Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Topless
Arnaud Le Gouëfflec & Olivier Balez
Editions Glénat

Dans les années 60, Martin, un pianiste de club de strip-tease, est entrainé par la sublime Jeanne, la vedette de la revue, dans une fuite amoureuse qui n’a finalement que peu d’issue. Surtout lorsqu’ils se rendent compte que leur véhicule cache un important magot d’origine douteuse...



Tout d’abord, il y a Martin.
Martin aime 2 choses : le tabac et le piano. C’est donc tout naturellement qu’il s’est retrouvé pianiste dans un club de strip-tease.
Et puis, il y a Jeanne. L’ensorcelante Jeanne. Celle pour qui Martin en oublierait presque le goût du tabac ou le contact du clavier sous ses doigts.
Alors, lorsque Jeanne propose à Martin de quitter le club, de voler la voiture de leur patron mafieux et de fuir la ville, ce dernier ne peut pas refuser.
Oui, mais voilà, on ne se moque pas impunément de Mr Frognard, leur patron, et de ses « amis » ! Surtout si la DS qu’ils ont volée cache un joli pactole dans son coffre…

Ne vous fiez pas au titre, « Topless » n’est pas une BD à la « Manara ». Son scénario est sombre, complexe, et la fin de l’aventure est inattendue.
Ce n’est pas une BD complètement noire pour autant. Les réflexions du narrateur, Martin, permettent notamment de nombreuses digressions dans le récit. Ces « histoires dans l’histoire » nous présentent, par exemple, la sanctification de St Christophe ou la mort de Jayne Mansfield avec un trait d’humour qui augmente l’intérêt du lecteur. Ainsi, lorsque Martin évoque l’épreuve de Saint Christophe devant faire traverser le gué au petit Jésus qui devient de plus en plus lourd, il déclare :
« Ça, c’était pas prévu dans le contrat. Et si tu veux mon avis, c’était pas très chrétien de sa part. »

Autre détail sympa, le scénario est divisé en 3 chapitres, ou plutôt en « épitres » selon l’auteur. Ce terme désigne en fait un certain nombre de livres du « Nouveau Testament », et accentue le côté mystique de l’ouvrage.
Ces chapitres décomposent le récit en trois étapes : la présentation des personnages, leur fuite et la rencontre avec les poursuivants. Un épilogue conclue le livre.

Voilà pour l’histoire. Côté dessins, on n’est pas déçu non plus.
Cette BD possède une vraie signature visuelle où les volutes de fumée et les partitions s’entremêlent.
La couverture reflète d’ailleurs parfaitement ce style graphique : sur un fond sombre, la relique de Saint Christophe fume une cigarette du bout de laquelle s’échappe un filet de fumée. Cette fumée se diffuse, s’épaissit et prend la forme de partitions musicales qui estompent la silhouette d’une femme. Tout est dit. L’ambiance du livre est ici résumée.
Même si le trait est épais, les décors sont précis et fourmillent de détails. La palette d’expressions des personnages est vaste et les couleurs expriment parfaitement l’ambiance jazzy des différentes scènes.
Enfin, dernier détail sympa, les digressions de Martin possèdent leur style graphique propre : celui des vitraux de cathédrale revisités façon Andy Warhol. Si, si ! Dans lesquels les couleurs flashy tranchent résolument avec le reste des planches avec un humour noir qui est omniprésent comme je l’ai dit plus haut.

Bref, vous l’aurez compris, « Topless » possède un scenario riche où l’aventure rencontre le mystique et où le tragique se mêle à l’humour avec réussite. L’ensemble est savamment mis en image par Balez et constitue, croyez-moi, une BD à ne pas manquer.


Topless
- Scénario : Arnaud Le Gouëfflec
- Dessin : Olivier Balez
- Editeur : Glénat
- Collection : 1000 feuilles
- Dépôt légal : juin 2009
- Format : 17 x 26 cm
- Pagination : 70 pages
- ISBN : 978-2-7234-6733-9
- Prix Public France : 13.99 €


Illustrations © Olivier Balez et Éditions Glénat (2009)




Allison & Julien
21 septembre 2009




JPEG - 33.3 ko



JPEG - 38.5 ko



JPEG - 41.2 ko



Chargement...
WebAnalytics