Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Blue Cerises : Cécile Roumiguière/Violette
Interview Yozone
Octobre 2009

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

J’aime l’océan dans tous ses états, les chats. J’aime pas la bêtise. J’aime le feu et l’orage, j’aime pas le clapot quand je suis dans un bateau. J’aime les couleurs profondes, la musique, et la liberté. J’aime pas qu’on me dise ce que j’ai à faire. J’aime les mots vrais et aussi les mots inventés. J’aime pas les j’aime/j’aime pas.



Qu’est-ce qui vous a attiré dans le projet « Blue Cerises » ?

Écrire à plusieurs, et inventer. Travailler une forme littéraire entre la nouvelle, la pièce de théâtre (dans le côté création du personnage et mise en scène des personnages des autres), avec une écriture à travers un nouvel outil, l’internet, et des échos de la forme « série télé ».

Pourquoi avoir choisi Violette ?

Violette est à la fois loin de l’adolescente que j’ai été, pour éviter des jeux de projection troubles, avec des réminiscences de cet âge fragile et puissant à la fois. Elle est nourrie des adolescents que je croise dans la rue, dans le métro, partout. Elle a seize ans, l’âge magique : enfant, je pensais que quand je les aurai, tout changerait. J’ai attendu très longtemps mes seize ans… Le jour de cet anniversaire, ma grand-mère de cœur m’a offert son pendentif de fiançailles, une larme autour d’un saphir. C’est un souvenir très fort.
Violette a des racines dans le sud, d’autres en Bretagne, et elle vit à Ivry, des endroits que je connais, ça aide pour l’imaginer, la voir bouger. Après, pourquoi Violette… Dans le premier récit vraiment structuré que j’ai commencé à écrire, un peu avant seize ans, l’héroïne s’appelait Violaine. Il faudrait que je le retrouve ;-)

Pourquoi avoir abordé la thématique de la guerre d’Espagne ?

La guerre d’Espagne est une période de l’Histoire qui me touche beaucoup. J’ai longtemps rêvé autour des récits de Malraux ou d’Hémingway, sur « Guernica »… je me suis fabriqué une guerre d’Espagne mythique. J’ai grandi dans ce sud proche de la frontière espagnole, ma meilleure amie, mes copains, beaucoup étaient enfants d’Espagnols réfugiés. Ce sentiment d’un énorme gâchis, ces dizaines d’années d’un régime fasciste parce que la France n’a pas voulu bouger au moment où elle aurait pu le faire, ça a été un de mes premiers sentiments de révolte.
Au collège, en 1975, j’ai fait ma première grève contre Franco qui avait condamné des hommes à mort. J’avais réussi à entraîner un copain, on était deux plantés là, dans la cour du collège. À quatorze ans, je venais de comprendre que deux ce n’est pas assez pour changer le monde. Enfin, pas comme ça.

Où aimez-vous travailler ?

Assise en tailleur sur un lit ou sur un canapé, devant mon bureau, à une table de café, dans le train parfois. Le lieu est moins important que l’instant, ce moment où on laisse tout ce reste du quotidien qui a une fâcheuse tendance à nous envahir pour se mettre devant un papier ou sur un clavier et y aller, écrire.

Avez-vous une méthode de travail particulière ?

Non, je suis très brouillon. La seule chose importante, ce sont mes carnets. Des feuilles que je corne quand l’idée que j’y ai notée a servi quelque part. Et mes stylos aussi, j’ai enfin trouvé la bonne marque, le bon stylo, je fais des kilomètres pour aller les acheter par vingt.

Avez-vous un objet fétiche (stylo, ordinateur...) ?
_
Fétiche ? Non, pas vraiment. Sur mon bureau, il y a un galet en ivoire, ovale, avec deux fois trois points en relief sur le dessus, deux trous à la base et un dessin symétrique gravé dessous. C’est un drôle d’objet, on me l’a offert. Il aurait servi à compter, il y a très longtemps, en Chine. Quand je réfléchis, parfois, je le fais glisser dans mes mains. Et puis il y a mon chat, mais ce n’est pas un objet !

Avez-vous un rituel avant de commencer un livre ? Pendant l’écriture ? Après l’avoir terminé ?

Fétiche, rituel ? Hou là, on est en plein scénario fantastique, là ;-) Non, pas de rituel. Quand j’ai passé le bac, une copine m’a dit qu’il fallait acheter un objet bleu pour réussir, un stylo par exemple. Mais bon, je ne garantis pas que ça fonctionne - lol -, et de toute façon je préfère écrire en noir.

Auriez-vous quelques conseils à donner à un aspirant-écrivain ?

Vivre. Lire, être libre. Avoir un regard libre sur le monde, sur les autres, laisser venir les sensations, les émotions, les réflexions. Ensuite, jouer avec les mots, les sonorités. Lisser la phrase, l’entendre, la retravailler encore. Et ne jamais désespérer.

Quel est votre futur éditorial ?

Après la saison 2 des « blue Cerises », en octobre, j’ouvre l’année 2010 avec un album « Le secret du soir », illustré par Éric Gasté (chez Milan). Puis, dans le courant de l’année, un autre album, un très beau projet, avec Justine Brax, la saison 3 des Cerises avec « La minute Papillon », peut-être (j’espère !) un conte, et un récit d’aventure cette fois, à plusieurs mains, mais chut…


La saison 1 des Blue Cerises sur la YOZONE
L’interview de la directrice de collection : Cécile Roumiguière
L’interview de Sigrid Baffert/Amos
L’interview de Jean-Michel Payet/Satya
L’interview de Maryvonne Rippert/Zik



Michael Espinosa
25 octobre 2009


JPEG - 22.3 ko



JPEG - 35.3 ko



JPEG - 28.8 ko



Chargement...
WebAnalytics