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Public Enemies
Film américain de Michael Mann (2009)
8 juillet 2009

****



Genre : Film de gangsters, Biopic
Durée : 2h13 min

Avec Johnny Depp (John Dilinger), Christian Bale (Melvin Purvis) Marion Cotillard (Billie Frechette) Billy Crudup (J.Edgar Hoover) Jason Clarke (John « Red » Hamilton), Stephen Graham (Baby Face Nelson)

« Public Enemies » va diviser. Tout d’abord en raison de son parti-pris technique, l’utilisation de la caméra numérique HD pour un film d’époque. Anachronique pour certains, génial pour les fans, hideux pour les autres. Ensuite, pour l’attente suscitée par ce long-métrage. Johnny Depp et Christian Bale réunis par Michael Mann pour raconter la célèbre poursuite du gangster John Dillinger (Johnny Depp) par le premier agent fédéral Melvin Purvis (Christian Bale) a comme un avant-goût d’un « Heat » sous Prohibition. Autrement dit, un fantasme pour tout amateur de films de gangsters.

En grand fan du Maître, un seul conseil : pour apprécier « Public Enemies », n’en attendez rien. Ce n’est ni un blockbuster, ni un « Heat 2 ». Le talent de Michael Mann est justement de s’approprier les attentes du spectateur pour mieux les briser et le surprendre. Son cinéma, comme celui de Wong Kar-Waï, est avant tout une expérience visuelle et sonore.

Ce n’est donc pas un face-à-face, c’est un film sur John Dillinger ! Et Johnny Depp mérite une nomination, si ce n’est un Oscar pour son interprétation. Contenu, tout en étant bouillonnant, froid, tout en restant charmeur, il y joue son meilleur rôle depuis « Pirates des Caraïbes » et prouve, si besoin en était, qu’il a encore tout une palette de jeu inexploitée, voire inconnue. Pour Mann, Dillinger est un leader, un audacieux, un irrévérencieux qui, à la manière d’une rock star, croque la vie comme si chaque jour était son dernier, ce qui ne fait, bien entendu, pas les affaires des hommes de J. Edgar Hoover (le fondateur du FBI interprété par Bill Crudup, le Dr Manhattan de « Watchmen »).

Bale est en retrait. Il se complait dans ses seconds rôles et donne la part belle à Johnny Depp, comme il avait fait dans « 3h10 pour Yuma » pour Russel Crowe. Son Melvin Purvis, sans être inexploité, donne la chance à Dillinger de briller, volant quand même quelques belles scènes au passage. Si Depp est une sorte de Robin des Bois, Bale est un chevalier parti en croisade.
Marion Cotillard n’est pas en reste. Dans son interprétation de Billie Frechette, la petite amie de Dillinger, elle confirme qu’elle est une grande actrice et développe avec Johnny Depp une alchimie et une vulnérabilité indescriptible. Si l’on ne comprend pas l’attrait de Dillinger pour Frechette, leur relation et leur fragilité donnent une dimension humaine et profonde à ce « Public Enemies ». Un titre, d’ailleurs, un brin ironique, car si le braqueur est un p…. de cauchemar pour les autorités, il est plutôt considéré par le public comme une sorte de héros que comme l’ennemi number one.

Virtuose, Michael Mann place d’entrée très haut le niveau de ses scènes d’action. Brutales, violentes, avec pour seule musique les déflagrations des balles et le cognement du métal. Qu’il s’agisse des deux évasions de prison, ou de la fusillade de Little Bohemia, son inventivité et son savoir-faire explosent sur l’écran, surprenant, à plus de 60 ans, le spectateur averti (ou pas) par son originalité constante et sa pensée compétitive de la séquence d’action.

Inventif encore dans son utilisation de la caméra numérique, aimée ou détestée, Mann a fait son choix. Aucun outil n’arrive à révéler le ciel ou la nuit comme le fait la HD de « Public Enemies ». Les années 30 ne sont parues si proches, si vivantes.

« Public Enemies » c’est donc ça. La trajectoire tragique et pleine d’éclat d’un rebelle du XXième siècle. Une histoire d’amour pure et intense. Un film d’action avant-gardiste, épique, dont la modernité et l’innovation visuelle troublent encore. Mais aussi la fin d’une époque où un homme pouvait défier le monde et le faire avec panache.
FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Michael Mann
Scénario : Michael Mann, Ronan Bennett, Ann Biderman d’après le livre de Bryan Burrough

Producteurs : Michael Mann, Kevin Misher
Producteurs associés : Bryan H. Carroll, Gusmano Cesaretti, Kevin De La Noy
Producteurs exécutifs : Jane Rosenthal, G. Mac Brown, Robert De Niro

Musique originale : Elliot Goldenthal
Image : Dante Spinotti
Montage : Jeffrey Ford, Paul Rubell
Création des costumes : Colleen Atwood
Technicien du son : Bob Beher
Effets spéciaux : Chad Baalbergen
Effets visuels : Johnathan R. Banta
Cascades : David John Adamson

Production : Forward Pass, Misher Films, Tribeca Productions
Distribution : Universal Pictures International France

Relation presse : Sylvie Forestier,Coralie Belpêche



Bruno Paul
Stanislas Mohamed
11 juillet 2009



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