Fidèle à leur prévision, les scénaristes de “Climax” ont axé chacun des albums sur un des personnages principaux. Le premier suivait Leia, le second Loïc, le troisième Harald et le quatrième… Les rassemble.
Entre les « flash-back » et les références à d’anciens albums, on est parfois un peu perdu. Il n’est pas rare de se dire « Mais je ne l’ai pas déjà lu ça ? » et de se perdre un peu dans l’ordre du récit. Un fois l’intérêt des auteurs pour les va-et-vient saisi, on reprend sans mal le fil d’une aventure qui va crescendo.
L’incontestable point fort de cet ouvrage se confirme : il s’agit de sa vraisemblance scientifique. Entre le bien réel HAARP et les différentes anecdotes écologiques, on sent l’important travail de recherche exécuté en amont. La collaboration entre Eric Cobeyran, gérant la narration, et Achille Braquelaire, qui lui s’occupe des aspects scientifiques, est fructueuse.
De fait, les éléments s’imbriquent bien et l’ensemble est solide… Mais souvent très convenu.
On surfe sur les clichés des problèmes environnementaux et vous pourrez deviner sans mal qui sont les coupables même sans avoir lu. Il y a bien quelques tentatives pour brouiller les pistes, mais la solution est quand même évidente.
Malgré ceci, le récit reste agréable pour ceux qui n’ont pas peur des bulles bien remplies (surtout dans le tome 3).
Gros regret cependant, les personnages sont assez fades et leurs personnalités ne sont pas vraiment originales. Il y a Harald, le gérant un peu papa des autres, Leia, la bimbo très intelligente qui n’a peur de rien, et Loïc, le massif physicien surdoué, à la fois beau gosse et emporté. Un peu stéréotypé, non ?
C’est sans mal que le scénario prend les devant sur leurs relations ou leur psychologie, malgré un clash opposant deux personnages pendant un moment.
Après l’Antarctique, c’est l’Arctique qui est à l’honneur dans ce dernier diptyque, et plus particulièrement l’Alaska. Toujours au centre de l’intrigue, des conspirations menaçant l’équilibre déjà précaire de la planète. Après un démarrage un peu lent, l’action commence pour ne s’arrêter qu’à la résolution finale. Un dynamisme bienvenu qui permet de passer un moment agréable, mais pas exceptionnel.
Côté dessin, c’est égal à la première partie : globalement bien géré. À l’instar du scénario, c’est plutôt convenu et lisse, mais bien réalisé.
La colorisation très numérique est cependant un peu froide. Parfait pour une série polaire me direz-vous ? Pas forcément. Certaines cases, comme celle présentant une aurore boréale, auraient peut-être mérité une texture moins impersonnelle et un peu plus exubérante.
L’impression qui s’était dégagé du premier tome se confirme à la fin de cette série, aussi me permets-je de paraphraser ma première conclusion : “Climax” est une série divertissante, agréable sans être exceptionnelle, prenante malgré quelques facilités et son usage des clichés.
Les Faiseurs d’aurore (T3) et Gakona, Alaska (T4)
Série :Climax
Scénario : Corbeyran et Braquelaire
Dessin : Brahy
Couleurs : Bérengère Marquebreucq
Éditeur : Dargaud
Dépôt légal : juin 2009
Format : 23 x 30 cm
Pagination : 48 pages couleurs
ISBN : 2505005788 (T3) 2505006261 (T4)
Prix public : 10,40 €
© Dargaud (2009)