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Robert Venditti & Brett Weldele
L’interview exclusive des auteurs de la BD qui a inspiré le film
20 octobre 2009

Devançant d’une semaine la sortie sur les écrans, les Editions Delcourt publient le roman graphique qui a inspiré le film. Emballé par ce dernier, nous avons profité de la tournée promotionnelle en France de l’auteur et du dessinateur de la BD originelle pour nous entretenir pendant une vingtaine de minutes avec eux.




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Pour commencer, pourriez-vous dresser un rapide bilan de votre carrière à destination de nos internautes ?

Robert Venditti : Avant « The Surrogates », je travaillais dans l’entrepôt d’un éditeur. Voilà à quoi se résume ma carrière. Une très brève réponse.
Brett Weldele : J’ai travaillé dans un collège de Press Art pendant 10 ans. Là, j’ai fait quelque chose comme « The Surrogates », mais j’ai travaillé sur d’autres projets multimédia, comme « Southland Tales » avec le réalisateur Richard Kelly, sur différentes licences de comics issus du cinéma comme « Se7en », « Halloween », « 28 Days Later » et j’ai aussi quelques projets personnels que je développe à la maison.

=> La video de la réponse

Brett, pouvez-nous en dire un peu plus sur votre collaboration avec Richard Kelly ?

Brett Weldele : Il voulait faire son film « Southland Tales ». Mais son projet était incomplet. Il voulait que son film raconte les chapitres 4, 5 et 6 et qu’un roman graphique raconte les 3 premiers. Comme ça, on pouvait lire le livre et regarder le film pour compléter cette expérience multimédia. Il a donc écrit les 3 premiers chapitres et me les a confiés pour que j’en réalise le roman graphique.

=> La video de la réponse

Robert, d’où vous est venue l’idée de « Clones » ?

Robert Venditti : Quand j’étais l’université j’ai lu un bouquin called « The Cyber Gipsy ». Pas un livre de fiction, un essai dans lequel l’écrivain avait passé par mal de temps avec des personnes accrocs aux jeux en ligne sur internet. La façon dont ils s’investissaient à travers leur avatar en ligne, jusqu’au point où ils étaient si impliqués qu’ils en arrivaient à perdre leur boulot, ou à divorcer parce qu’ils n’arrivaient plus à se passer de la machine. Ce idée me renvoyait au désir fondamentale de l’être humain d’être autre chose que ce qu’il est. Mais la limitation de ça, de ce changement d’identité, c’est que cela se passe sur internet, devant son écran d’ordinateur et que lorsque l’on sort de chez soi, que l’on retourne au monde réel, on retrouve sa vie et ce que l’on doit faire pour continuer à vivre. On ne peut pas y échapper. Mais que ce passerait-il si la technologie permettait de créer son personnage et qu’il puisse sortir de la maison, aller travailler, chercher les gosses à l’école, faire les courses, réaliser tout ce genre de choses. Avoir une version améliorée de nous même pour ne plus avoir nous soumettre à la réalité… c’est de là que vient l’idée.

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Comment vous êtes-vous rencontrés et avez décidé de travailler ensemble ?

Robert Venditti : Comme je l’ai dit précédemment, à l’époque je bossais dans l’entrepôt d’un éditeur auquel j’ai fait lire mon script. C’était mon premier livre, alors je ne connaissais aucun artiste, rien de ce genre. Je n’ai pas grandi en lisant des bandes dessinées, cet univers étais vraiment tout nouveau pour moi. L’éditeur, une fois qu’il a eu lu le livre et décidé qu’il voulait le publier, il voulait garder la main dessus et s’est rappelé qu’il avait rencontré Brett à l’époque où il était dans son école artistique. Il y avait vu son travail et pensait que son style collerait bien avec les éléments Cyberpunk de « The Surrogates » . Et il avait raison. Le style, l’esprit, le ton, les idées et son art sont extraordinaires et je suis très content de travailler avec lui.

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Brett, Clones est votre première BD en couleur....

Brett Weldele : Oui, j’étais attiré par le travail sur la couleur depuis toujours, mais souvent, dans la BD américaine indépendante, il n’y a pas beaucoup d’argent, donc en général c’est juste du noir et blanc. Pour moi, la couleur c’est la dernière étape dans le storytelling, dans le fait de raconter une histoire, c’est le résultat final. Donc quand je faisais des BD en noir et blanc, pour moi c’était comme si le travail n’était pas vraiment fini, comme s’il manquait l’étape de la couleur.

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Robert, pouvez-vous nous en dire plus sur votre projet de préquelle de Clones ?

Robert Venditti : Oui, elle a été publiée en juillet aux Etats-Unis. Je voulais faire trois livres : le premier, Clones, qui sort maintenant, le préquelle et ensuite le séquelle. Je les écris dans l’ordre de publication dans lequel ils seront disponibles aux Etats-Unis.
Bruno Paul : Et vous savez si ça sera disponible en France aussi ?
Robert Venditti : Et bien, je vous suggère d’aller faire pression sur mon éditeur français, Delcourt, et avec un peu de chance ce sera bon ! Ca dépend des décisions des éditeurs, et du marché... Je crois que l’idée c’est de continuer la série, mais je ne veux pas parler à leur place. J’aimerais bien. Mais j’ai déjà la chance d’avoir un formidable éditeur qui organise des interviews aussi sympas que celle-ci, et puis c’est très flatteur d’être publié dans la même maison d’édition que des gens comme Mike Mignolia, Alan Moore, Eddy Campbell... Donc, bien sûr, j’aimerais beaucoup pouvoir continuer.

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Avez-vous, chacun de vous, un penchant particulier pour la science fiction ?

Robert Venditti : Pour ma part, ce n’est pas que je n’aime pas la science-fiction, c’est surtout que je ne connais pas beaucoup. J’étais plus attiré par les histoires policières. « Clones » a donc été plus influencé par mon goût pour le polar que pour la science-fiction...
Bruno Paul : - Le film noir ?
Robert Venditti : Oui, aux Etats-Unis, les séries télé sur les enquêtes policières sont plus populaires que la littérature.
Clones devait de toute façon relever de la science-fiction, puisque la technologie qu’il évoque n’existe pas encore. Même si, quand on regarde l’histoire, c’est finalement la seule chose qui est différente de notre monde d’aujourd’hui, ce petit apport technologique ; sinon, les voitures sont toujours des voitures, les immeubles toujours des immeubles, il y a toujours des téléphones portables... Il y a juste cette petite chose qui change. C’est ce qui est intéressant je trouve, à la différence d’une histoire d’aliens ou de voyage dans le temps. Souvent, quand on lit de la science-fiction, il y a tous ces éléments en même temps, mais finalement cette approche permet difficilement de se concentrer sur une chose en particulier. Tandis que le fait de n’introduire que cet élément nouveau, dans « Clones », permet de se focaliser dessus. Et ce seul petit élément va modifier tout l’environnement.
Brett Weldele : -je suis un fan de science-fiction, j’en ai toujours lu, depuis quelques temps je collectionne les livres de poche de science-fiction des années 50, 60... Quand j’étais gamin, j’adorais les films comme « Alien », avec des monstres et tout ça. Je suis un grand fan de space horror.

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Robert, êtes-vous satisfait de la traduction en français du titre de votre BD« The Surrogates » en « Clones » ?

Robert Venditti : C’est une question difficile pour moi, parce que je connais pas bien le français. Le choix n’a pas été fait par Delcourt, mais par le studio. J’imagine que ce titre a été choisi probablement parce que « surrogate » en français ne signifie pas la même chose qu’en anglais, peut-être que le mot n’existe pas en français, je ne sais pas... C’est difficile pour moi de répondre, parce que je ne sais pas s’il y a des mots plus adaptés. S’il y en a, dites-le moi les gars !
Bruno Paul : « Subsitut ».

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Avez-vous participé, d’une façon ou d’une autre, à l’élaboration du film et êtes-vous satisfait du résultat final ?

Robert Venditti : Je n’ai pas travaillé avec le studio sur le film, mais c’est parce qu’on ne le voulait pas. On voulait qu’ils aient la liberté de faire le film qu’ils voulaient, et nous celle d’écrire l’histoire qu’on voulait. De fait, on était impliqués dans le sens où on était au courant des choses, on savait où ils en étaient, parce qu’on était en contact avec les producteurs, mais on n’a rien influencé. On est vraiment resté sur l’idée que ces gens avaient été inspirés par le livre qu’on avait fait, et qu’ils essayaient d’en faire un film, ce qui allait être un bon complément. Ils ont changé des choses, et bien sûr certains des choix qu’ils ont fait ne correspondaient pas aux miens quand j’ai écrit le livre, mais on a fait le livre comme on a voulu. Mais ça ne veut pas dire que ces choix sont mauvais, c’est juste un exemple. Une des choses très importantes pour moi dans l’histoire, c’est la relation entre le personnage principal et sa femme, qui devient étrange à cause des technologies de « remplacement/clonage » , c’est vraiment intéressant dans le film quand elle se déconnecte de son clone et quitte la conversation, alors que son corps est encore présent... C’est une manière intéressante d’introduire ce monde futur, à travers les relations entre un mari et sa femme ; aujourd’hui, quand on en a marre, on claque la porte, mais là ils se déconnectent de leur clone... On n’aurait pas pu montrer ça dans la BD, ça aurait demandé plusieurs planches pour montrer comment elle se déconnectait, et ce qui se passait quand le mari s’en apercevait : on aurait pas obtenu le même effet. Je pense que le fait d’utiliser des médias différents change beaucoup de choses. Donc pour ce qui est du film, je le prends toujours comme au début, à savoir comme un compliment.
Brett Weldele : Je pense que c’est un super divertissement. Tout ce que j’attendais du film, c’est qu’il soit fun et divertissant, et que je sois fier de le montrer à mes amis et à ma famille, et c’est le cas.

=> La video de la réponse

Est-ce que le fait que votre BD ait été adaptée au cinéma aura un impact sur la future séquelle de « Clones » ?

Robert Venditti : Non, j’ai toujours su comment l’histoire serait avant qu’il y ait un contrat pour faire un film. J’ai toujours sur de quoi la préquelle et la séquelle serait faite. Je n’étais pas impliqué dans la production du film et ne voulais pas. Je voulais qu’ils aient une totale liberté créatrice que nous ayons sur les livres une totale liberté créatrice. Nous comme ça totalement indépendant les uns des autres. C’est intéressant car dans certains cas, à l’exemple de scène dans le film où on visite une base militaire dans laquelle on voit comment se déroule les guerres du futur avec les Surrogates. J’ai écrit une scène quasi identique à celle-ci dans la préquelle. Ce n’est pas une scène de guerre mais une scène ou une brigade police lutte contre des émeutiers. Mais elle se termine de la même façon. Et j’ai écrit ma scène et eux leur scène de façon complètement indépendante, on en arrive, dans certains cas, à la même conclusion. Le film est tiré de mon livre et je fais des livres pour qu’ils deviennent des livres.

=> La video de la réponse

Toujours dans le même ordre d’idée, Brett, vos illustrations de « Clones » utilisent des fonds monochromes alors que le film fait exploser les couleurs. Pensez-vous travailler de la même façon sur la suite ou multiplier les couleurs comme dans le film ?

=> La video de la réponse

Et pour finir, le petit jeu de l’ami Fred, le portrait YOZONE. Nos invités devant dire ce qu’évoque pour eux chaque lettre du mot YOZONE (on sait, on a 2 O)

Y ?
Robert Venditti : Yankees, je suis un fan des Yankees !
Brett Weldele : Yoda.
Le premier O ?
Robert Venditti : Ode
Brett Weldele : Ozone...
Z ?
Robert Venditti : euh... bonne question, le Z... Zipper. (fermeture)
Brett Weldele : Zilch (que dalle) !
Le deuxième O ?
Robert Venditti : Oh boy !
Brett Weldele : Operator.
N ?
Robert Venditti : Mon frère s’appelle Nicolas, donc c’est la première chose qui me vient à l’esprit, Nicolas.
Brett Weldele : Négatif.
et le E ?
Robert Venditti : Extrêmement bonne BD et film (rires)
BW : Excitant.

=> Le portrait YOZONE de Venditti et Weldele

Merci Robert et Brett

Propos recueillis par Frédéric Leray et Bruno Paul

Remerciements à Robert Venditti et Brett Weldele pour leur gentillesse et leur professionnalisme ainsi qu’à Emmanuelle Klein et son assistance pour leur accueil, leur gentillesse et leur professionnalisme


LIEN(S) YOZONE

=> La conférence de presse de Bruce Willis
=> Le film annonce (vost)

INTERNET

Le site des Editions Delcourt : http://www.editions-delcourt.fr
Le site officiel du film : http://www.clones-lefilm.com
Le site officiel de Brett Weldele : http://www.brettweldele.com/




Bruno Paul
Frédéric Leray
Amandine Prié
24 octobre 2009




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