Buster est vraiment mauvais dans tout. C’est dans un bar qu’un inconnu lui propose un marché plutôt dangereux : tuer Joe Banano contre plus d’argent qu’il n’en aura jamais. Et aussi incroyable que cela puisse paraître, Buster se rend dans l’hôtel qu’on lui indique et remplit son contrat. Bon, c’est peut-être un peu excessif, disons que Joe lui mâche un peu le travail en se jetant sur son flingue. Mais en tuant Banano, Buster ne se met pas seulement à dos toute la police du pays, il se fait surtout un ennemi mortel en la personne du Puceau, le tueur à gages payé par Madame Banano pour dessouder son mari. Et il est vraiment en coco.. en coco.. en colère le bègue de Puceau. Mais ne vous fiez pas à son petit défaut d’élocution, il est vraiment extrêmement dangereux. Et Bob dans tout cela ? Le scoop de l’année ! Le couple d’assassins à l’arrière de sa bagnole.
« Une comédie déjantée dans l’esprit des frères Coen » nous dit le quatrième de couverture. Et soyons franc, cela résume parfaitement le scénario tarabiscoté de Félix. Une histoire de 4 losers se retrouvant mêlés à l’assassinat de l’homme le plus haï des États-Unis. Pour Buster, c’est l’occasion de faire enfin quelque chose de bien dans sa vie. Pour Bob, c’est la célébrité et le badge de journaliste d’investigation. Pour Barbie, simplement se débarrasser d’un mari encombrant. Sans oublier la caméraman convaincue de provoquer des tremblements de terre en ayant des orgasmes. Un polar qui tourne en haut de boudin, où les rôles s’inversent peu à peu. Un vrai faux assassin qui finit par en être vraiment un. Une conclusion bien immorale où les losers restent définitivement dans leur mouise noire malgré une fine lueur d’espoir. Vraiment, le scénario de Felix est aussi tordu que ceux des frères Coen.
Là où la comparaison s’arrête, c’est la photographie utilisée. Le dessin de Gunt explose en couleurs pastel, rose bonbon, qu’illustre parfaitement la couverture de la BD. Le graphisme de Gunt se rapproche de celui d’un Chiodo, dans le style cartoonnesque. Les visages paraissent parfois un peu trop élastiques, les corps prenant des proportions peu réalistes. On est loin des teints souvent blafards des Coen ou de dessins hyper réalistes. Mais après quelques pages d’adaptation à ce graphisme, on se dit que finalement ce dernier colle plutôt bien à ce scénario tordu.
“Mort et Entêté” ouvre donc le cycle de la série “Deuxième Chance” et nous offre un sympathique polar, avec une chute finale vraiment surprenante, qui nous donne envie de lire rapidement une nouvelle œuvre de Félix.
A voir : la bande annonce
Mort et Entêté
Série : Deuxième chance
Scénario : Jérôme Félix
Dessin et couleurs : Gunt
Éditeur : Grand Angle
Dépôt légal : 7 octobre 2009
Format : 235x310 mm
Pagination : 54 pages couleurs
Prix public : 12,90 €
Numéro ISBN : 2-35078-724-4
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