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Enfants de Húrin (Les)
J.R.R. Tolkien
Pocket, Fantasy, roman, traduit de l’anglais (Grande-Bretagne), fantasy, 288 pages, mai 2009, 6,90€

Bien avant les évènements relatés dans « Le Seigneur des Anneaux », la Terre du Milieu connaissait la guerre entre Morgoth, le grand Vala qui s’est rebellé, et les Elfes, alliés aux Hommes.
Lors de la Bataille des Larmes Innombrables, Húrin, le seigneur du Dor-lómin, est capturé par l’ennemi. Malgré les propositions qui lui sont faites, Húrin ne se soumet pas à la volonté de Morgoth qui lance alors une terrible malédiction sur sa lignée.
Túrin et Niënor, les enfants de Húrin et de Morwen, en subiront les conséquences…



John Ronald Reuel Tolkien est né en 1892 en Afrique du Sud de parents anglais, et est mort en 1973. Il a passé sa vie en Angleterre, occupant une chaire de langue ancienne (anglo-saxon) à Oxford de 1925 à 1945, puis de langue et littératures anglaises de 1945 jusqu’à sa retraite en 1959. En 1937, il publie « Bilbo le Hobbit », devenu un classique de la littérature jeunesse. En 1954 et 1955 paraissent les trois tomes de son œuvre la plus connue : « Le Seigneur des Anneaux », sur laquelle il a travaillé 14 années.
Tolkien est considéré à juste raison comme le père fondateur de la fantasy contemporaine et de nombreux ouvrages actuels sont encore influencés par sa trilogie culte.
Toutefois, cet incontournable de la fantasy qu’est « Le Seigneur des Anneaux » ne doit pas nous faire oublier le reste des écrits de Tolkien. « Les Enfants de Húrin » figure justement au rang de ces œuvres moins connues du grand public.

Christopher, le fils de John Ronald Reuel Tolkien, poursuit en quelque sorte le travail de son père en compilant les notes, les modifications successives sur papier, les diverses apparitions d’une histoire dans les différents récits, pour montrer au public toute la complexité du monde imaginé par Tolkien. En préface et en appendice, il nous parle de son père, explique sa démarche et pourquoi il estimait nécessaire de présenter la légende des enfants de Húrin comme une œuvre indépendante et à part entière. Ses interventions s’avèrent du plus haut intérêt et donnent un éclairage bienvenu sur les divers écrits de Tolkien.
Rien que ces parties très instructives justifient déjà l’achat de cet ouvrage.
C’est ainsi que l’on apprend toute la genèse des « Enfants de Húrin », à l’origine long poème que Tolkien n’a pu achever. Cette histoire apparaît déjà par morceaux dans « Le Silmarillion » et « Les Contes et Légendes Inachevés », mais jamais dans sa présente version longue et achevée, accessible grâce au travail de Christopher Tolkien. On ne peut que louer ses efforts et l’en remercier.

Cette version est même agrémentée, en tête de chapitre et dans un cahier central de 8 pages couleurs, d’illustrations d’Alan Lee du plus bel effet. L’ensemble a donc tout pour combler les amateurs de Tolkien ou tous les lecteurs désireux de découvrir plus avant cet écrivain à l’énorme talent.

D’autant que « Les Enfants de Húrin », le conte proprement dit, nous ramène au premier âge de la Terre du Milieu. La lutte entre le bien et le mal y bat déjà son plein. Morgoth cherche à soumettre tous les peuples à son immense pouvoir, mais il craint les Elfes, notamment ceux de Gondolin et leur roi Turgon. Quand Húrin refuse de lui révéler l’emplacement de cette cité forte cachée, il lance une malédiction sur ses enfants.
Le récit s’attache essentiellement aux pas de Túrin qui, dans son jeune âge, quitte sa mère pour se rendre en Doriath chez les Elfes Gris. Il y forge sa réputation de combattant et refoule les troupes de Morgoth mais, telle une épée de Damoclès, la malédiction pèse sur ses épaules. Au cours de ses nombreuses fuites en avant, il changera souvent de nom, espérant ainsi échapper à son funeste destin. Malgré tous ses efforts, le mauvais sort le rattrape toujours.

L’histoire de Túrin et Niënor, les enfants de Húrin, est poignante, tragique et pourtant, si humaine. Nul repos ne leur est accordé, un bien se transforme en mal et jusqu’au bout, ils souffriront. Toute la magie de Tolkien réside dans ce conte et, même s’il est triste, c’est avec un grand plaisir que l’on plonge dans la richesse de sa création.

Cette réédition en format poche constitue un bel ensemble. Entre le conte des « Enfants de Húrin », les études de Christopher Tolkien et les illustrations d’Alan Lee, on ne peut qu’y trouver notre bonheur. Bien des allusions trouvées au détour d’une page du « Seigneur des Anneaux » trouveront ici un éclaircissement.
D’ailleurs, le même mois paraît « Faërie et autres textes », aussi chez les éditions Pocket. De quoi élargir son horizon au sujet de Tolkien !

Il est à noter que « Les Enfants de Húrin » est aussi sorti dans la collection Romans Étrangers, sous une autre couverture.


Titre : Les Enfants de Húrin (The Children of Húrin)
Auteur : J. R. R. Tolkien
Première édition française : Christian Bourgois éditeur
Traduction (et révision) de l’anglais (Grande-Bretagne) : Delphine Martin
Couverture et illustrations intérieures : Alan Lee
Éditeur : Pocket
Collection : Fantasy
Site Internet : Roman dans la collection Fantasy et Romans Étrangers (site éditeur)
Pages : 288
Format (en cm) : 10,8 x 17,7
Dépôt légal : mai 2009
ISBN : 978-2-266-19183-8
Prix : 6,90 €



François Schnebelen
19 juillet 2009


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Version dans la collection Fantasy



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... et dans la collection Romans Étrangers



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