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Cycle de Fondation (Le) T5 : Terre et Fondation
Isaac Asimov
Gallimard, Folio SF, roman (États-Unis), traduit de l’anglais (États-Unis), SF-Space Opera, 674 pages, mars 2009, 7,60€

Dans quelques dizaines de milliers d’années, après une ère de grand chaos, la (Première) Fondation aura stabilisé son pouvoir sur les nombreuses planètes colonisées par l’homme qui composaient le défunt Empire Galactique.

Nous retrouvons Golan Trevize, l’esprit toujours partagé entre un optimisme naturel induit par la situation galactique pacifiée et les nombreux doutes qu’il éprouve face à la découverte et l’influence possibles du super organisme Gaïa sur la destinée de la civilisation humaine.

Ne serait-ce pas finalement sur la Terre, la planète mythique des origines dont une légende affirme qu’elle serait aujourd’hui inhabitable à cause de la radioactivité, que se trouvent les solutions aux questions que se posent Golan Trevize et de nombreux humains ?



Poussé par les circonstances (éditeurs, lecteurs, fandom, etc) à écrire une suite à son Cycle de Fondation, Isaac Asimov accomplit son devoir avec brio, offrant « Fondation Foudroyée » en 1983 puis ce cinquième opus en 1986.
Et ce n’est donc pas ce « Terre et Fondation », dernier volume de la saga qui nous fera dire le contraire.

Comme pour les quatre autres volumes réédités en Folio SF ces derniers mois, cette édition de poche est la version définitive avec une traduction issue de l’édition moyen format, publiée dans la collection Lunes d’Encre de Denoël.

Déjouant tous les pièges habituels, inhérents à cet exercice de style (exploiter et revitaliser si possible une histoire connue et adulée), Isaac Asimov utilise les ressorts classiques de sa création, ce qui ne déstabilise donc pas et rassurera même son lectorat.
Son sens du contre-pied, ou du “twist” narratif, achevant, pour le meilleur, des suspenses mal engagés, est toujours aussi diablement efficace. Sa dextérité à toujours élargir le champ thématique de son histoire procède également d’une logique du créateur qui ne se limite pas seulement à pondre du papier.

Récit une nouvelle fois réfléchi, pensé et structuré, ce « Terre et Fondation » entre également dans le cadre d’un vaste plan d’ensemble où quasiment toute la production SF de l’auteur trouve une place. Une Histoire du Futur, écrite au fil de l’eau et du temps, mais qui agrège logiquement (parfois grâce à quelques artifices que l’on pardonne aisément) les différents sujets traités durant toute une vie consacrée à la cause de l’imaginaire.

Reprenant les préoccupations morales des différents « héros » utilisés durant l’ensemble de son Cycle, Issac Asimov interroge aussi et toujours les grands principes fondateurs de la psychohistoire. Le libre-arbitre de l’homme est-il garanti par cette science déductive et prédictive ? À voir.
Mais ce n’est pas tout, car il faut à chaque fois trouver une nouvelle menace qui poussera l’espère humaine dans ses derniers retranchements. Et pour le coup, l’écrivain qui vient de remettre son métier sur l’ouvrage va très loin.
Après la découverte de Gaïa et des Robots, les inquiétudes de la Fondation seront fatalement et tout simplement à l’échelle de l’univers (et plus seulement de la galaxie) !
La dernière phrase du roman ouvrant même théoriquement une nouvelle et possible suite à l’intrigue.

En fait, tout ce qui ne tue pas rend plus fort est aussi la morale globale de l’histoire et du Cycle de Fondation. Au-delà de son aspect légèrement paranoïaque, il faut aussi accorder à l’écrivain la permanence de sa vision optimiste et humaniste de sa pensée.
Si Isaac Asimov imagine souvent le pire pour l’humanité, c’est qu’il lui souhaite et lui promet le meilleur.

La conclusion de cette histoire nous laisse donc en compagnie fort agréable. On imagine même ce bon vieux Isaac, nous regardant avec un grand sourire aux lèvres, fier et heureux de son coup.

En d’autre temps, ce très gros volume, tout comme le précédent, aurait sans doute effarouché les éditeurs et les lecteurs.
Ô tempora, ô mores, depuis une bonne vingtaine d’années, plus personne ne s’étonne de voir 674 pages débarquer -alors que les trois premiers volumes constitués de nouvelles assemblées peu à peu, en faisait à peine 400 chacun.
On peut regretter cette inflation incontrôlable des récits, mais il faudra admettre que Isaac Asimov fait aussi partie des écrivains qui ont toujours su gérer ces aléas avec intelligence.


Titre : Terre et Fondation (Foundation and Earth, 1986)
Première édition (France) : Denoël, coll. Lunes d’Encre (octobre 2006)
Série : Le Cycle de Fondation
Autres volumes : Fondation (T1, 1951), Fondation et Empire (T2, 1952), Seconde Fondation (T3, 1953), Fondation Foudroyée (T4)
Traduction (de l’américain) : Jean Bonnefoy
Couverture : Alain Brion (illustration)
Éditeur : Gallimard
Collection : Folio SF
Numéro : 339
Directeur de collection : Pascal Godbillon
Site Internet : fiche roman (site collection)
Pages : 674
Format : 17,8 x 2,6 x 11 (poche, broché)
Dépôt légal : 26 mars 2009
Code hachette : A37966
EAN : 9782070379668
ISBN : 978-2-07-037966-8
Prix : 7,70 €


À LIRE SUR LA YOZONE

- Fondation (T1, 1951)
- Fondation et Empire (T2, 1952)
- Seconde Fondation (T3, 1953)
- Fondation Foudroyée (T4, 1983)
- Terre et Fondation (T5, 1986)


Stéphane Pons
4 décembre 2009


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