Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Oeil de la forêt (L’)
Tom Tirabosco
Casterman


Pourquoi revenir dans une maison de famille où vos parents ont vécu un drame horrible ?
Un brin de masochisme, la recherche d’une jeunesse étriquée et gâchée ou d’une improbable catharsis ?

Cette vieille demeure a abrité un Ministre débordé et toujours absent, une femme délaissée par un homme dévoré par l’ambition politique et un gamin en recherche d’un père. Une riche propriété, un parc immense et des arbres aux sombres étirements fantomatiques.

Pour la petite fille qu’est Clara, peu importe ! Pourtant, au village, on parle de démons, de forêt hantée.
Elle aussi vit dans un couple qui connaît le doute et se distancie. Elle aime la solitude, le mystère et, très vite, cette forêt qui porte malheur avec des arbres semblant observer, guetter chaque mouvement.
Bientôt, les clés d’un secret enterré depuis 40 ans vont lui être données.
Elle découvre alors l’enfance de son propre père (fils d’an ancien Ministre !), d’une histoire d’amour entre une Française (une femme délaissée !) et un Algérien, puis d’un drame alors que l’Algérie connaît ses grands déchirements avec la France.
L’arbre étend branches et feuilles entre ciel et terre, mais parfois, le terrible fardeau courbe un de ses plus puissants atours : une malheureuse s’y est pendue car on lui a enlevé un bâtard, son enfant né d’un amour interdit.

Le dessin et les couleurs singulières de Tirabosco invitent au fantastique, même si son histoire perd au final cette formidable étrangeté. Les dialogues sont souvent splendides, les ambiances de nuit et d’ombres imposent le mystère, la peur là où ne sont souvent que branchages et arbres centenaires.
Un très beau livre, où les cicatrices de chaque homme et de chaque femme renvoient aux frustrations de l’enfance. Tous s’y perdront, sauf Clara qui ne comprend pas que les haines du passé donnent autant de graines de violence et d’incompréhension.

Petite fille, tu as encore à apprendre des hommes, mais Tirabosco t’aidera à grandir avec toute sa sensibilité.



Fabrice Leduc
12 juillet 2004




JPEG - 16.3 ko
Secrets inavoués...



Chargement...
WebAnalytics