Dans le précédent volume, le lieutenant Martin Penn, flic exemplaire de New-York, trouve sa femme et son fils assassinés par une organisation clandestine thaïlandaise. Après une longue convalescence, il décide de se venger et se livre, dans les rues de New-York, avec haine, à une vendetta sanglante. Les portes de l’enfer s’ouvrent alors devant lui…
Dans ce deuxième tome, Martin rejoint la Thaïlande et poursuit son voyage au bout de l’enfer. Il est rapidement aidé par un vieil homme aveugle et un gamin des rues. Les deux autochtones vont guider Martin sur le chemin de Khun-Yu. L’affrontement est inévitable…
Pendant ce temps, depuis sa clinique psychiatrique de New-York, le professeur Gordon surveille les moindres faits et gestes de son ancien patient et écarte peu à peu de son hôpital la jeune docteur Crolla, qui avait participé à la thérapie de Martin.

Si le premier volume pouvait se comparer à un “The Punisher” ou un “Kill Bill”, ce deuxième opus se rapproche d’avantage à un “Rambo”. L’histoire est la suivante : Martin est seul dans la jungle et il doit tuer les trafiquants. Point.
Les combats contre les hommes de Khun-Yu représentent une vingtaine de pages et constituent la trame principale de l’ouvrage. Les autres planches traitent de la rencontre de Martin avec le vieil aveugle, de flash-backs avec le premier volume, et de légendes locales. Certaines de ces parenthèses dans le récit peuvent paraître douteuses. En effet, dans ce titre, on apprend que Khun-Yu, en personne, a assassiné la famille de Martin. Pourquoi un seigneur de la mafia asiatique se déplacerait à New-York pour corriger un simple flic ?
De même, l’intérêt de la légende racontée par le vieil aveugle peut en laisser perplexe plus d’un. Toutes ces digressions, ces histoires dans l’histoire, ont-elles été créées pour étoffer l’album ?
Peu de scénario donc pour ce deuxième volet, mais de l’action pure et dure. Et après tout, c’est bien ce que l’on attendait : Martin est là pour se venger, et pas pour démasquer un terrible complot !

Comme dans le tome 1, le dessin n’est pas, à mon goût, le point fort de la BD : les couleurs sont parfois trop criardes (notamment les couleurs de peau), et les décors sont assez pauvres. En revanche, les visages semblent plus fins et la palette d’expressions des personnages s’est quelque peu élargie depuis le précédent volume.
Une fois encore, les graphismes, sans exceller techniquement, servent la narration et réussissent le pari d’accrocher le lecteur.

“ Les Larmes d’Opium – Volume 2” ne révolutionne pas le genre. Martin Penn veut se venger, alors il se venge.
Ce titre présente la haine, voire la folie, de Martin dans son aventure sanguinaire.
Mais n’oublions pas cette série est une trilogie. L’histoire ne se termine donc pas là. Que peut-il bien se passer pour Martin qui vient d’assouvir sa vengeance ? Aura-t-il la force de continuer à vivre ?
Quelles sont les véritables ambitions de l’organisation secrète dont fait partie le professeur Gordon ?
A la fin du tome 2, Gordon ordonne le rapatriement de Martin pendant que ce dernier sombre dans l’opium. Le troisième et dernier tome de la série nous réserve visiblement de nombreuses surprises…

Les larmes d’Opium (T2)
 Scénario : Roberto Dal Pra’
 Dessin : Giancarlo Caracuzzo
 Couleurs : Giancarlo Caracuzzo
 Editeur : Delcourt
 Collection : Machination
 Dépôt légal : octobre 2009
 Format : 240 x 320 mm
 Pagination : 56 pages
 ISBN : 978-2-7560-1889-8
 Prix Public TTC France : 13.95 €

Illustrations © Giancarlo Caracuzzo et Delcourt (2009)