L’oncle de Takagi est Itsuki Kuonji, un célèbre hypnothérapeute travaillant occasionnellement pour la police. Et malgré son scepticisme, Hiyama voit dans l’hypnotisme un moyen potentiel pour lui permettre de changer le monde. Mais avant d’échafauder des plans sans avenir, il doit tester Kuonji. Et pour cela, il va utiliser un de ses camarades de classe pour lui résister durant la séance d’hypnose. Tout n’est qu’illusion et notre cerveau est prêt à tomber dans tous les pièges que poseraient un maître de la suggestion : voilà la leçon que va apprendre Hiyama, une leçon qu’il n’est pas prêt d’oublier. Bien au contraire, il va même passer à l’action et lancer sa conquête du monde !
Dès les premières pages de “Lost Brain”, il est impossible de ne pas penser à “Death Note”. Le duel L contre Light se transforme en duel Kuonji contre Hiyama. Mais si le livre des morts et le shinigami faisaient radicalement passer “Death Note” dans la case des séries fantastiques et donc peu vraisemblables, le choix de l’hypnose comme outil de conquête du monde est bien plus terrifiant car réaliste.
Light et Hiyama restent tout de même très proches : tous les deux sont des génies, incompris par leur entourage. Mais si à la base, Light veut délivrer le monde des criminels, Hiyama veut franchement purger le monde de son humanité crasse. Plus radical dans son mode de pensées, il l’est tout autant dans ses actions, n’ayant aucun scrupule à sacrifier ses camarades de classe ou condamner la fille amoureuse de lui. Kuonji et L sont, par contre, radicalement différents. Si L est un autiste ayant du mal à sortir de son QG, Kuonji est un hypnothérapeute réputé. Tous les deux travaillent pour la police mais le second au grand jour et il semble dépassé par le piège que lui tend Hiyama.
Côté graphisme, nous serons indulgents pour les débuts de Akira Otani. Les premières pages se ressentent de son manque d’assurance. Mais très vite, il tient le coup de crayon idéal pour dessiner ses personnages. Toutefois, ne pas voir l’influence d’Obata serait, là aussi, être aveugle. Attention, je parle d’une influence dans le bon sens du terme, car les héros et méchants des deux séries sont radicalement différents : autant L a tout de l’autiste à la “Rain Man”, autant Kuonji ressemble plus à un androgyne gothique.
“Lost Brain” nous offre donc une course contre la montre pour stopper la folie meurtrière de Hiyama, 3 tomes pour réussir à stopper les plans machiavéliques du collégien. Avec un suspense parfaitement entretenu, un scénario très intéressant et des graphisme plaisants, “Lost Brain” est un digne successeur de “Death Note”.
Lost Brain (T1)
Scénario : Tsuzuku Yabuno
Dessin : Akira Otani
Traducteur : Guillaume Didier
Éditeur français : Kurokawa
Date de Parution : 10 septembre 2009
Format : 115 x 177, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192 pages
Numérotation ISBN : 2-35142-412-4
Prix public : 6,50 €
© Edition Kurokawa - Tous droits réservés