Les humains se sont créés leur monde parfait, où la discrimination a disparu et où les rapports hommes-femmes se sont équilibrés. La criminalité a quasiment disparu, alors la destruction de clones est une affaire plutôt surprenante, surtout que les possesseurs des robots ne semblent pas avoir d’ennemis et sont plutôt surpris par ces actes gratuits. Toutefois, le visionnage des enregistrements issus des clones et une investigation personnelle amènent Greer à s’intéresser à Zaire Powell III, cet illuminé, ancien criminel devenu prophète et prônant la destruction des clones. Trop proche de la vérité, Harv verra son clone détruit par le mystérieux techno-terroriste. Et contre toute attente, le flic choisit de continuer l’enquête par lui-même. Sa vision des clones va en être bouleversée.
Et si vous pouviez vivre la vie que vous vouliez à travers un robot ? Robert Venditti part d’une hypothèse alléchante mais qui, très vite, montre toutes ses limites. Le monde des Surrogates... Oui, désolé, je vais plutôt prendre le terme anglais car la traduction de clone est assez faussée puisque les Surrogates sont d’abord des robots et non des êtres vivants et surtout, ils ne ressemblent pas du tout à leur propriétaire (voir même pas le même sexe). Harv Greer, l’inspecteur, va devoir sortir de sa léthargie, car la vie sous le couvert d’un Surrogates, a transformer les humains en larves ne sortant plus de chez eux. Et sa femme n’arrive même plus à supporter l’être qu’elle est devenue, son âge et son imperfection.
L’enquête en devient presque secondaire – quoique les conséquences auront des répercussions sur toute la planète. Le scénario de Robert Venditti est d’une incroyable richesse, chaque chapitre étant ponctué d’articles de journaux nous expliquant comment l’humanité en est arrivée à sa déshumanisation. Les interrogations de Greer sont autant de questions que nous pouvons nous poser sur l’utilisation pervertie de la majorité des progrès techniques.
Le dessin de Brett Weldele semble d’ailleurs ne venir que pour mettre en avant le scénario. Le dessinateur a choisi le noir et blanc avec uniquement une teinte monochromatique pour différencier chaque scène. Le rendu, un peu difficile au début, colle parfaitement au récit de Venditti. Il alterne simplicité du trait et de véritable portrait. Le rendu est très sombre, sérieux, accentuant le dramatique de l’histoire. Son style rappelle celui de Templesmith, mais le côté très réaliste de Weldele me séduit plus que les êtres difformes de Templesmith.
Et dire que “Clones – The Surrogates” est le premier comics de Robert Venditti ! Ira-t-on jusqu’à dire que Frank Miller et Alan Moore ont trouvé un digne successeur ? L’avenir nous le dira mais le talent de cet auteur est incontestable et en s’alliant avec des dessinateurs comme Weldele, nous pouvons nous attendre à de grandes bandes dessinées...
Et espérons que les éditions Delcourt publieront le préquelle de “Clones”. Affaire à suivre de très prêt.
Clones – The Surrogates
Scénario : Robert Venditti
Dessin et couleurs : Brett Weldele
Éditeur : Delcourt
Collection : Contrebande
Dépôt légal : 21 octobre 2009
Format : 167x257 mm
Pagination : 160 pages couleurs
Prix public : 14,95 €
Numéro ISBN : 2-7560-1405-0
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