C’est par la publicité, puis la télévision, que Ridley Scott débute sa carrière de réalisateur. Son premier long-métrage, « Les duellistes », une épopée en costumes dans la veine de « Barry Lyndon », le place immédiatement parmi les cinéastes les plus prometteurs des années 70. Grand admirateur de Stanley Kubrick, Ridley Scott ne cache pas une fascination pour « 2001, l’odyssée de l’espace », pourtant il avoue n’avoir que très peu d’intérêt pour le cinéma de science fiction, considérant qu’il vaut mieux ignorer le genre à moins de lui donner le réalisme nécessaire à sa crédibilité, et ambitionne plutôt d’assouvir ses ambitions visuelles dans une transposition opera-rock-fantasy de « Tristan et Iseult ».
Mais, la sortie de « Star Wars », en 1977, va remettre en cause ses certitudes. En effet, si George Lucas, avec « La guerre des étoiles », lui ouvre les yeux, ainsi qu’à l’industrie cinématographique, sur le potentiel du genre, il coupe également l’herbe sous le pied de son grand opéra cosmique.
Du coup, il se plonge dans un script de Dan O’Bannon. Encore débutant dans les sphères de l’industrie cinématographique, Scott bataille ferme pour obtenir Moebius (décors et costumes) et Giger (la créature), en tant que designer de son film, et imposer sa vision du film d’horreur de l’espace. « Alien » rencontre un tel succès que dorénavant les portes de Hollywood lui sont largement ouvertes. Le producteur Dino De Laurentiis lui offre alors une opportunité d’envergure, réaliser l’adaptation de « Dune », le célèbre roman de Frank Herbert. Mais troublé par le récent décès de son frère Frank et l’ampleur du projet, Ridley préfère passer la main.
Il se penche alors sur le script de « Dangerous Days », un projet d’adaptation du roman « Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques », d’un autre grand auteur de science fiction, Philip Kindred Dick. « Blade Runner » va connaître une genèse difficile, dépassements de délais, dépassements de budget et désaccords artistiques avec la production, pour se solder par un échec commercial cuisant lors de sa sortie en salle. (échec temporaire, puisque ce véritable chef d’œuvre visuel acquérra, par la suite, le statut de référence cinématographique du courant cyberpunk et le rang de film culte).
Déstabilisé, Ridley Scott va revenir à son premier métier, la publicité (dont celle d’Apple inspiré du « 1984 » d’Orwell), et se refaire une santé, artistique et financière.
Toujours obnubilé par « Tristan et Iseult », il va entreprendre une variation Fantasy, saupoudrée du « Songe d’une nuit d’été » et de « La Belle et la Bête », à destination du public familial. Trop maniéré, manichéen et surfait, « Legend » va connaître un nouvel échec commercial.
Délaissant, pendant près de 15 ans, l’imagerie fantastique et le cinéma grand spectacle (excepté sa collaboration familiale avec Tony et Jack, respectivement son frère et son fils, sur la série adaptée du film de Tony, « Les prédateurs »), Ridley Scott va enchaîner des films de factures plus classiques qui, à l’exception de « Thelma et Louise », ne laisseront pas un souvenir impérissable.
Mais ces indéniables qualités de créateur d’univers et de virtuose de l’image ne sont pas tombées dans l’oubli. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les producteurs Walter F.Parkes (« Men in black », « Deep impact », « Small sodlier », « A.I. ») et Douglas Wick (« Wolf », « The Craft », « Stuart Little », « Hollow man »), une reproduction d’un tableau de Gérôme, intitulé « Le pouce vers le bas », sous le bras, lui font part de leur intention de produire un grand péplum.
« Cette image captait admirablement la gloire et la perversité de l’Empire Romain. Elle m’a littéralement envoûté. Mes rêves de gosses et mes premières sensations de réalisateur ont soudainement ressurgit à ma mémoire. Evidemment, j’ai rapidement évalué l’ampleur d’un tel projet. Mais, je ne pouvais cette fois le refuser. Il y a pas mal de temps, pour des raisons personnelles j’ai renoncé à la réalisation de « Dune ». Un film dont les caractéristiques générales étaient assez proches de celui-ci. Je ne pouvais pas laisser échapper une seconde opportunité de fonder un Empire. D’autant que celui-ci a vraiment existé, et qu’en son sein ont été fomentés les manœuvres guerrières, philosophiques, religieuses et politiques les plus intrigantes de l’histoire de l’humanité », commente Ridley Scott.
Pourtant, contre toute attente, l’annonce prometteuse de ce projet va recevoir un accueil mitigé, et soulever une vague de critiques acerbes, allant jusqu’à prophétiser, au réalisateur anglais, l’engloutissement de ses ambitions mégalomaniaques sous les ruines de l’architecture romaine reconstituée pour ce film.
Le malaise s’amplifie lorsque, début 1999, Ridley Scott dévoile le nom de Russell Crowe, loin de faire l’unanimité à l’époque, pour incarner le rôle titre (ou presque) : Pas de tête d’affiche et un quasi inconnu pour interpréter le personnage central ! Ridley Scott voudrait-il nous faire prendre sa vessie pour un trident, fut-il de Rétiaire ?
Quelque peu agacé, Scott choisit d’adopter une tout autre attitude. La presse ayant décidé de descendre jusqu’à l’intention de son projet, il choisit de rompre les relations « diplomatiques » et, tel un George Lucas, complotant sur un épisode de sa saga spatiale, décide de travailler dans le plus grand secret.
Toujours est-il que cette politique de communication va porter ses fruits et lorsque la presse US prend connaissance de l’implication de Hans Zimmer (« Thelma et Louise », « Le prince d’Egypte ») pour la musique, et l’arrivée sur les plateaux de Gladiator de comédiens chevronnés comme Richard Harris, Oliver Reed, Derek Jacobi ou encore David Hemming, et de valeurs montantes, quoi que déjà très sures, de l’acabit de Connie Nielsen et Joaquin Phoenix, elle va commencer à changer son fusil d’épaule et lui faire les yeux doux. Trop tard. Tout au long de la production, le réalisateur anglais va continuer à distiller les informations au compte goutte et entretenir le mystère, allant même jusqu’à organiser la fouille des affaires des figurants et confisquer caméras et appareils photos.
Ce n’est qu’en juillet 1999, alors que le tournage touche à sa fin, que John Logan (« Bats », « Startrek X ») et David H. Franzoni (« Amistad ») dévoilent enfin leur scénario. L’objectif de Gladiator étant clairement de faire revivre le fastueux genre populaire d’inspiration historique à vocation spectaculaire du péplum, le script installe l’intrigue à une période charnière de l’histoire de l’Empire Romain, connaissant l’apothéose en fin de règne de Marc Aurèle (Empereur sage, parvenu à instaurer la paix dans un Empire consolidé, auteur de divers traités philosophiques dont « Les Pensées »), mais qui, sous l’influence néfaste de celui de son fils, Comode (qui nourrissait une passion obsessionnelle pour les jeux du cirque et que l’histoire, à l’instar de Néron ou de Caligula, rangera au rayon des Empereurs fous) s’engagera sur les voies de son déclin.
Mais, plutôt que de coller aux faits historiques, les scénaristes préfèrent s’inspirer de la trame, nettement plus tragique, mise en place dans « La chute de l’Empire Romain » (Anthony Mann - 1964).
Alors que le vrai Marc Aurèle succomba à la peste en 180 après JC, celui de Gladiator est assassiné par Commode (alors qu’il était empoisonné dans le film de Mann par les membres du conseil de Commode, mais à l’insu de ce dernier). Quant à Commode, son règne s’étale sur 16 longues années, durant lesquelles il va se livrer à de sanguinaires extravagances, et non pas à quelques mois comme les deux films pourraient le laisser penser.
S’il existe d’évidentes similitudes entre les deux films, « Gladiator » n’est en rien un simple remake de « La chute de l’Empire Romain ». Comme l’indique clairement son titre, son objectif est avant tout de faire renaître à l’écran l’imagerie du péplum, dont gladiateurs et jeux du cirque sont indissociables.
Qu’à cela ne tienne, le général Livius du film d’Anthony Mann devient le général Maximus Decimus Meridius et son existence va connaître un tout autre destin. En effet, ce général en chef des armées romaines, récent vainqueur de la campagne contre les barbares germains et successeur désiré par Marc Aurèle, va assister, après la mort de l’Empereur, à sa propre déchéance. Condamné à être exécuté par Commode, il parvient à s’enfuir et, malgré ses blessures, à rejoindre ses terres, en Espagne, mais le spectacle de mort et de désolation qu’il découvre, sa femme et son fils crucifiés et brûlés, le plonge dans l’horreur et le désespoir. Récupéré à moitié mort par un marchand d’esclave, il échoue dans la province romaine de Zucchabar où Proximo, propriétaire d’une école de Gladiateur, en fait l’acquisition. Rapidement, il comprend que pour survivre, il va devoir continuer à faire ce qu’il a toujours fait, c’est à dire combattre, bien que cette fois-ci les terrains de ses exploits ne sont plus les glorieux champs de batailles, mais le sable imprégné de sang qui tapisse les arènes de l’Empire. Alors que Commode, revenu à Rome, s’oppose au sénat et au retour de la république en usant de la politique « du pain et des jeux » pour manipuler la plèbe, Maximus de son côté, ayant déjà compris que le chemin des arènes peut également mener à Rome, ou du moins, à son Colisée, travaille sa popularité de Gladiateur, sous le pseudonyme de « L’Espagnol ». Bien entendu, Maximus, archétype du héros armé du bras de la vengeance, va parvenir à relever les défis de plus en plus ardus qui vont se présenter à lui dans l’arène et permettre à Ridley Scott de nous faire revivre, mais en plus fort, des émotions déjà vécues avec « Spartacus » (Stanley Kubrick, 1960) ou encore « Ben-Hur » (William Wyler, 1959).
Le triomphe de sa première prestation au Colisée, dans une scène d’anthologie où, avec une quinzaines de gladiateurs, il est jeté en pâtures à des équipages de chars surarmés, sous prétexte de reconstituer la bataille de la seconde chute de Carthage, lui permet d’obtenir un premier face à face avec Commode. Mais, si les circonstances ne se prêtent pas à l’action, Maximus n’en défie pas moins l’Empereur en dévoilant qui se cache derrière l’identité de l’Espagnol : « Maximus Decimus Meridius, Commandant en Chef des Armées du Nord, Général des Légions Phénix, fidèle serviteur du vrai Empereur Marc Aurèle, père d’un fils assassiné, époux d’un femme assassiné, mais j’aurais vengeance dans cette vie ou dans l’autre ». Dès lors, coincé entre son identité de général romain rebelle, soutenu par une partie de la légion (Livius), et celle de gladiateur dont la renommée échappe aux organisateurs des jeux (Spartacus), Maximus apparaît comme une véritable menace, sinon pour la sécurité de Rome, au moins pour son Empereur. Les sénateurs ne s’y trompent pas et voient, dans ce personnage au centre des préoccupations romaines, le moyen de piéger Commode à son propre piège, comme l’explique le réalisateur : « Les jeux du cirque et les spectacles de masse ont très souvent servi d’instruments au pouvoir. Les tyrans apaisaient le peuple en lui offrant de terribles et sanglants combats de gladiateurs. Notre récit postule qu’un héros acquiert une telle notoriété dans l’arène qu’il devient le champion de la population et se dresse contre la dictature. Par le biais de cette métaphore héroïque, il m’a semblé judicieux, à l’aube du 3ème millénaire d’évoquer la gloire, puis le déclin, de la plus grande puissance militaire et politique de notre histoire ».
Quant au choix de Russell Crowe pour incarner ce héros, il ajoute « Russell est de la nouvelle génération. Il a le vent en poupe. D’autres acteurs auraient pu être Maximus, mais souvent c’est un rôle qu’ils ont déjà interprété sous une forme ou une autre, ou alors ce sont des gens qui ont les dents trop longues, ou qui sont devenus trop mous. »
Pour mettre en image cette grande fresque d’inspiration historique, Ridley Scott va balader son équipe des bois du Surrey en Angleterre - pour le tournage de la bataille opposant les légions romaines aux barbares germains - en passant par le Maroc - servant de cadre à l’école de gladiateurs de Proximo - et finir sur l’île de Malte pour y installer sa reconstitution de la cité de Rome. Non seulement Malte est une ancienne colonie romaine, mais le réalisateur y a repéré une ancienne garnison de l’armée anglaise, ayant servi durant les conflits avec Napoléon au début du 19ème siècle. Bien qu’abandonnées aujourd’hui, ses infrastructures sont toujours en place et seraient idéales pour accueillir les gigantesques plateaux nécessaires au tournage, crédibilisé les décors et offrir une véritable ambiance à l’équipe, comme le confirme Russell Crowe : « Tous ces décors, ces colonnes... tout ça n’était pas là il y a deux mois. Vous savez quand on est acteur de nos jours, on doit travailler avec des tas de choses, comme les écrans bleus, la vistavision .... Et on doit réagir à des choses que l’on ne voit pas. Alors, quand on a l’occasion de tourner et que tout est réellement autour de vous, que tout est vrai et que géographiquement l’endroit vous confirme que vous êtes dans le vrai, votre travail devient beaucoup plus pratique. »
En effet, si le film sacrifie la rigueur historique au souffle épique du propos, il ne mégote pas sur la recherche d’authenticité et l’on ne peut que constater l’incroyable travail de mystification réalisé pour recréer la cité antique et faire revivre ses habitants. « Bien que mon objectif se résume au mot authenticité, je n’avais nullement l’intention de réaliser un documentaire. Je tenais à restituer l’esprit de l’époque et à me servir d’éléments réels pour supporter mon allégorie. Pour y parvenir, j’ai été aidé par une excellente équipe, qui a accompli une œuvre monumentale, afin que la puissance et la décadence romaine suintent à l’écran jusqu’à en être palpables. J’adore bâtir un univers différent à chacun de mes films, c’est pourquoi Gladiator est construit à partir des différents éléments ayant contribués à la splendeur et à la déchéance de l’Empire Romain. » explique Ridley Scott.
A partir de recherches scrupuleuses, des milliers de costumes sont dessinés et fabriqués pour l’occasion, avec un soin et un souci du détail absolument prodigieux. Même chose pour les armes : de la catapulte aux boucliers, en passant par les glaives ou les dagues, bien que parfois l’imagination des accessoiristes armuriers déborde sur l’histoire pour affubler l’un des légionnaires des armées de Scipion (dans la reconstitution de la bataille de Carthage) d’une l’arbalète à répétition.
De leur côté, les décorateurs vont astucieusement utiliser les bâtiments de l’ancienne caserne comme support à la reconstitution de Rome. Les façades, relookées, matérialisent les rues de la cité et délimitent les différents plateaux de tournage, tout en donnant vie au « Forum » romain. Mais la pièce maîtresse, reste sans conteste, la construction d’une réplique au 1/3 du Colisée, juste dans le prolongement de l’avenue principale menant au palais Impérial, d’une hauteur de 20 mètres, représentant le premier étage de gradin.
Bien évidemment, si un tel agencement du plateau permet des prises de vues grands angles, sur des édifices clairement matérialisés, tout en apportant un soutient considérable au jeu des acteurs, c’est par l’infographie que s’explique l’habillage final de cette reconstitution. A titre d’exemple, dans les scènes se déroulant dans l’arène du Colisée, seuls les 25 % du bas sont des images réelles, le reste, décors et spectateurs sont ajoutés numériquement. La même technique de multiplication des habitants est utilisée lors des prises de vues aériennes montrant la population grouillante, dans les rues de Rome. « Grâce aux techniques de mise en scène traditionnelle, et à la technologie en matière de traitement de l’image et des effets spéciaux, nous avons la possibilité de donner l’impression d’être à Rome, en cet instant. C’est une occasion en or pour un film comme celui-ci. », explique Joachin Phoenix.
Mais d’autres défis attendaient les techniciens et les spécialistes de la palette graphique, à commencer par le mouvements des tigres dans l’arène. Ces animaux étant incontrôlables et extrêmement fainéants, surtout pendant les prises de vues, le informaticiens durent trouver des astuces pour simuler les actions des félins aux cours des combats. Ne pouvant les récréer numériquements, ils utilisèrent, en plus des doublures animatroniques, des techniques de falsification digitale de leurs mouvements et des angles de prises de vues. Mais, une autre tâche allait finalement leur incomber. En effet, la mort de Oliver Reed, victime d’un arrêt du cœur pendant une crise d’éthylisme, à trois semaines de la fin du tournage, n’offrait que deux possibilités au réalisateur : faire disparaître prématurément Proximo, ou à l’instar de Brandon Lee dans « The Crow », lui permettre de terminer virtuellement le film. La deuxième solution ayant été finalement choisie, c’est le corps d’une doublure de l’acteur anglais qui habite certains plans du film, sur laquelle les infographistes greffèrent le visage, la voix et la gestuelle de Oliver Reed, dont ils ont scannés les scènes déjà tournées dans leurs ordinateurs.
Si l’impact narratif et visuel du film apparaît déjà saisissant, il ne faudrait pas en oublier l’importance, et le soin apporté, à la bande sonore qui transcende littéralement le rythme et la sauvagerie des combats, que ce soit dans la bataille, servant d’ouverture au récit, qu’au cours des affrontements des gladiateurs, dans l’arène.
Bien entendu, pour donner encore plus de crédibilité et de réalisme à son entreprise, Ridley Scott s’est informé auprès d’architectes, d’ethnologues et autres historiens pour transposer, le plus fidèlement possible, la vie de la population romaine et l’ambiance du Colisée et de ses coulisses, à l’écran. Une fois suffisamment maître de son sujet, il a pu s’adonner à son pêché (et le notre) favori, j’entends par là, adapter quelques détails pour y insérer sa touche personnelle, sans que cela ne nuise au sujet, pour mieux s’approprier le genre qu’il explore. C’est ainsi qu’il va assombrir boucliers, capes et cuirasses des membres de la garde prétorienne de Commode, accentuant ainsi le poids de leur présence et la crainte qu’elle inspire, et qu’il se joue des règles historiquement adoptées pour le combat dans l’arène. Nous sommes bien loin, en effet, du traditionnel combat entre rétiaire (trident et filet) et mirmillon (bouclier, glaive et casque). Mais qu’importe, Gladiator est avant tout une vision de Rome, où la garde prétorienne symbolise le bras armé du Mal, qu’incarne Commode, et les libertés prises dans les arènes ne sont qu’à l’image des folies et massacres, sans aucune justification sinon celle du spectacle, perpétrées, au fil du temps, dans leurs enceintes.
A cela, la partition de Hans Zimmer, véritable collaborateur à la création, vient finir d’affranchir la pellicule de Ridley Scott des contingences d’un genre auquel ils apportent une dimension d’opéra visuel d’une intelligence, d’un lyrisme et d’une sauvagerie rarement (oserai-je dire jamais) atteints.
En tout cas, pour son retour dans les sphères du cinéma ambitieux à grand spectacle, Ridley Scott fait carton plein. Loin d’officialisé sa déchéance, comme certains l’annonçaient, il concrétise, non seulement, son désir de diriger un Empire, sous le prétexte d’un « revival » qui, bien plus que de simplement le faire revivre, réconcilie le public avec le péplum, et rafle pas moins de 7 oscars tout à fait mérités.
Bruno Paul
Pour l’interdimensionnel
la revue de E:FC France, le Fan-Club Français de Invasion Planète Terre.
FICHE TECHNIQUE
Interprètes : Russell Crowe (Maximus Decimus Meridius), Joaquin Phoenix (Commodus), Connie Nielsen (Lucilla), Oliver Reed (Proximo), Richard Harris (Marcus Aurelius), Derek Jacobi (Gracchus), Djimon Hounsou (Juba), David Schofield (Falco), John Shrapnel (Gaius), Tomas Arana (Quintus), Ralph Moeller (Hagen), Spencer Treat Clark (Lucius Verus), David Hemmings (Cassius), Tommy Flanagan (Cicero), Sven-Ole Thorsen (Tigris)
Réalisation : Ridley Scott
Scénario : David H. Franzoni, John Logan et William Nicholson d’après une histoire de David H. Franzoni
Producteurs : David H. Franzoni, Branko Lustig, Douglas Wick
Producteurs exécutifs : Laurie MacDonald, Walter F. Parkes, Ridley Scott
Producteur associé : Terry Needham
Musique originale : Hans Zimmer, Lisa Gerrard et Klaus Badelt
Image : John Mathieson
Montage : Pietro Scalia
Distribution des rôles : Louis DiGiaimo
Création des décors : Arthur Max
Direction artistique : Keith Pain
Décorateur de plateau : Jille Azis, Elli Griff, Sonja Klaus, Crispian Sallis
Création des costumes : Janty Yates
Production : DreamWorks SKG, Scott Free Productions, Universal Pictures
Distribution : United International Pictures (UIP)
Effets spéciaux : Lee Lighting Ltd., Mill Film
Durée : 1h52
FILMOGRAPHIE DE RIDLEY SCOTT
1977 - Les duellistes
1979 - Alien
1982 - Blade Runner
1985 - Legend
1987 - Traquée
1989 - Black Rain
1991 - Thelma & Louise
1992 - Christophe Colomb
1996 - Lame de fond
1997 - A armes égales
2000 - Gladiator
2001 - Hannibal
2001 - La chute du faucon noir
2003 - Les associés
2005 - Kingdom of Heaven