Genre : Road movie romantique
Durée : 1h34

Avec Vanessa Paradis (Colette), Vincent Rottiers (Billy), Julie Basecqz (Lena), Eduardo Noriega (Romain), Thomas Fersen (client du café), Claude Perron (Peggy), etc,.

Une jeune fille qui veut tomber enceinte et est prête à se prostituer pour arriver à ses fins, recueille un adolescent dont la mère, prostituée et taularde, vient d’être assassinée. Entre fuir un « proxénète » revanchard en compagnie du gamin et vivre enfin sa vie, un road movie éthéré dans un plat-pays imaginaire.

Film d’ambiance où il ne se passe finalement pas grand chose, « Mon Ange » possède pourtant un charme certain. Oh, il est clair qu’une certaine critique cinématographique descendra allègrement cette œuvre qui signe le retour de Vanessa Paradis à l’écran après l’échec commercial prévisible du désormais culte « Atomik Circus, le retour de James Bataille » des « Frères Pétards » (euh... pardon, Poiraud). Tout d’abord, il est signé de Serge Frydman, coupable aux yeux de quelques quidams d’avoir écrit le scénario de « La Fille sur le Pont », d’autre part, il est malheureusement de bon ton de ne pas tolérer dans notre beau pays ce que l’on vénère parfois dans d’autres productions non hexagonales. A savoir, un cinéma d’auteur avec des options esthétiques clairement affichées et ce, parfois au détriment de la narration.

Serge Frydman a donc décidé de tailler une robe sur mesure à Vanessa et paradoxalement, même si elle rentre parfaitement dans l’ouvrage, c’est plutôt la performance du jeune Vincent Rottiers (Billy) qui nous a attiré. Sa transformation de frêle ado paumé en jeune homme séduit est tout simplement fascinante. « Mon Ange » nous raconte donc la quête de deux êtres à la recherche d’un sens à leur vie qui finissent par se trouver une voie commune. Même si on peut regretter un léger manque d’ambition dans leurs aventures -le syndrome du « tout ça pourquoi, au fait ?- on reconnaîtra un charme intéressant au résultat final et une maîtrise certaine de la prise de vue et de la photo. C’est évidemment un peu « fleur bleue » et romantique et alors ! On a le droit de rêver un peu, non ? C’est d’ailleurs ce que fait Serge Frydman dans « Mon Ange ».
Dès la première scène, un long travelling avec voix off dans une rue sombre qui débouche sur la vision de Colette (Vanessa Paradis) en vitrine d’une boutique de style... Hollandais, la réalisation évoque irrésistiblement un voyage au pays des songes. Le message est là, d’emblée, nous convoquer dans un espace où rêve éveillé et réalité seront idéalisés.

Artistiquement cela n’a rien de contestable et le résultat se jugera à l’aune des sentiments que l’on éprouvera en sortant de la salle. On n’est pas bouleversé mais suffisamment séduit et gentiment -au bon sens du terme- heureux pour ne pas regretter cette invitation du réalisateur-scénariste.

Au final, sans être révolutionnaire, « Mon Ange » reste donc attachant et visuellement attractif. Si votre cœur d’amoureux bât encore de temps en temps, il n’est pas dit que ce que ce film ne recèle pas d’assez d’attraits pour vous accrocher.

Stéphane Pons

FICHE TECHNIQUE

Réalisation et scénario : Serge Frydman

Producteur : Victoires Productions
Producteur délégue : Claudie Ossard

Photo : Vilko Filac
Son : Marc-Antoine Beldent
Musique : Colin Towns & Tom Waits
Décors : Pierre-François Limbosch
Montage : Philippe Bourgueil

Production : Egmond Productions, Milly Films (Belgique), Mk2 Productions
Distribution : mk2 Diffusion
Presse : Monica Donati

SITE INTERNET
http://www.mk2.com/monange