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Beau à en pleurer
L’Emblème du croisé de James Lee Burke
Délices & Daubes n° 162


Oh non ce n’est pas la première fois que je vous cause de James Lee Burke et de son héros Dave Robicheaux, le flic de Louisiane. Vous pouvez aller voir par ici ou par là.

À chaque fois ça me fait la même chose. C’est tellement fort et beau que j’en chiale. (Oui bon je sais je suis un grand sensible qui n’aime pas les horreurs gratuites genre post-apo tellement noire qu’on est content de notre réalité présente pourtant pas reluisante. Mais je m’égare.)

Burke c’est envoûtant. On y est dans sa Louisiane, dans son bayou Teche humide et glauque et merveilleux. On frissonne quand tonnent les orages. La pluie chaude vous dégouline dans le coup. On sent les miasmes et les fleurs. On voit les paysages grandioses et la mousse espagnole qui pendigole des branches des chênes verts. Et les légendes que cette nature a fait naître. Et la condition des petits blancs, des cajuns qui parlent encore à moitié français. Et les descendants d’esclaves. Et les politiciens et télé-évangélistes véreux. Et les truands, les petits bien sadiques et les gros qu’on peut confondre avec les catégories précédentes, ou en cheville avec les grandes familles de là-bas.

Robicheaux n’est plus tout jeune. Comme Burke, né en 1936, il a la nostalgie des Ford surbaissées modèle ’32 et ’39 aux moteurs Mercury et aux couleurs de sucettes, celles qu’il aimait en 1958 quand il était jeune homme.
L’idéal serait de lire ses enquêtes-aventures dans l’ordre où elles ont été écrites, à partir de 1987, parce que c’est un type hanté par son passé de drames et de joies, parce que c’est un insomniaque qui fait de drôles de rêves, parce que c’est un alcoolique repenti mais qu’il continue à subir des bitures sèches, quand sa tête et son corps partent en vrille.
Et que son passé construit son présent.

Mais Burke est tellement bon qu’on peut aussi commencer n’importe où, avec ce livre-là par exemple. Chaque bouquin se suffit à lui-même. Chaque livre est une grosse claque qui vous fait relativiser pas mal de choses que vous avez lues.

Lisez Burke et si vous n’aimez pas ne venez plus me parler, merci.


Henri Bademoude
29 juillet 2009


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