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Prince du Néant (le) T1 : Autrefois les Ténèbres
R. Scott Bakker
Pocket & Fleuve Noir, fantasy, roman (Canada), 729 pages, février 2009, 11€

Il y a deux mille ans, le Non-Dieu Mog-Pharau et son armée ont déferlé sur d’Eärwa, ne laissant derrière eux que cendre et misère. Le nord a été détruit et les nations norsirais anéanties. Au sud, les nations kétyais des Trois Mers survécurent à l’offensive.



On ne peut élever de mur
contre ce qui a été oublié

Plus tard avec le temps, les hommes oublièrent le Non-Dieu et sa Consulte de guerrier et de mage. En revanche, l’Apocalypse modifia profondément les religions et les croyances. La religion inrithie, organisée et régie par les Mil Temples et leur chef religieux, le Shriah, se propagea à l’ensemble des Trois Mers. Et selon le dogme de la Dague voulu par le Dernier Prophète, Inri Ségémus, les Rares, ceux qui ont la capacité de percevoir et d’employer la sorcellerie, furent persécutés.

Pour répondre à cette tentative d’éradication, les sorciers se regroupèrent en Scolasticats, à l’instar des Flèches Écarlates, du Saik Impérial ou encore des Cishaurims. Puis Fane, le prophète du dieu solitaire, unifia les peuples du sud-ouest des Trois Mers et déclara la guerre aux Mil Temples et à la Dague.

Après plusieurs siècles d’affrontement, les Fanims et leurs prêtres sorciers Cishaurims conquirent la partie occidentale des Trois Mers, y compris la ville sainte des inrithies, Shimeh. S’en suivirent de nombreuses escarmouches entre les deux religions. Mais depuis peu, les inrithies ont un nouveau chef religieux, Maithanet. Cet homme énigmatique galvanise les foules. Il rallie à la cause inrithie les plus réticentes, et lance un appel à la guerre sainte. Les Fanims doivent être anéantis une bonne fois pour toute et Shimeh libérée du joug des païens.

Il y a trois, et seulement trois sortes d’hommes dans le monde :
les cyniques, les fanatiques
et les scolastiques du Mandat.

Drusas Achamian est un sorcier espion du Scolasticat du Mandat. Cette académie fut créée après l’apocalypse pour lutter contre la Consulte du Non-Dieu. Bien entendu, deux mille ans après les faits plus personne ne croit en la Consulte, et les sorciers sont souvent tournés en dérision dans les royaumes des Trois Mers. Pourtant, Drusas Achamian est envoyé par ses supérieurs espionner le nouveau Shriah, qu’ils soupçonnent d’être un agent de la Consulte. Le vieux sorcier est depuis longtemps désabusé et ne croit plus en la mission originelle de son Scolasticat, pourtant il accepte.

Cnaiür urs Skiötha est un chef Utemot, une nation de barbares crainte et respectée dans toute les Trois Mers pour leur force et leur hargne au combat. Mais les Utemots vont trahirent leur chef qu’il tienne responsable de la mort de son père. Après la trahison, Cnaiür urs Skiötha se retrouve seul, abandonné des siens. Pendant son errance dans les terres du nord, il rencontre un moine Dûnyain qui dit s’appeler Anasûrimbor Kellhus. Outre sa capacité à lire dans les pensés, Anasûrimbor Kellhus peut aussi imposer sa volonté à un homme juste en lui parlant.

Ces trois hommes que tout oppose vont se retrouver embarqués dans la guerre sainte. Avec pour chacun des intérêts divers. Drusas Achamian poursuit sa mission d’espion. Anasûrimbor Kellhus dit rechercher son père, pour le tuer. Et Cnaiür urs Skiötha, pour qui toute les guerres sont sacrées, a déjà le goût du sang des Fanims sur les lèvres.

Ce premier volume de la trilogie du « Prince Du Néant » réunit tous les critères des romans de fantasy les plus classiques : complots, trahisons, scènes de batailles et sorcellerie sont au rendez-vous. À première vue, rien de bien nouveau. Et pourtant, arrivé au bout des 700 pages de ce premier volume, difficile de ne pas être totalement conquis par la plume de R. Scott Bakker.
Car c’est bien entendu le style qui fait la différence. Ou plutôt les styles puisque Bakker change allégrement de registre au fil des personnages. On passe ainsi de l’action la plus brute à des passages plus romantiques ou à des réflexions philosophiques sur l’homme et la religion. Comme bien souvent dans les trilogies, ce premier tome serre à mettre en place la toile de fond. De plus, la cohérence de l’univers est renforcée par les nombreux personnages secondaires qui auront certainement un rôle à jouer plus tard dans l’aventure.

« Autrefois les Ténèbres » est un livre dense qui demande un véritable investissement de la part du lecteur. Bakker ne donne pas toutes les cartes, il dissémine les informations par petites touches. Et au lecteur de faire le travail d’assemblage (et le glossaire des personnages à la fin du volume est quasiment indispensable pour ne pas se perdre). Mais une fois rentré dans l’histoire, il est très difficile de lâcher le livre. Malgré tout, quelques défauts subsistent. Certains passages de digression mystico-religieuse sont limite ennuyeux et parfois, à vouloir aller trop loin dans les détails, l’auteur a tendance à perdre le fil du récit.
Néanmoins, Bakker a mis la barre très haut, ce premier tome du « Prince du Néant » est une réussite.


Titre : Autrefois Les Ténèbres (The Darkness That Comes Before, 2003)
Série : Le Prince du Néant (The Prince of Nothing)
Première édition : Fleuve noir, 2005 (grand format)
Auteur : R. Scott Bakker
Traduction (de l’anglais) : Jacques Collin
Couverture : Pascal Casolari
Éditeur : Pocket
Collection : Fantasy
Site Internet : fiche roman (site éditeur)
Pages : 729
Format (en cm) : 10 x 18
Dépôt légal : février 2009
ISBN : 978-2-266-15497-0
Prix : 11 €



Jean-Marie Garniel
4 octobre 2009


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