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YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Erik L’Homme l’aventurier
Novembre 2009
Une interview Yozone

Erik L’Homme est un homme calme. Et pourtant, derrière ce visage avenant se cache un véritable aventurier. Pas un caché derrière ses livres, non. Un de ceux qui s’en va sur des chemins chargés d’histoires et d’Histoire. Une sorte d’Indiana Jones, on peut le dire.
Erik L’Homme est aussi un créateur de voyages. Il embarque ses lecteurs dans ses folies et met du rêve dans la tête de tous.
Mais Erik L’Homme est avant tout un homme…




Erik L’Homme sur LA YOZONE :
Cochon Rouge
Les Maîtres des Brisants
Seigneurs de Guerre : les Maîtres de Brisants T3
Phaenomen T2 : plus près du secret
Phaenomen T3 : en des lieux obscurs


Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je suis né il y a une quarantaine d’années dans les montagnes du Dauphiné. J’ai vécu mon enfance au contact de la nature et au milieu des livres. Influencé par mes héros de papier, j’ai très vite eu des envies de voyage. L’irrésistible envie de découvrir le monde avec mes propres yeux. Je suis parti, sac au dos, à sa rencontre (à ma rencontre !), pendant plusieurs années. J’ai ensuite repris des études doctorales d’Histoire, tâté du journalisme (dans le domaine de l’environnement). Puis la publication de mon premier livre, il y a dix ans, et un succès aussi rapide qu’inattendu, m’a permis (et me permet) de vivre de ma plume.

Pourquoi vous être plongé dans les mythes d’un territoire aussi lointain que la Terre de feu ?

J’ai découvert la Terre de Feu au cours d’un voyage effectué en 2004, avec dans mes bagages les livres du grand écrivain chilien Francisco Coloane et ceux que Jean Raspail a consacrés à la Patagonie. J’ai été fasciné par ce territoire et sa beauté, terriblement âpre. Les histoires m’avaient poussé vers la géographie. La géographie m’a poussé vers l’Histoire, puis l’Histoire vers l’idée d’un récit. Pour partager, d’une certaine manière, les émotions que cette terre du bout du monde avait suscitées chez moi.

Pourquoi avoir choisi un récit à huit voix ?

Chaque vérité est à la fois unique et relative. Un même événement vécu par plusieurs personnes n’est jamais ressenti de la même façon. Faire évoluer le récit en donnant la parole à huit témoins ou acteurs de cette histoire, en essayant de respecter leur personnalité, est un moyen de mettre en évidence, au-delà de la simple évocation d’une terrible réalité, la complexité des motivations et des mécanismes qui y conduisent, ainsi que les multiples conséquences engendrées.

Nous avions l’habitude de vous lire dans le registre du fantastique ou de la fantasy. Pourquoi être venu dans le monde réel ?

Ce n’est pas ma première incursion dans le monde réel. Ma série « Phaenomen » se déroule à notre époque, entre la Suisse, la France, l’Angleterre, le Chili et les Philippines ! C’est d’ailleurs le principe du fantastique, l’irruption du surnaturel dans le monde réel. Derrière l’intrigue, j’évoque dans « Phaenomen » les dangers de la surveillance (et du contrôle) des individus. On ne peut pas faire plus réel, ni plus actuel ! Pour en revenir à « Cochon Rouge », je tiens à rappeler que ce livre reste une fiction, même s’il s’appuie sur une réalité géographique et historique.

Cette histoire est-elle pour vous un symbole du destin tragique qu’ont connu ou que connaissent les différentes tribus autochtones de par le monde ?

L’histoire de Cochon rouge pourrait illustrer la lutte entre le monde ancien, qui repose sur la tradition, des valeurs collectives, une vérité locale et des mythes spécifiques, et le monde moderne, technologique, mercantile, individualiste et universaliste. Partout où monde ancien et monde moderne se rencontrent, le monde ancien disparaît ou se corrompt. C’est une constante. Avec son lot de tragédies, d’inhumanité, d’horreurs.

Le témoignage des horreurs humaines, comme celles que rapporte par exemple votre livre, vous paraît-il indispensable à communiquer aux enfants (et à tous) ?

Non. Mais je n’ai pas écrit « Cochon rouge » pour témoigner des horreurs commises par les Occidentaux à l’encontre d’un peuple autochtone. J’ai voulu raconter une histoire d’amour impossible, aux conséquences tragiques. La chasse aux oreilles, les massacres d’indiens ne sont que la réalité de l’époque, le contexte terrible dans lequel elle s’inscrit.

Où aimez-vous travailler ?

J’aime travailler chez moi, dans mon bureau, entouré des livres de ma bibliothèque, avec en fond sonore le bruit de la fontaine et les montagnes, au-delà des champs de lavande, comme horizon.

Avez-vous une méthode de travail particulière ?

Pas vraiment… A vrai dire, je travaille beaucoup dans l’urgence. Si on peut considérer ça comme une méthode de travail !

Avez-vous un objet fétiche ?

Une tasse à café, qui ne reste jamais vide bien longtemps.

Avez-vous un rituel avant de commencer un livre ? Pendant l’écriture ? Après l’avoir terminé ?

J’imprime toujours les premières pages de mon travail. Elles donnent un côté réel, matériel à mon écriture entièrement informatisée. Pendant l’écriture, j’aime aller marcher, même pas longtemps, ça m’aide à clarifier mes idées.

Auriez-vous quelques conseils à donner à un aspirant écrivain ?

A de jeunes aspirants écrivains : faire ses armes en participant à des concours de nouvelles. Cet exercice, qui oblige à structurer ses idées et sa narration, permet également de se situer par rapport aux autres et de recevoir de la part du jury des encouragements et/ou des avis enrichissants.

Quelle est votre actualité éditoriale ?

Mon prochain livre s’intitulera « Des pas dans la neige – Aventures au Pakistan ». Il paraîtra en février prochain chez Gallimard, dans la collection Scripto. Il s’agit d’un récit de voyage, écrit à la première personne, se rapportant aux deux années passées, plus jeune, à traquer l’homme sauvage dans les montagnes du Pakistan… Et ce n’est pas une plaisanterie ! J’évoquais tout à l’heure la frontière ténue qui existe entre le réel et l’imaginaire. En voici un bon exemple !

Merci Erik.



Michael Espinosa
24 décembre 2009


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