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Clones : Bruce Willis
La conférence de presse de Bruce Willis
1er octobre 2009

Jeudi 1er octobre, Bruce Willis était à Paris pour une conférence de presse « Clones », le nouveau thriller cyberpunk de Jonathan Mostow dans lequel il interprète, aux côtés de la ravissante Radha Mitchell, un nouveau flic de choc.



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Comme son titre l’indique, dans ce film, il est question de clones. Votre clone a des cheveux, pas de rides. Qu’est-ce que vous pensez de ce clone ? Est-ce que pour vous, c’est le Bruce idéal ? Avez-vous eu votre mot à dire sur le choix de votre clone ?

Non, en fait je n’ai pas eu grand-chose à dire. D’ailleurs, lorsque j’ai découvert mon clone, j’ai trouvé ça embarrassant. Le choix de la perruque était bien évidemment celui du réalisateur et j’avoue que lorsque j’ai vu mon visage, je lui ai trouvé un look robotisé mais peut-être était-ce là l’intention du film. Pour tout vous dire, je suis tout à fait satisfait de mon look, il me va très bien.

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Si Mr Willis avait à choisir une séquence du film qui le définit bien, quelle serait-elle ?

C’est vrai que c’est difficile de raconter une histoire d’une telle ampleur en seulement 90 minutes. J’aurai aimé explorer certains aspects. Par exemple, au tout début du film, ce jeune qui plonge de 300 mètres sur la piste de danse et qui rebondit sur ses pieds, c’est une scène que j’aurai aimé prolonger. J’aime aussi beaucoup la séquence où un camion me détruit et que je regarde comme ça. Ce sont des scènes que j’aurai aimé explorer d’avantage. Et puis, il n’y pas du tout de séquences de sexe dans le film. On ne sait pas comment ils font, les clones. Est-ce que vous-même, en tant que public, n’auriez-vous pas aimé voir comment ça se fait ?

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Quels sont les gadgets high-tech dont vous êtes fan dans la vraie vie ?

Je sais effectivement utiliser un ordinateur, j’ai un téléphone portable, mais je ne suis pas un vrai fan de technologie. Je crois que la plupart des innovations technologiques ont été inventées et ensuite améliorées dans des buts qui servent des finalités totalement différentes et qui sont souvent liées à une économie de marché, au profit. Prenons l’exemple de la télévision. A l’origine c’est un formidable outil pour éduquer le monde entier et c’est finalement devenu un instrument pour vendre des savons, de la nourriture, des jouets, même si, encore aujourd’hui, on pourrait utiliser la télévision comme un moyen d’enseignement. Je crois que, quand on parle de technologie moderne telle que Facebook, MySpace, Twiter, Gossip, on pourrait aussi les utiliser pour partager des informations. Mais je dois avouer que, pour moi, les news, les actualités, je les consulte sur internet quand je les trouve.

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J’ai personnellement été très surpris par le film car j’ai l’habitude de vous voir dans des rôles du genre « Die Hard », et là j’ai découvert un Bruce Willis très fragile. Et le personnage que vous interprétez, l’agent Greer, explore, du moins pendant une bonne partie du film, la fragilité plus que la force. Est-ce que vous avez vraiment joué et aimé jouer ce personnage de chair et d’os par rapport aux clones et aux robots ?

C’est vrai que j’ai joué avec plaisir de cette vulnérabilité. Je ne pense pas que j’aurai accepté ce rôle s’il n’y avait pas eu justement au centre, l’histoire de cet homme qui a perdu sa femme et qui finalement veut la retrouver. Si ce n’avait été qu’un film de science fiction avec des effets spéciaux montrant Radha (Radha Mitchell) sautant sur des bus ou moi-même interagir avec tous ces containers, je crois que je n’aurai pas aussi été intéressé par ce personnage. Donc oui, vraiment, ça m’a beaucoup plu d’explorer cette autre facette de cet homme qui essaie de vaincre ses propres obstacles personnels dans sa quête pour retrouver la femme qu’il aime. Ça, c’était vraiment intéressant. Je ne sais si c’est le thème central du film mais comme je l’ai dit tout à l’heure il est très difficile d’explorer un thème si vaste et si riche en 90 minutes.

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Ma question concerne le scénario. Avez-vous participé à son élaboration et êtes-vous content du résultat ?

C’est vrai que j’ai participé à l’élaboration du script. Il a évolué sans cesse, pour une raison très simple, c’était la grève des scénaristes il y a 3 ans à Hollywood, donc personne pendant 4-5 mois n’a pu y travailler. Du coup, lorsque nous avons débuté le tournage, nous avons retravaillé sur le script pendant le tournage. C’est un cas de figure toujours un peu délicat parce qu’on ne sait jamais si on va prendre la bonne ou la mauvaise direction. Mais je crois que oui. Pour vous donner un exemple très concret, dans le scénario original il n’était pas question que l’agent Green et sa femme ait perdu leur fils. Donc, à partir du thème central, il a fallu procéder à quelques aménagements, réinventer et rediriger certaines séquences. Et c’est toujours délicat car on a jamais la distance nécessaire et suffisante pour juger du bien ou du mal de nos choix. Mais franchement, j’aime vraiment bien ce film. Comme je l’ai dit j’aurai aimé qu’il dure un peu plus longtemps, parce qu’il y a beaucoup de scènes qui ne sont pas dans la film pour tenir dans l’une heure 30 imposée. Sauf si on est Tarentino. Là, on a droit à 3 heures. Mais je ne sais pas si j’aurai aimé moi-même regarder un film sur les clones pendant 3 heures. Mais cela dit, j’aime beaucoup la science fiction. Je garde toujours un très bon souvenir de « L’armée des 12 singes » ou du « Cinquième élément ».

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L’apparence est au cœur du film, le culte de la beauté. J’y ai personnellement vu une métaphore sur le système Hollywoodien et j’aurai voulu savoir comment Mr Willis vivait à plus de 50 ans ce culte de l’esthétisme à tout prix ?

Vous savez, comme je vous l’ai dit tout à l’heure, j’aime bien mon look, j’assume les rides sur mon visage. En fait, j’ai été très choqué lorsque je me suis découvert avec ce visage très lisse, que je n’ai d’ailleurs jamais eu de ma vie, même plus jeune. Je n’ai pas non plus été beau, ni affublé de ce type de coiffure. Mais vous avez raison, Hollywood est le centre de la technologie cosmétique. On vient à Hollywood du monde entie, pour avoir son visage coupé, tranché, Donc c’est vrai que j’ai personnellement un problème avec ça. Parce que pourquoi on ne s’aime pas tel qu’on est ? Mais il ne faut pas oublier que c’est un business énorme où circule énormément d’argent. Mais moi, je ne rentre pas dans ce jeu là. Je garde mon visage tel qu’il est et je n’ai aucune intention de passer sous le bistouri.

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Vous aviez déjà joué avec Ving Rhames dans « Pulp Fiction ». A quel moment avez-vous su que vous alliez rejouer avec lui sur ce film et qu’est-ce que vous vous êtes dit ? L’avez-vous appelé ?

C’est vrai que j’ai été très heureux de le retrouver et nous avons, bien évidemment, parler ensemble, mais un de mes petits regrets, c’est que l’histoire n’a pas pu être complètement développée. Il y avait d’autres scènes que nous avions tourné ensemble mais ne sont pas dans le montage final. Mais je trouve que Ving est un mec génial, un grand acteur. Et dans l’histoire, les Dreads, cette communauté réfractaire aux clones, était, à mes yeux, très intéressante. Mais je suis sûr que je retrouverai Ving dans d’autres films pour de nouvelles aventures.

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Qu’apprenez-vous encore dans l’industrie du cinéma après tant de films, après une si longue carrière ?

Une des choses que j’espère, c’est de ne pas me prendre trop au sérieux et je me rend compte que je m’y connais de moins en moins. J’ai moins de théorie par rapport à l’acting et j’essaie sans arrêt d’explorer des choses nouvelles, de me débarrasser de mes anciens personnages, et pourtant je suis toujours attiré vers un type de personnage, c’est-à-dire un homme qui lutte pour dépasser ses propres problématiques. Et puis souvent, je me demande pourquoi je joue toujours un peu des rôles de flics et je me dis probablement parce qu’ils sont pour moi les véritables héros de ce monde. C’est héroïque de faire un métier où on sait qu’à tout moment, on peut se faire tirer dessus et être tué. Il en va de même pour les gens qui travaillent dans les services d’urgences, les ambulanciers. Et si je le pouvais, je poursuivrais ma carrière à interpréter ce genre de personnages qui sont les vrais héros à mes yeux. Mais de nouveau, j’essaie de ne pas me prendre trop au sérieux, même si j’aime toujours mon métier d’acteur, j’essaie de créer à chaque fois quelque chose d’un peu nouveau, même si je suis obligé d’avouer que je me surprend à me répéter, je tente malgré tout d’évoluer.

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« Clones » est film de science fiction mais qu’est-ce que vous pensez de cette société de clones, de cette déshumanisation de la société vers laquelle on va, où alors on est déjà ?

Je ne pense pas que l’avenir de notre planète ne soit fait que de clones. Le clonage existe déjà. Nous savons qu’il y a eu des animaux clonés, les brebis, les chiens, et ce n’est pas dit que bientôt, car ça a déjà été tenté, qu’on parvienne à cloner un être humain. Mais je ne crois pas que l’avenir soit fait de machines avec des corps de verre et de métal alimentés par un fluide verdâtre. Il ne faut pas oublier que ce film est un divertissement adapté d’une bande dessinée. En revanche, c’est vrai je je trouve séduisant l’idée d’avoir un jour 95 ans, d’avoir plein de connaissances et d’informations dans la tête et de pouvoir transférer ma conscience dans un corps de 25 ans pour pouvoir jouer avec mes arrières-arrières-arrières petits enfants.

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Et si on se projette dans le futur, quel serait votre fantasme, qu’est-ce que vous aimeriez que votre clone face à notre place ?

Être plus fort, être capable de soulever une voiture pour la jeter sur quelqu’un. Mais plus sérieusement, j’hésiterai beaucoup à désirer avoir un clone. Je crois qu’on essaie tous, en tout cas moi j’essaie, de faire ce qui est bien, ce qui est juste. Lorsque j’étais plus jeune, que la célébrité est venue, je dois reconnaitre que je n’étais pas très humble, un vrai crétin. Et puis j’ai finalement découvert aujourd’hui que ce que je voulais être, c’est quelqu’un de bien. Qui je veux être n’est bien évidemment pas ce clone. Je l’ai dit tout à l’heure, j’essaie de me prendre moins au sérieux. Nous savons tous quand nous agissons bien ou mal et moi, j’essaie d’aller dans la bonne direction, de prendre le bon chemin et d’être un exemple, à commencer pour mes enfants, mais aussi pour moi-même.

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Est-ce que vous n’en avez pas marre de sauver le monde ?

Je crois que c’est la 10e fois que je sauve le monde. Mais je pense qu’il est temps qu’il y ait une relève, Quelqu’un d’un peu plus jeune, Matt Damon par exemple. Mais vous savez, ce n’est pas moi qui aie décidé au début de ce genre de rôle. Ce que j’aime dans ce film là, dans « Clones », c’est qu’on est pas en train de sauver le monde. Il n’y a pas cette espèce de Happy-end cul-cul la praline. On se dit et maintenant, que va-t-il se passer ? Quand vous m’avez demandé quel était mon film favori, en tout cas en ce qui concerne le sauvetage du monde, et bien je crois que « Le cinquième élément » reste pour moi un bon sauvetage. En tout cas, ce film là, j’aime bien qu’il n’y est pas un happy-end à l’américaine.

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Quand on adapte un roman graphique, une bande dessinée, il y a parfois des éléments qui se révèlent perturbants. Est-ce que, dans un film, on les enlève pour être plus grand public ou, au contraire, on essaie de les conserver ?

Vous avez tout à fait raison, certaines choses ont été simplifiées dans le film mais, en même temps, d’autres horizons auraient pu être explorés, mais il fallait que ça tienne dans un film. Donc, c’est vrai, comme je vous l’ai dit, j’aurai aimé que l’on montre les clones en train de faire l’amour. Parce qu’on en parle, c’est bien beau mais on le voit jamais. Il y a aussi ces espèces de tube de Frank, un peu bizarre, et qu’on aurait pu enlever. Mais en fait, cela ne concerne que moi, j’aurai assez aimé avoir une scène de gladiateurs, avec 2 clones qui s’affrontent, qui se démembrent, qui se déchirent et qui s’éclatent. Et plus de gladiateurs encore dans cette arène. C’est en tout cas ce que j’aurai voir aussi.

=> La réponse en vidéo

Et bien voilà, cette conférence de presse est terminée. Merci Bruce.

Merci à vous et parlez du film à vos amis.


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LIEN(S) YOZONE

=> La critique de la BD
=> L’interview de Robert Venditti & Brett Weldele
=> La conférence de presse de Bruce Willis
=> Le film annonce (vost)
=> La critique du film

=> La bande annonce de la préquelle de la BD

INTERNET

[Le site de Top Shelf Productions : http://www.topshelfcomix.com/
Le site des Editions Delcourt : http://www.editions-delcourt.fr
Le site officiel du film : http://www.clones-lefilm.com
Le site officiel de Brett Weldele : http://www.brettweldele.com/


© Images - Touchstone Pictures - tous droits réservés



Bruno Paul
18 octobre 2009



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