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Avatar : Jon Landau raconte
La conférence de presse du producteur du film
7 septembre 2009

Après nous avoir présenté, dans la grande salle du Gaumont Marignan, 25 minutes d’extraits d’« Avatar » en relief, Jon Landau, producteur du film, donnait une conférence de presse, en petit comité, dans une suite de l’Hôtel de Sers.



L’action de « Avatar » se déroule sur la planète Pandora et je me demandais si avec l’arsenal technologique nécessaire à sa production vous n’avez pas peur d’avoir ouvert, en quelque sorte, une boite de Pandore ?

Et bien, j’espère qu’on l’a fait. Pour nous, en tant que producteur ou réalisateur, on est obligé de pousser toujours plus loin parce que justement on veut garder cette expérience du cinéma, cette expérience du spectateur dans une salle de cinéma. Et on veut donner au public une nouvelle raison d’aller voir des films en salle.

Et économiquement, comment ce film en relief va être rentable ?

Personnellement, j’estime que l’on va faire plus de chiffre d’affaire en 2D qu’en 3D. Mais il faut savoir que lorsque la 20th Century Fox et moi-même avons décidé de faire le film, il n’y avait pas autant de salles équipées pour la projection en relief.Depuis, les choses ont changé. Mais vous comprenez que nous n’avons pas décidé de faire ce film qu’en termes de rentabilité. Mais, prenez un film comme « L’âge de glace 3 » par exemple. Il a eu un grand succès en 3D et en 2D. Ce qui montre qu’un film en relief peut survivre même projeté en 2D, surtout que nous ne sommes pas exclusivement focalisés sur la technologie, mais avant tout sur l’histoire.

N’y-a-t-il pas non plus danger que ce film high-tech sensé proposer le meilleur de James Cameron ne s’impose comme un sommet inégalable du genre ?

Non, déjà je ne pense pas que ce soit un aboutissement. James a d’autres horizons qu’il désire explorer, sur le plan créatif et technologique pour raconter des histoires. Je pense que ce nous sommes un peu parvenu à faire avec ce film c’est d’entrebâiller une porte pour d’autres cinéastes dans l’avenir puissent raconter eux aussi des histoires pour lesquelles les moyens n’existaient pas auparavant. Bien sur on va retrouver des thèmes déjà connus, qu’ils viennent de la littérature, de la Bd ou du cinéma, mais c’était quelque part notre but.

Est-ce que les films sont montés différemment dans leur version 2D ou 3D ?

Le montage des deux versions est également le même. En premier, on l’a monté en 2D. Il est impératif que le film fonctionne en 2D, que sa dramaturgie fonctionne, si les personnages sont bien suivis du début à la fin, et c’est seulement après ça qu’on le passe en 3D. De la même façon, pour les effets spéciaux, on les regarde et on les juge en 2D, avant de les voir en 3D.

Durant la projection, vous disiez que James Cameron a attendu 15 ans avant de faire ce film car il attendait qu’il soit possible de le réaliser sur le plan technologique. Pouvez-vous nous dire quelle avancée technologique l’a décidé à se lancer et si c’est le Gollum du « Seigneur des Anneaux » pouvez-vous nous dire ce qu’il y a de différent dans « Avatar » par rapport à Gollum ?

Je crois que ce qui a amené James à franchir le pas, c’est une combinaison de choses. Gollum a certainement pesé dans la balance mais nous travaillions également sur un autre projet qui nous a permis de comprendre que dorénavant c’était devenu possible. Note procédé était différent de celui de Gollum. Notre projet était basé sur les images alors que Gollum est basé sur des marqueurs. C’est ce qu’on appelle de la Motion Capture (capture de mouvement), alors que nous appelons ce que nous faisons Performance Capture (capture de performance). Nos acteurs portent littéralement une caméra vidéo, ce qui est complètement différent. La caméra photographie le visage de l’acteur tout au long de sa performance, et ensuite WETA, qui s‘est occupé des effets spéciaux, peut interpréter le jeu de l’acteur jusqu’aux pores de sa peau. Ce que nous disions à nos acteurs c’est que c’est leurs jeux qui seraient transposés sur l’écran et non une interprétation de leurs jeux par un animateur. Quelque part, les personnages que nous avons créés sont dotés de la version du 21e siècle de la prothèse, mais les acteurs n’ont pas besoins de passer des heures au maquillage. En plus, cela permet beaucoup plus de liberté. Parce que les anciennes prothèses étaient des choses ajoutés sur les acteurs alors qu’ici nous pouvons, si nous le voulons, leur faire le menton plus large ou leur agrandir les yeux, ce qui offre une plus grande flexibilité créative.

Le tournage s’est-il principalement effectué devant des écrans verts ?

C’était une production virtuelle, tournée directement dans le monde de Pandora. Pas d’écran vert. Parce que tout est virtuel. Nous capturons la performance dans un ordinateur et le seul monde qui existe, on l’a construit à l’avance dans l’ordinateur. Du coup, on n’a pas besoin d’intégrer d’autres images et donc d’utiliser des écrans verts. Comme nous capturons la performance des acteurs, James avait une caméra virtuelle, pas une vraie caméra, une caméra virtuelle. Quand il filmait les acteurs, il ne voyait pas les acteurs, il voyait leur personnage, dans une définition très basse, un peu comme dans un jeu vidéo des années 90, et quand il bougeait sa caméra, autour du plateau, il ne voyait pas le plateau, il voyait le monde de Pandora. Les comédiens avaient à disposition les différents accessoires avec lesquels ils devaient interagir, que ce soit une chaise ou les feuilles d’un buisson qu’ils devaient traverser. J’ai demandé à Sigourney Weaver, après le premier jour de tournage ce qu’elle en pensait. Elle m’a répondu que d’une certaine manière c’était plus simple que de jouer une pièce sur scène. Parce sur scène, on donne tout au public mais on a rien en retour, alors que là on peut regarder n’importe où et réagir et il y a des moniteurs tout autour du plateau pour lui permettre de voir le monde et ce qu’elle est en train de faire.

Est-ce que ce film est le premier d’une saga ?

Ca c’est au public d’en décider (rires) Le monde est tellement riche en histoire que je crois que James à d’autres histoires à développer en tête.

Quel fut votre réaction quand James Cameron vous a parlé pour la première fois de ce film ?

La première fois que James et moi en avons parlé, c’était avant que l’on tourne Titanic. Jim avait écrit un « scriptlement ». Pas un script fini mais une nouvelle comprenant quelques scènes et quelques dialogues, mais la trame de l’histoire était déjà là. A l’époque James travaillait pour Digital Domain, une société d’effets spéciaux. Quand je leur ai montré son projet, ils m’ont dit : « mais il veut couler la boite ». Du coup, on a attendu (rires)

Comment avez-vous travaillé pour concevoir ce monde ? Sa faune, sa flore, son langage ?

En ce qui concerne la création de ce monde, l’une des choses que nous avons vraiment essayé de faire, c’est d’observer ce que Mère Nature a réalisé ici, sur Terre, pour le reproduire dans un autre contexte. Certains d’entre vous ont probablement remarqué que certains éléments de nos fonds marins deviennent luminescents quand la nuit tombe, et bien on les a extrait des océans pour les mettre à la surface. On s’est inspiré de certaines espèces de petites grenouilles toxiques que l’on peut rencontrer dans la jungle. Leurs couleurs sont éclatantes et on a transposé cela sur des animaux beaucoup plus gros. C’est vrai que chez nous ce genre de gros mammifères, comme l’éléphant ou le rhinocéros, sont très gris et nous voulions donner de la couleur à tout ça. Quand on y réfléchi, les girafes ou les lions sont des animaux plutôt colorés… Ce sont toutes ces choses que nous avons transposé ailleurs pour avoir une base familière pour que le public accepte ce monde.
Pour le langage, nous avons loué les services d’un linguiste de l’Université de Californie du Sud. Je pensais que ce serait simple. Je croyais que nous allions lui dire, trouvez-nous un mot pour dire… « eau » et qu’il allait inventer « coopoocoo ». Mais ce n’était pas aussi simple. Il a passé 6 mois rien que sur la fondation et les structures de la langue. Et il était important pour James que ce langage ne ressemble à rien de ce que l’on connait ici. Il ne voulait qu’il ressemble au Maori, à l’Indu ou au Watotsi. Il fallait qu’il soit unique et certainement pas Klingon (rires).
Il était primordial de parvenir à faire des Na’vis un peuple tribal crédible. Et la raison pour laquelle certains d’entre eux parlent anglais, c’est que Grace, le personnage incarné par Sigourney Weaver, avait créée une école, bien avant que l’histoire du film commence, pour que les indigènes viennent et apprennent l’anglais. Encore une fois, comme nous l’avons fait et continuons de le faire, chez nous, sur les territoires tribaux. Autre chose intéressante chez les Na’vis, c’est qu’ils n’ont pas de langage écrit et qu’ils transmettent leur histoire par le biais de chanson.

Qu’est-ce qui a motivé votre choix pour les acteurs principaux ?

Trouver quelqu’un pour interpréter Jake, n’était pas chose facile. Il était important que nous trouvions quelqu’un avec un large éventail de jeu pour incarner la vulnérabilité de Jake au début du film et son leadership à la fin du film. Quand il soulève les gens avec ses discours et les mène à la bataille. Sam Worthington possédait les qualités nécessaires pour tenir ce rôle.
Pour Zoé, qui interprète Neytiri, nous désirions quelqu’un capable d’habiter ce personnage. Ce n’était pas qu’une question de voix, ou de physique, c’était une question de langage corporel pour embrasser le personnages dans ses mouvements et devenir cette noble, charismatique et magnifique héroïne de notre film. Et Zoé s’est beaucoup préparer pour ce rôle. Elle a travaillé ses déplacements avec quelqu’un du Cirque du Soleil, elle a pris des cours de tirs à l’arc et d’équitation.

En conclusion ?

Une des choses intéressantes que nous avons également faite, c’est d’embarquer notre troupe d’acteur dans la Rain Forest à Hawaï pour qu’ils y répètent quelques scènes. Cela le permettait de se faire une expérience de ce type d’environnement qu’ils allait rapporter avec eux sur notre plateau de tournage virtuel. Nous avons aussi filmé ces répétitions, ce qui nous a permis d’avoir de nombreux points de références en termes de lumières, d’interactivité avec les plantes que nous avons utilisé quand nous filmions les performances et que nous avons pu donner aux techniciens de Weta Digital qui travaillaient sur nos plans. Parce que c’est quand même beaucoup mieux qu’ils puissent s’appuyer sur du concret, que sur une vague idée sans point de références.

(remerciements à Alexis Rubinowicz, Emilie Gruyelle
et toute l’équipe de la 20th Century Fox)

LIEN(S) YOZONE

- Dossier : Avatar ou le retour de James Cameron

INTERNET

Le site officiel : http://www.avatar-lefilm.com/


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Bruno Paul
7 novembre 2009



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