Mané est jeune et fort. Et s’il a quitté le domicile familial pour aller à la grande ville, Irap, c’est pour s’adonner au Pankat. Le Pankat, sport de combat et véritable philosophie de vie pour ses pratiquants. Mané veut faire ses preuves et désire entrer dans l’école d’un des plus grands maîtres de cet art, Eïam. Cependant, à Irap, comme ailleurs, quand on arrive en ville inconnue sans un sou en poche, il est bien difficile de ne pas succomber à certains appels pas forcément toujours honnêtes. Ainsi Mané va rencontrer Féssat, un cambrioleur et assassin audacieux, échappant comme par magie aux forces de l’ordre.
Entre Eïam et Féssat, Mané devra faire un choix. Choix qui s’avérera plus difficile au fur et à mesure que l’on découvrira certains liens entre Eïam et Féssat et les motivations de ces deux personnages.
Mais cela je vous le laisse découvrir par vous-même.
Merwan est un jeune auteur bourré de talents dont le court métrage d’animation « Biotope » a remporté une multitude de prix dans des festivals du monde entier (de Valence à Hiroshima en passant par Rome, etc…). Cet album vous donnera un aperçu du talent du jeune homme.
Comme scénariste il écrit une histoire beaucoup moins simpliste que l’on pourrait le croire. Ce ne sont pas juste les aventures d’un jeune homme désirant apprendre et devenir un adepte du sport national. Ce n’est pas juste une histoire d’un jeune homme désireux de réparer ses erreurs envers celui qui lui a tendu la main. Ce n’est pas juste le récit d’un gamin qui se retrouve pris dans l’engrenage de la criminalité.
Non ! Cet album est bien plus que cela.
C’est une leçon de vie, de psychologie de la vie même. La vie n’est pas aussi simple qu’un combat dans l’arène, les règles ne sont pas forcément connues à l’avance. Et Mané ne tardera pas à l’apprendre.
Côté dessin, Merwan a un trait nerveux qui sert à merveille cet album. Les scènes de combat sont ainsi particulièrement réussies et dynamiques. D’ailleurs, la dynamique de son coup de crayon se ressent tout au long de l’histoire. Les personnages en eux-mêmes ne sont pas forcément toujours réussis tout comme les expressions de ceux–ci. Mais au final, il s’agit de détails face à cet album coup de poing qui vous assène uppercut après direct pour finalement vous mettre KO à la dernière page.
Pour la petite histoire, cet album est en fait une reprise du premier album de Merwan, “Pankat”, revu et corrigé par son auteur. Je n’ai pas eu le plaisir de lire ce premier, mais je présume que “Fausse garde” avec ses 200 pages n’a plus grand-chose à voir avec son aîné.
Et si Merwan en ressentait l’envie, c’est que l’histoire lui tenait à cœur. Et quand une histoire tient à cœur à un auteur, lui vient des tripes, elle ne peut qu’être honnête et sonner juste.
Ce qui est bien le cas sur ce one-shot.
Fausse garde
Scénario : Merwan
Dessin : Merwan
Couleurs : Merwan
Éditeur : Vents d’Ouest
Collection : Paris Tokyo
Dépôt Légal : avril 2009
Pagination : 200 pages couleurs
ISBN : 978-2-7493-0496-0
Prix public : 15,00 €
© Pour les illustrations : Merwan et Vents d’Ouest
