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Guerre des âmes (La) T1 : Dragons d’un Coucher de Soleil
Margaret Weis & Tracy Hickman
Bragelonne – Milady, Lancedragon, traduit de l’anglais (États-Unis), fantasy Wizards of the Coast, 473 pages, mars 2009, 21,50€

Les héros du Quatrième Âge de Krynn sont presque tous morts dans la Guerre du Chaos. Les dragons règnent désormais sur Krynn, asservissant plus ou moins douloureusement les hommes. Les dieux ont déserté ce monde, et la magie semble s’être enfuie avec eux : les mages ratent leurs sorts, les prêtres ont du mal à guérir les blessures. Et de nouveaux conflits se profilent à l’horizon…



L’histoire


En déroute suite à la disparition de Tachisis, la Déesse de la Mort, les chevaliers noirs de Neraka croisent la route d’une jeune fille au crâne rasé, Mina, qui se dit servante du Dieu Unique. Ses miracles la propulsent rapidement à la tête du bataillon, qu’elle guide selon la volonté de son dieu clairement omnipotent, jusque chez les Elfes de Silvanestri.

Ces Elfes vivent depuis des années sous un bouclier d’énergie, attendant le retour d’un roi, fils de la reine déchue et bannie. Sans comprendre pourquoi, le prince Silvanoshei parvient à traverser ce bouclier et reprend le pouvoir dans son royaume. Mais le jeune elfe, élevé dans l’ombre de sa mère, est encore inexpérimenté, et peine à voir qui le manipule.

Dans l’autre royaume elfique, la résistance s’organise contre le grand dragon Béryl et ses sbires, les chevaliers noirs. Le prince Gilthas n’est pas la fiche molle inconstante qu’il se montre en public, mais bien le digne fils de la reine Laurana et de Tanis Demi-elfe.

Et c’est alors qu’apparaît Tasslehoff Racle-Pieds, le héros kender des guerres du Quatrième Âge, sortant de son propre tombeau où on l’avait enterré 30 ans auparavant… Aidé de Gerard, un chevalier voulant faire ses preuves, il va tenter de comprendre pourquoi son voyage dans le temps, pour venir faire l’éloge funèbre de son ami Caramon Majere, ne s’est pas passé comme prévu… Mais alors pas du tout !

Pitch back


“Lancedragon” doit être mon premier contact avec la fantasy type “Donjons & Dragons”. Je m’en étais tenu aux 6 premiers volumes, la trilogie des chroniques (« Dragons d’un crépuscule d’automne », « … d’une nuit d’hiver », « … d’une aube de printemps ») et celle des légendes (« Le temps des jumeaux », « la guerre des jumeaux », « l’épreuve des jumeaux »), leur préférant l’univers des “Royaumes Oubliés”.

Les deux séries ont atteint les 60-70 volumes, avant que Fleuve Noir cesse de traduire le catalogue de Wizards of the Coast. Traduction que la rumeur publique dit tronquée.
Sans être allé jusqu’à comparer mes anciens volumes avec les livres publiés par Milady et estampillés “nouvelle traduction”, force est de constater que les tomes ont gagné en épaisseur, s’affranchissant de la barrière invisible des 250 pages apparue dès le tome 7 (soit 100 à 150 pages de moins pour un prix identique) chez Fleuve Noir…
On saluera donc l’initiative de Milady de nous proposer enfin une version non amputée de ces séries. Même si à mon avis, une édition directement en poche aurait été un meilleur choix. Nombreux sont sûrement les lecteurs qui, comme moi, rechignent à débourser plus de vingt euros par volume pour une histoire qu’ils ont déjà lue. À 60 euros la trilogie contre 15-20 il y a dix ans, la question du prix n’est pas anodine…

De la bonne fantasy de jeu de rôle


Mais revenons au livre. Mes souvenirs des 6 volumes précédents, entre lesquels Milady en a inséré (chronologie oblige) deux autres, étaient vagues. La Guerre du Chaos, qui a vu la fin des dieux, n’y était je crois pas abordée. C’est donc avec la sensation d’un trou dans l’histoire qu’on commence ce récit.
Mais c’est un détail vite oublié. En effet, les évènements se déroulent plusieurs décennies après cette guerre, et seuls quelques héros sont encore en vie. L’humain Caramon Majere a 80 ans, et décède enfin. Le premier rôle revient à son fils, Palin, dont les auteurs sauront nous raconter en partie son parcours lorsque le temps sera venu. La famille Majere est de toute façon compliquée.
(Je conseille d’ailleurs à tout amateur de découvrir la page Lancedragon du site Fantastinet et le site d’Ariakas à qui elle fait référence. Entre autres, vous y trouverez une chronologie des romans, plus que bienvenue.)

La quasi-totalité des personnages sont donc nouveaux, et les autres vite réintroduits. Le néophyte est donc mis à l’aise, et à défaut de retrouver de vieux camarades, il n’est pas laissé au bord de la route par Margaret Weis et Tracy Hickman, vieux briscards du genre à qui on doit les 6-8 volumes précédents et qui savent rendre leur récit autonome des aventures passées. Place à la seconde génération (déjà plus toute jeune, Palin a 50 ans).

Le récit alterne entre les trois-quatre personnages principaux (Mina, Gerard, Silvan…), répartis dans trois zones géographiques distinctes, et presque chaque chapitre a le mérite de commencer en faisant le point sur les actes des autres héros, histoire de confirmer au lecteur la simultanéité des évènements. Une méthode qui rappelle la publication en feuilleton, mais n’est en rien désagréable, au contraire.

À la fin de ce premier volume, on commence à avoir des bribes de réponses : qui est le mystérieux Dieu Unique de Mina, pourquoi la magie ne marche plus… On regrettera le temps que les puissants, même Palin, mettront à comprendre le problème de paradoxe temporel créé par le voyage de Tass, qui sautera aux yeux du lecteur. Mais bon, pas facile d’admettre non plus qu’on vit dans la “mauvaise réalité”.

« Dragons d’un Coucher de Soleil » est un bon roman, prélude à d’autres guerres à venir dans « Dragons d’une Étoile Perdue ».

Signalons aussi que le roman est écrit gros, avec des marges importantes, et qu’un format poche n’aurait pas été inconfortable à lire.

Malgré une nouvelle traduction, apparemment de la traductrice originale, des coquilles demeurent, dont 12 fautes de frappe et 5 fautes d’orthographe.
La relecture a laissé une dizaine de confusions, entre autres un dragon vert qui change de nom en fin d’ouvrage : “Cyan Sangfléau” devient, après la 396e page, “Cyan de Pestemort”, à huit reprises. Le détail dans le fichier ci-joint.

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Dragons d’un coucher de soleil - corrections

Titre : Dragons d’un coucher de soleil (Dragons of a fallen sun, 2000)
Série : Lancedragon : La guerre des âmes, tome 1 (sur 3)
Auteurs : Margaret Weis & Tracy Hickman
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Michèle Zachayus
Couverture : Matt Stawicki
Éditeur : Bragelonne – Milady
Collection : Fantasy
Pages : 473
Format (en cm) : 15,4 x 23,8 x 3,6
Dépôt légal : mars 2009
ISBN : 978-2-8112-0113-5
Prix : 21,50 €


Sur la Yozone, la critique des volumes suivants :
- Tome 2 - Dragons d’une étoile perdue
- Tome 3 - Dragons d’une lune disparue


Nicolas Soffray
11 septembre 2009


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