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Larmes d’Opium (Les) (T3)
R. Dal Pra’ et G. Caracuzzo
Editions Delcourt

Ca y est ! La haine de Martin est assouvie. Khun-Yu est mort.
Mais alors, pourquoi ce troisième volume ?
Le cas Martin Penn n’est pas réglé pour autant. L’organisation du professeur Gordon surveille leur protégé depuis New York. Sa vengeance accomplie, Martin semble destiné à d’autres desseins…



Dans le volume 1 de la série, la famille de Martin Penn est assassinée de la main de Khun-Yu, l’empereur asiatique des trafics de drogue. Martin sombre alors dans la folie et séjourne en hôpital psychiatrique. Dans l’ombre, le professeur Gordon, directeur de la clinique, suit avec intérêt la thérapie de Martin menée par le docteur Julie Crolla. Une fois remis, Martin décide de se venger et exécute sa justice dans les rues de New York.
Dans le deuxième volume, Martin rejoint Bangkok avec la ferme intention de tuer Khun-Yu. A peine atterri en Thaïlande, il est aidé par deux autochtones qui le guident jusqu’à sa cible. Ces deux personnes travaillent en réalité pour l’organisation du professeur Gordon, une assemblée secrète imposant leur propre idée de la justice quel qu’en soit le prix. Lors de son séjour en Thaïlande, Martin, toujours détruit par la perte de sa famille, se laisse envouter par les vapeurs d’Opium.

Dans ce troisième et dernier volume des “Larmes d’Opium”, les hommes de main du professeur Gordon retrouvent un Martin Penn complètement camé et attendant la mort dans la jungle thaïlandaise. Mais le professeur Gordon et son organisation n’en ont pas fini avec Martin. Cette organisation est composée de familles riches et puissantes du monde entier qui ont décidé de créer un réseau capable d’agir en tout lieu, secrètement et radicalement. Ils souhaitaient que Martin les rejoigne et fasse partie de leurs hommes d’action. Mais que faire maintenant d’un drogué qui considère que sa propre vengeance est accomplie ? Une seule solution s’offre à eux : éliminer martin et toute personne susceptible de le lier à leur organisation.
Pendant ce temps, Martin échappe à ses ravisseurs et trouve refuge chez le docteur Julie Crolla. La chasse à l’homme peut commencer…

Le scénario de ce volume est intéressant et plutôt bien ficelé. Les actions s’enchaînent et maintiennent le lecteur en haleine. L’histoire laisse cependant apparaître quelques coquilles mineures. Par exemple, comment Julie peut-elle dire de son ancien employeur qu’il fait « partie des hommes les plus puissants de la planète », alors que rien ne peut lui laisser le penser. De même, pour sortir de leur maison en feu, Julie et Martin utilisent une trappe dans la chambre, qui « donne sur un petit tunnel souterrain conduisant au garage ». Vous avez ça chez vous ?
Ces raccourcis faciles dans le récit s’expliquent certainement par la densité de la série. En effet, en seulement 3 tomes, Roberto Dal Pra’ nous propose une histoire de flic déchu, de vengeance implacable et de complot international. Ce qui fait la faiblesse de la trilogie fait donc également sa force. Tout dépend de ce que l’on aime.

Si vous souhaitez acquérir une série à l’ambiance polars, pour moindre frais, ce titre peut vous intéresser. Si, en revanche, vous préférez les scénarii complexes, qui prennent le temps de s’installer et offrent de nombreux rebondissements, alors orientez vous vers une série plus longue telle que “XIII” ou “Le Pouvoir des Innocents”.

Pour les graphismes, ce titre s’inscrit dans la lignée des précédents volumes. Une fois encore, les cases sont grandes mais les décors sont tracés à la règle. Cet effet est particulièrement marqué dans les décors urbains, comme les gratte-ciels américains. Les visages sont fins et bien dessinés mais leur palette d’expression reste très limitée.
En outre, même si le talent de Giancarlo Caracuzzo est indéniable, les couleurs semblent peu adaptées à ce type d’ambiance. La BD se veut sombre et torturée, à l’image de l’état d’âme du héros. A contrario, les couleurs sont souvent trop vives et manquent de dégradés.

Dernier détail utile, il est précisé « Première Édition » dans chaque album. Il s’agit en fait de la première édition chez Delcourt. Les deux premiers volumes de la série sont, en effet, disponibles depuis 2008 chez Laffont BD (maison d’édition aujourd’hui disparue). L’édition de Delcourt n’apporte rien de plus qu’une nouvelle couverture.

Ce troisième volume conclut donc parfaitement la série “Les Larmes d’Opium”. Même si elle a peu de chance de voir le jour, la fin de la série laisse possible la création d’une suite aux aventures de Martin Penn.
D’une manière plus générale, cette trilogie offre un scénario et une ambiance qui sauront plaire aux amateurs du genre.


Les Larmes d’Opium (T3)
- Scénario : Roberto Dal Pra’
- Dessin : Giancarlo Caracuzzo
- Couleurs : Giancarlo Caracuzzo
- Editeur : Delcourt
- Collection : Machination
- Dépôt légal : novembre 2009
- Format : 240 x 320 mm
- Pagination : 56 pages
- ISBN : 978-2-7560-1890-4
- Prix Public TTC France : 13.95 €


Illustrations © Giancarlo Caracuzzo et Delcourt (2009)



Allison & Julien
1er janvier 2010




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