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Bifrost n°55
Revue
Revue, n°55, SF, nouvelles - études – critiques, juillet 2009, 176 pages, 11€

À l’occasion de ce Spécial Roger Zelazny, les lecteurs découvrent une nouvelle inédite de l’auteur, et lauréate du Prix Hugo de surcroît ! Datant de 1986, “Permafrost” est enfin traduite en français. Étonnant que ce long délai pour un texte primé ! On saluera le Bélial’ de le rendre enfin accessible, surtout qu’il le mérite amplement.



Le plus marquant dans “Permafrost”, c’est peut-être son cadre. Une ville automatisée se bat contre la glace qui menace de l’envahir. Un homme et une femme y débarquent. Ce n’est pas la première fois que l’homme vient, mais la planète Balfrost a changé depuis… Une belle nouvelle, signée d’un des grands noms de nos genres de prédilection.
Voilà ce que le public recherche justement en s’abonnant à Bifrost ou à Galaxies, de grands textes qui laissent une empreinte durable. Comment oublier de sitôt l’image de cette femme prise dans la glace ?

Fidèle à son habitude, Bifrost constitue un solide dossier autour de l’auteur vedette. Deux articles écrits par Roger Zelazny nous sont présentés. Dans “Fantasy et Science-Fiction : point de vue d’un écrivain”, il nous parle du mélange des genres et pourquoi certains de ses romans oscillent entre les deux. Très instructif, ainsi que son explication sur la genèse de « L’œil de Chat » (“Construire un roman de Science-Fiction”). Impossible de ne pas être séduit par cet auteur, hélas mort en 1995.
Un guide de lectures chronique la plupart des livres de Zelazny. L’univers d’« Ambre », du fait de son importance, est traité à part. C’est avec beaucoup d’à-propos que le doigt est mis sur ses premières productions qui sont peut-être les meilleures. « Seigneurs de Lumière », son chef-d’œuvre, n’est que son troisième roman et a été couronné par le Prix Hugo 1968 ! Son premier, « Toi l’Immortel », avait déjà remporté le Hugo, ex-æquo avec « Dune », en 1966 ! Et moi, il m’a fait tomber sous le charme de Roger Zelazny.
Et une fois qu’on est accroché, difficile de s’en défaire.
Un dossier bien traité, car il ne peut que donner envie de lire et relire Zelazny.

L’abréviation MMS dira quelque chose aux utilisateurs de téléphones portables, mais sa signification (Mouvement pour la Maïeutique de Surface) selon Lucas Moreno, auteur helvète, déstabilisera ces mêmes utilisateurs. Un beau texte sur l’art, bien plus profond que de prime abord. La fin rappelle un peu par ses implications « Futur Intérieur » de Christopher Priest. Dans le Bifrost 49, “PV” était encadrée par deux nouvelles de Robert Silverberg, là, “Demain les eidolies” suit “Permafrost” de Roger Zelazny. Les deux fois, l’auteur n’a pas à rougir de la comparaison avec ces géants du genre. Lucas Moreno, un nom à retenir !

Dans “Les Anticipateurs”, Fred Jaccaud s’intéresse à André Couvreur. Que ceux qui connaissent ses romans, ou même son nom, lèvent le doigt ! Ici on peut vraiment parler de découverte. Cette rubrique est devenue un rendez-vous incontournable à chaque numéro.

Roland Lehoucq continue à nous présenter la science sous un angle ludique. La téléportation n’est finalement pas un rêve. Quoique… Voilà un professeur que l’on aime retrouver.

La partie “Ballades sur l’arc”, centrée sur des critiques de livres, démontre à nouveau tout le sérieux de la revue en la matière. Plus de 50 pages !

En conclusion, Org donne un avis éclairé sur le monde de l’édition avec l’arrivée d’Orbit, ainsi que sur les conséquences du lancement du label Milady par Bragelonne. Une analyse pertinente et judicieuse.

Depuis 55 numéros, plus deux hors-séries, Bifrost continue à séduire et surprendre son lectorat. Son sérieux, son humour décalé (certaines critiques hautes en couleur, les Razzies…) parlent pour elle.
C’est sûr qu’on aimerait bien une nouvelle de plus, d’autant que Bifrost nous a habitués à 184 pages ces dernières années, parfois un peu plus, et que ce numéro 55 en comporte 176, soient huit de moins que d’habitude. De quoi rajouter une courte nouvelle…

Mais ne faisons pas la fine bouche, Bifrost est de qualité. C’est du bon, même si elle ne cessera de m’agacer en n’accentuant pas les majuscules.

Pour en savoir plus (commande d’anciens numéros, abonnement...), le site du Bélial’ est tout indiqué.


Titre : Bifrost
Numéro : 55
Rédacteur en chef : Olivier Girard
Couverture : g.cl4renko
Type : revue
Genres : SF, études, critiques, entretiens, etc.
Sites Internet : Revue (Bifrost) et éditeur (Le Bélial’)
Période : Juillet 2009
ISBN : 978-2-913039-52-0
Dimensions (en cm) : 14,9 x 21
Pages : 176
Prix : 11 €



François Schnebelen
30 octobre 2009


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Illustration de g.cl4renko



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