Guin semble devenir instinctivement le défenseur des enfants et une amitié très forte se crée entre la créature à tête de panthère et les jumeaux. C’est surtout Rémus qui puise une force nouvelle à travers son mystérieux sauveur. Malheureusement, la nuit, les goules prennent possession de la forêt et seul le feu éloigne ces créatures. Mais la pluie va rattraper nos héros et, dans une fuite éperdue pour sauver leur vie, ils vont tomber entre les mains du seigneur local, un monstre atteint par la peste et devant vivre sous une armure pour ne pas répandre ses miasmes mortelles. Celui que l’on nomme le comte noir de Mongaul sacrifie des prisonniers pour se maintenir en vie et il voit dans les deux perles de Paroh, un sang pur pouvant peut-être le sauver de sa malédiction. Séparés, les deux enfants vont faire d’heureuses rencontres dans cet enfer : Isht Van, surnommé le mercenaire rouge, légèrement égocentriste, et Suni, une Sem, une race vivant dans la forêt de Rood. Pendant ce temps, Guin est amené dans une arène pour combattre...
“Guin Saga” est l’adaptation du roman fleuve de Kaoru Kuritomo. Cette romancière a, à son actif, plus de 400 ouvrages pour 30 ans de carrière et le premier tome de “Guin Saga”, “Le Masque de Léopard”, sort en 1979. Plutôt que de se lancer dans une adaptation trop complète et par là-même très compliquée, Sawada Hajime choisit de raconter l’histoire du mystérieux Guin à travers les yeux des jumeaux, à la façon d’un “Rec” ou “Blair Witch Project”. Oui, Hajime avoue lui-même avoir pris le parti de ne pas entrer dans le détail des régimes politiques et des cultures des 3 royaumes qui forment le monde de Guin Saga. Il est vrai qu’un manga digne de ce nom ne peut passer trop de temps dans des explications compliquées dont un digest risquerait de noyer le lecteur. Les éditions Asuka ont fait, de leur côté, le choix de publier en fin de manga un guide de cet univers, nous permettant de combler nos lacunes et étoffant ainsi le récit.
Mais soyons franc, le choix de Sawada Hajime est parfaitement judicieux et cela donne un manga à la force et à l’énergie incroyable. Les deux premiers tomes se lisent comme on regard un excellent film d’action. Les scènes défilent devant nous, nous suivons, main dans la main, Linda à travers sa fuite dans la forêt, ses frayeurs dans les prisons du comte. Nous sommes aux côtés de Guin dans son combat dans l’arène... Il faut dire que les dessins de Hajime sont d’une beauté époustouflante, un dessin très adulte, semi réaliste, réussissant à dépeindre de sublimes personnages aux visages très expressifs et surtout très différenciés. Il rend crédible aussi bien ses soldats en armure que ses monstres et joue avec le non dit, et surtout utilise les visions de Linda pour ajouter un sentiment d’horreur et accroire la tension qui devient presque palpable.
Oui, j’avoue être littéralement tombé sous le charme de cette magnifique série d’héroic fantasy, qui s’appuie sur une sublime saga de Kuritomo. Et pour les curieux, “Le Masque de Léopard” a été publié en 2006 chez Fleuve Noir.
A voir sur la Yozone : la bande annonce
Guin Saga (T1 et 2)
Auteur : Kuritomo Kaoru et Sawada Hajime
Traducteur : Jacques Lalloz
Éditeur français : Asuka
Format : 127 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 196 pages
Date de parution : 22 octobre 2009
Numéro ISBN : 2-84965-682-2 ; 2-84965-683-9
Prix : 7,95 €
Site internet : http://www.guinsaga.fr/
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