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Fahrenheit 451
Ray Bradbury
Folio SF, roman traduit de l’anglais (Etats-Unis), science-fiction, 224 pages, janvier 2007, 5 €

Le chroniqueur, critique amateur, est bien en peine quand il doit parler d’un chef-d’œuvre. Surtout quand l’ouvrage est reconnu comme tel depuis plus d’un demi-siècle.



Montag est pompier mais, dans ce monde dystopique, cela veut dire pyromane officiel. Avec son capitaine Beatty et le reste de son équipe il va, la nuit parce qu’on y voit mieux les feux, incendier les maisons de ceux qui ont encore des livres. Cela fait 10 ans que ça dure. Sa femme s’abrutit aux somnifères la nuit et à la télé-réalité dont vous êtes membre de « la famille » la journée. Les murs de son salon sont des écrans et elle y vit la médiocrité proposée par les médias.

Montag rencontre Camille, une voisine jeune et étrange, qui s’intéresse aux fleurs et aux gens, et qui lui parle. À moitié inconsciemment, il subtilise des livres et les cache chez lui. Une nuit, la vieille dame chez qui sa brigade intervient choisit de s’immoler avec sa maison et ses livres.
Montag prend alors conscience de la cruauté de son métier, de la vacuité de son existence, se met à douter de sa raison de vivre. Il commence à lire. Il se lie d’amitié avec un ancien professeur. Il entre en rébellion.

Il y a énormément de choses dans ce court roman. Ce n’est pas seulement un pamphlet sur la liberté de pensée (le livre sort en 1953, en plein maccarthysme), c’est une prophétie sur le lavage des cerveaux par les médias, c’est une ode à la Nature et à ses odeurs, c’est un hommage à la littérature, c’est une dénonciation des puissants qui veulent garder le savoir, source de pouvoir (le capitaine Beatty n’est pas une brute sans cervelle, il a beaucoup lu et beaucoup retenu). Et c’est aussi un thriller où le héros est poursuivi par toute la ville, des hélicoptères et un horrible chien-araignée mécanique.

Le roman est écrit dans une langue pleine d’images et de sensibilité, de poésie et de culture.

C’est un chef-d’œuvre qui n’a pas pris une ride. Au contraire, il colle à notre présent et nous avertit sur notre avenir.


Titre : Fahrenheit 451 (Fahrenheit 451, 1953, renewed 1981)
Éditions précédentes : Denoël, Présence du Futur, 1955 ; nouvelle traduction 1995, Folio SF 2000)
Auteur : Ray Bradbury
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Jacques Chambon et Henri Robillot
Préface : Jacques Chambon
Couverture : d’après photos Masao Mukai et Syata Tokitsume / Photonica
Éditeur : Gallimard
Collection : Folio SF
Directeur de collection : Pascal Godbillon
Pages : 224
Format (en cm) : 18 x 10,8
Dépôt légal : janvier 2007
ISBN : 978-2-07-041573-1
Prix : 5 €


Rappelons que 451 degrés Fahrenheit est la température à laquelle brûle et se consume le papier et que François Truffaut a réalisé en 1966 un film à partir de ce roman.



Hervé Thiellement
18 août 2009


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