Face au nombre, Dorothéa n’a pu résister plus longtemps aux troupes de Ems. Mais le plus important pour la jeune albinos, c’est de pouvoir retrouver sa grand-mère, et peu importe si elle doit risquer le bûcher. Et cette fois, Dorothéa va utiliser tous ses charmes de sorcières, ou tout simplement ses charmes de belle femme. Comme la chair est faible, ses gardiens ne résisteront pas à sa peau d’albâtre. Mais rien ne préparait la jeune femme à ce qu’elle va trouver dans les cellules de la place forte. Des scènes d’horreur, des femmes torturées au-delà de ce que le corps humain peut supporter, tout cela avec la bénédiction de la très Sainte Église Catholique, des innocentes sacrifiées sur l’autel de la foi. Dorothéa est horrifiée mais le corps mourant de sa grand-mère va définitivement anéantir le reste de sa naïveté et de sa bonté naturelle. Elle deviendra le bras armée de la vengeance, le Châtiment des Sorcières.
Les aberrations et les massacres aveugles de l’Inquisition ne sont plus un secret pour personne. Chaque religion a une période de son histoire qu’elle préfèrerait voir effacer, dont elle a une telle honte qu’elle choisit plutôt de l’oublier. L’Inquisition est cette abomination pour l’Église Catholique. Cuvie nous jette en pleine face, de la plus crue des façons, les tortures et les meurtres justifiés par une parodie de justice. Le jugement des sorcières reste une série d’assassinats dirigée par des peurs mystiques irraisonnées et la toute puissance de la superstition. Ce que vit Dorothéa n’est pas une exagération d’un mangaka mais bien la triste réalité d’une religion ayant perdu tout sens de la justice et de la réalité, allant jusqu’à brûler une innocente pour la faire passer pour la sorcière de Mjollnir.
Ainsi se clôt cette série qui avait su créer une véritable atmosphère de surnaturel sans jamais utiliser ce même surnaturel sur Dorothéa. La jeune femme n’aura jamais possédé le moindre pouvoir hormis un incroyable charisme. C’est une excellente série sur le Moyen-Age et la chevalerie. Pour la petite histoire, le jeune garçon amoureux de Dorothéa, Gyurk Frunzburk, est en fait Georg von Frundsberg, un des plus grands tacticiens lansquenets de son époque.
“Dorothéa” fut une bonne surprise, avec une grande qualité graphique, un excellent manga pour tous les passionnés d’aventures moyenâgeuses basées sur un véritable fond historique.
Dorothea, Le Châtiment des Sorcières (T6)
Auteur : Cuvie
Traducteur : Frédéric Mallet
Éditeur français : Asuka
Format : 127 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 194 pages
Date de parution : 26 novembre 2009
Numéro ISBN : 2-84965-700-3
Prix : 8,50 €
A lire sur la Yozone :
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