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Clones
Film d’anticipation de Jonathan Mostow (2009)
28 octobre 2009

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Genre :anticipation, science-fiction
Durée : 1h25

Avec : Bruce Willis (Agent Greer), Radha Mitchell (Agent Peters), Rosamund Pike (Maggie Greer), Boris Kodjoe (Andrew Stone, superviseur du FBI), James Francis Ginty (Canter (jeune)), James Cromwell (docteur Lionel Canter), Ving Rhames (le Prophète), Michael Cudlitz (colonel Brendon)...

2054, les humains ne vivent plus qu’à travers des clones, des robots ressemblant à leur représentation idéale. Mais à la sortie d’une boîte de nuit, deux clones sont grillés par un mystérieux inconnu. Et fait extraordinaire, les humains qui les contrôlaient ont eu le cerveau électrocuté. L’affaire est confiée aux agents Greer et Peters. Ils vont devoir marcher sur des œufs car l’un des humains morts n’est autre que le fils de Lionel Canter, le créateur des clones. L’identification du tueur va mener Greer dans la zone des Dreads, des fervents opposants aux clones et sa doublure robotique y sera détruite. Mais obsédé par cette enquête, Greer choisit de continuer les investigations en chair et en os.

« Clones », traduction peu judicieuse de « The Surrogates », est l’adaptation de l’excellent comic book de Robert Venditti et Brett Weldele. Les auteurs ont pris le parti de ne pas intervenir dans la rédaction du scénario du film, laissant toute liberté au réalisateur. Le résultat est très intéressant car si la ligne directrice de la BD est suivie à la lettre, Michael Ferris et John Brancato ont modifié certaines données et revu à leur sauce les différents protagonistes.

Mais revenons sur l’histoire. Nous suivons donc l’agent Greer dans une affaire aux alentours banale, deux meurtres de clones, et qui va finir par provoquer une véritable révolution dans ce qu’est devenu notre monde. Les clones, ces substitues robotiques, ont rendu les humains amorphes, ne quittant plus leur domicile. Greer est un homme cachant une blessure encore ouverte, la perte de son fils. La mort de l’enfant a brisé son couple, sa femme ne vivant plus que par l’intermédiaire de son clone. La destruction de son substitue va forcer Greer à vivre à nouveau. A force d’être reclus, Greer subit comme une forme d’agoraphobie dans cette univers peuplé d’être irréel.

Et comme pour le comics, la force du film vient plus dans la redécouverte de la vraie vie par le personnage de Bruce Willis que de l’enquête en elle-même. Le contraste entre les clones et les humains est bien mis en évidence : les clones ont un teint plastique, une peau flashy les colorie. Les humains sont... normaux. Amusant de revoir Bruce Willis avec des cheveux d’un blond platine, rappelant sa coiffure dans « Le Chacal ». Mais surtout, Bruce Willis ne joue pas un sauveur invincible à la John McClane et son rôle d’homme fragilisé, peu sûr de lui, lui va incroyablement bien. Encore une preuve que Bruce Willis se bonifie en vieillissant.

Rosamund Pike nous interprète une Maggie Greer émouvante et dramatique : la scène où le couple Greer s’engueule dans le salon de coiffure et où Maggie Greer se déconnecte est un moment très fort et caractéristique du personnage. Comme je vous le disais, ce rapport entre Willis et Pike est réellement la force de ce film.

Bien sûr, les scènes d’action sont très impressionnantes, voir parfois exagéré comme la poursuite par le clone de Willis du tueur dans la réserves des Dreads. Mais justement, « Clones » est plus qu’un film d’action. En gardant comme Venditti, un décor actuel malgré un monde futuriste, Jonathan Mostow rend d’autant plus crédible son scénario : et si demain, nous pouvions vivre à travers des clones, que ferions nous de notre existence ?

Mais je vais m’arrêter car on pourrait disserter pendant des heures sur ce sujet passionnant et parfaitement illustré par ce film.

Alors je ne saurai trop vous conseiller de voir « Clones », non seulement comme un très bon film de science fiction mais aussi comme une anticipation tout à fait réaliste d’un de nos futurs. Et surtout, je vous conseille de lire aussi la BD, ce qui vous donnera deux approches parfois concomitantes mais parfois bien différentes.

FICHE TECHNIQUE

Réalisateur : Jonathan Mostow
Scénariste : Michael Ferris et John Brancato
D’après l’œuvre de : Robert Venditti et Brett Weldele

Producteur : David Hoberman, Todd Lieberman et Max Handelman
Producteur exécutif : Elizabeth Banks et David Nicksay
Coproducteur : Todd Arnow

Coordinateur des cascades : Simon Crane
Compositeur : Richard Marvin
Directeur de la photographie : Oliver Wood
Monteur : Kevin Stitt et Barry Zetlin
Chef décorateur : Jeff Mann
Directeur artistique : Dan Webster
Costumière : April Ferry
1er assistant réalisateur : Nilo Otero
Réalisateur de 2nd équipe : Simon Crane et Brian Smrz
Ingénieur du son : Jon Johnson