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Ces Garçons qui Venaient du Brésil
Thriller SF américano-britannique de Franklin J. Schaffner (1978)
30 mai 1979

****



Genre : Thriller SF
Durée : 2h

Interdit en salle au moins de 16 ans lors de sa sortie en France, Tous Public aujourd’hui

Avec Gregory Peck (Dr. Josef Mengele), Laurence Olivier (Ezra Lieberman), James Mason (Eduard Seibert), Lilli Palmer (Esther Lieberman), Uta Hagen (Frieda Maloney), Jeremy Black (Jack Curry/Simon)

Ezra Lieberman est un chasseur de nazis vivant en Autriche avec sa femme lorsqu’il reçoit un étrange appel d’Amérique du Sud. Un informateur le prévient que d’anciens criminels nazis préparent 94 assassinats d’illustres inconnus à travers le monde !
D’abord incrédule, Ezra Lieberman comprend qu’il se passe bel et bien quelque chose lorsque son informateur disparaît dans la plus grande discrétion et que les premiers meurtres étranges surviennent.
Peu à peu, le chasseur de nazis va découvrir quel étrange et horrible scénario est en train de se mettre en place.

Adaptation très rigoureuse du roman éponyme de Ira Levin (« Les Femmes de Stepford », « Rosemary’s Baby »), « Ces Garçons qui Venaient du Brésil » est incontestablement un des films événements des années 78/79. Interdit au moins de 16 ans en France et dans de nombreux autres pays lors de sa sortie en salle (parfois même au moins de 18 ans), le scénario du film mixe très habilement (comme dans le roman) la réalité, l’histoire et la fiction, voire la science fiction la plus pure.

Réalité et présent d’une époque tourmentée, une bonne partie du film se déroule dans le contexte des dictatures fascistes sud-américaines (au Paraguay) où étaient alors encore réfugiés bon nombre d’anciens criminels nazis en fuite (dont le fameux docteur Mengele qui décèdera quelques mois après la sortie du film). Ègalement, leur traque par un célèbre « chasseur de nazi » s’inspire directement du personnage de Simon Wiesenthal (décéde en 2005) qui participa à l’arrestation de plus de 1000 criminels nazi et dont un centre dédié à la mémoire de la Shoa porte aujourd’hui le nom.
L’histoire, car en extrapolant dans un contexte contemporain sur la base du complot d’anciens nazis, le scénario n’oublie pas de pointer les méfaits criminels de ces tristes et abominables sires. « Ces Garçons qui Venaient du Brésil » cible justement les atrocités de la Seconde Guerre Mondiale (au cas où quelques imbéciles incultes en auraient fait l’impasse) tout en pointant l’incroyable tolérance des dictatures sud-américaines (soutenues par les Etats-Unis) sur les comportements présents de ces criminels, voire leur implication dans le fonctionnement de ces régimes fascistes.
Fiction et science fiction car l’idée force d’Ira Levin, reprise à la lettre par le scénario du film, s’aventure sur les chemins du clonage (pûrement théorique en 1978) en imaginant l’incroyable (attention spoiler !). Soit la résurrection d’une presque centaine de petits Hitler via ce procédé.

Le tout est traîté sur le mode du thriller d’espionnage et s’appuie sur une distribution d’envergure : Gregory Peck (le Dr Josef Mengele) est époustouflant, Laurence Olivier (Ezra Lieberman) plante un Simon Wiesenthal crédible tout en travaillant sa ressemblance physique avec la figure historique, James Mason (Eduard Seibert) étale sa classe de dandy désabusé mais déterminé (et la froideur détachée qui va avec) et le jeune Bruno Ganz apparaît en alibi scientifique résumant les visées et les difficultés éthiques du clonage en deux minutes. Quand à Jeremy Black, le gamin interprétant le rejeton cloné, il est tout simplement effrayant et à la hauteur du défi à relever -de l’innée ou de l’acquis aussi et par conséquent.

Franklin J. Schaffner filme tout cela avec une sécheresse bienvenue, ajoutant une distance émotionnelle dans sa réalisation (la caméra bouge assez peu mais les angles sont multiples), sensation soutenue par une photographie à l’aspect clinique (images très froides) et des maquillages que l’on croirait absents par instants. Gregory Peck-Dr Mengele affichant un visage d’une blancheur cadavérique proprement glaçante.

Si la fin du film, à la limite du gore pour l’époque, peut faire sourire aujourd’hui, c’est surtout pour des raisons techniques (sang rouge vif surréaliste). Pour le reste (99%), rien n’est à jeter dans « Ces Garçons qui Venaient du Brésil », œuvre emblématique d’un cinéma qui se confrontait à l’imaginaire tout en travaillant des sujets bien réels, concrets et inscrits dans les problématique de son temps.

Une première édition double DVD en 2004 proposait quelques petits bonus sur les principaux acteurs du film, mais en 2009, Opening éditait et diffusait une digipack simple DVD basé sur la dernière version restaurée (image et son quasi parfaits).

Un projet de remake US est annoncé depuis quelques années, prévu pour 2009 dans un premier temps, il semble qu’il ne faille rien espérer sur le sujet avant 2012. Wait and see, mais l’original comble déjà tous les appétits.


FICHE TECHNIQUE

Titre original : The Boys from Brazil (1978)
Réalisation : Franklin J. Schaffner
Scénario : Heywood Gould
D’après le roman de : Iran Levin

Production : Robert Fryer, Stanley O’Toole, Martin Richards

Musique : Jerry Goldsmith
Photographie : Henri Decae
Décors : Gil Parrondo, Peter Lamont, Vernon Dixon
Effets spéciaux : Roy Whybrow
Costumes : Anthony Mendleson
Maquillages : Ronnie Cogan, Patrick Grant, Bill Lodge, Christopher Tucker
Lieux de tournage : Autriche, Portugal, États-Unis
Casting : Alixe Gordin
Montage : Robert E. Swink)

Production : Incorporated Television Company (ITC, G.-B.), Lew Grade (USA), Producers Circle (USA)
Distribution : Twentieth Century-Fox Film Corporation (1978, USA)
Édition DVD (France) : Opening (2009)

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La critique DVD Yozone



Stéphane Pons
9 avril 2009



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