narrative des 7 Samouraïs ou des 7 Mercenaires. Mais le traitement est beaucoup plus humoristique que dans ces westerns, sans en perdre le goût de l’aventure. Et je tiens au mot humour car, contrairement à beaucoup de comédies qui commencent en beauté et qui se relâchent vers le milieu du film, 1001 Pattes reste constant dans la drôlerie. On se plie en deux du début jusqu’à la fin, sans jamais se relâcher l’estomac une seconde. Les blagues sont fines, les situations burlesques, rappelant les meilleurs Buster Keaton ou Laurel et Hardy, et l’aventure est toujours présente.

Quant aux personnages, ils forment une galerie pittoresque d’insectes haut en couleurs. Entre Fil le phasme peureux et tragédien, Heimlich la chenille germanique gloutonne à la réplique facile, Manny le Magnifique la mante religieuse mâle rescapée et shakespearienne, Gypsy la jolie papillon charmeuse, Rosie l’araignée souriante, Chivap et Chichi les poux des pays de l’Est complètement loufdingues et Marcel la coccinelle beaucoup plus masculine que son apparence le laisserait croire, la compétition dans la folie est plutôt rude. Et pour une fois, le héros, Tilt, n’est pas en reste dans une composition transparente. Sa maladresse le rend tragi-comique. Quant au méchant Borgne, chef des sauterelles, sa cruauté n’est pas en reste.

Toute cette ribambelle de personnages est un vrai plaisir à suivre dans ces aventures rocambolesques. 1001 Pattes est un grand moment de plaisir d’animation mais aussi d’humour, d’aventure, de tout quoi. Un film à voir, et à revoir sûrement !

Ah, oui ! Et le fantastique me direz-vous ? Et bien, vous en avez souvent vu des fourmis qui parlent (bis, sic !) !?

Nb : restez pour le générique de fin : faux bêtisier des acteurs

Pour SLASH février 1999

FICHE TECHNIQUE

Titre original : A bug’s life

Réalisation : John Lasseter et Andrew Stanton
Scénario : Andrew Stanton, Donald McEnery et Bob Shaw

Producteurs : Darla K. Anderson, Kevin Reher

Musique originale : Randy Newman
Image : Sharon Calahan
Montage : Lee Unkrich
Distribution des rôles : Mary Hidalgo, Ruth Lambert
Création des décors : William Cone
Direction artistique : Tia W. Kratter, Bob Pauley

Production : Pixar Animation Studios, Walt Disney
Pictures
Distribution : Gaumont Buena Vista International (GBVI)
Effets spéciaux : Pixar Animation Studios


Michael Espinosa
12 juillet 1998



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