Genre : Sorcellerie
Durée : 2h32
Avec Daniel Radcliffe (Harry Potter), Rupert Grint (Ron Weasley), Emma Watson (Hermione Granger), Robbie Coltrane (Rubeus Hagrid), Richard Harris (le directeur Albus Dumbledore), Alan Rickman (Pr Severus Rogue/Snape), Maggie Smith (Pr. Minerva McGonagall), John Hurt (Mr. Ollivander), Richard Griffiths (Oncle Vernon Dursley), Ian Hart (Pr Slatero Quirrell), Zoë Wanamaker (Madame Xiomara Hooch), John Cleese (Nick quasi-sans-tête), Warwick Davis (Pr Filius Flitwick), Fiona Shaw (Tante Petunia Evans Dursley), Julie Walters (Molly Weasley), Tom Felton (Draco Malfoy), Harry Melling (Dudley Dursley), David Bradley (Argus Filch)
Suite au succès planétaire de sa saga magique (normalement prévue en 7 volumes), J.K. Rowling s’est vue offrir par Hollywood de nombreuses propositions pour les droits d’adaptation cinématographique de ses bouquins (incluant les 3 à paraître). Après Terry Gilliam, Tim Burton, Jonathan Demme et Steven Spielberg, c’est finalement Chris Columbus, pour la Warner, qui récupère le bébé, non sans que la firme ait garanti à l’auteur de conserver l’esprit de sa création et l’ambiance british qui la caractérise.
L’histoire, que lecteurs jeunes et moins jeunes (tant le phénomène Harry Potter dépasse le cadre des générations) connaissent déjà, retrace le parcours initiatique (du moins sa première année) d’un gamin de 11 ans qui découvre, subitement, son passé et son destin de grand sorcier.
Mais, tout commence dix ans plus tôt, lorsque des mages déposent un nouveau-né devant la porte du 4, Privet Drive. L’enfant est l’unique survivant d’un terrible conflit qui a secoué le monde de la sorcellerie. Contrairement à ses parents, il n’a pas été tué lors de l’attaque meurtrière de Voldemort, un puissant sorcier adepte de la magie noire. Il semblerait même qu’un pouvoir inconnu ait mystérieusement terrassé « Celui-dont-on-ne-doit-pas-dire-le-nom » lorsqu’il s’en est pris à l’enfant, laissant une cicatrice en forme d’éclair sur le front du nourrisson.
Bien forcés de recueillir leur neveu qu’ils découvrent un beau matin devant leur porte, les Dursley, qui exècrent tout ce qui se rapporte à la magie, vont tout faire pour lui cacher la vérité et, par la même, le traiter comme un moins que rien.
Durant dix longues années, Harry Potter va connaître privations et humiliations, être tenu à l’écart de sa famille d’adoption (il est logé dans le placard situé sous l’escalier au grand plaisir de son insupportable cousin Dudley), et être gardé dans la totale ignorance de tout ce qui concerne son passé. Mais à l’approche de ses 11 ans, Harry reçoit une première lettre de l’école de Poudlard. Tout d’abord une lettre, suivie d’une centaine d’autres, que son oncle s’empresse à chaque fois de faire disparaître.
Du coup, Hagrid, un géant barbu et garde-forestier de Poudlard, débarque à l’improviste le soir de son 11ème anniversaire. Il lui raconte toute l’histoire et lui explique qu’il vient l’aider à préparer sa rentrée dans l’école de sorcellerie de Poudlard.
De toutes nouvelles perspectives s’offrent alors à Harry. D’enfant indésirable, reclus dans un placard de maison, il découvre subitement qu’il est connu de tous (exception faite des « moldus », autrement dit les non magiciens) et attendu comme la providence dans la puissante société des sorciers.
Si, bien entendu, l’idée d’enfourcher des balais volants, de concocter des potions ou encore de jeter des sorts à coups de baguette magique, est tout à fait grisante, au quotidien, son année scolaire va s’avérer bien moins merveilleuse.
Tout d’abord, en raison de l’inimitié que va provoquer sa célébrité auprès de certains élèves en mal d’affirmation, mais aussi, et surtout, car l’ombre de Voldemort, « Celui-dont-on-ne-doit-pas-dire-le-nom », et les forces de la magie noire continuent de planer sur l’école de Poudlard.
C’est finalement plus à un travail de mise en image, pour ne pas dire d’illustration, du texte original qu’à une adaptation cinématographique que s’est attelé Chris Columbus en réalisant ce premier volet des aventures de Harry Potter pour le cinéma.
Disposant d’un budget plus que conséquent pour mettre en boîte ce succès programmé, il enchaîne les reconstitutions et parvient à faire vivre à l’écran les différents tableaux et moments « cultes » présentés dans le bouquin : le chemin de traverse, la banque Gringotts, le château de Poudlard. Une armada d’effets spéciaux numériques, utilisés avec plus ou moins de réussite - comme ce match de Quidditch aux allures de course de pod d’une menace fantôme filmée en surimpression - viennent finir de matérialiser à l’écran l’univers de J.K. Rowling. Si incontestablement, Chris Columbus respecte la trame et la quasi-totalité des péripéties du roman (ce qui explique la durée inhabituelle, 2h30, de ce film pour enfants) à quelques petits détails narratifs (d’ailleurs quand on a lu le livre, on peut s’amuser à repérer les rares points de divergence) et une trouvaille visuelle près (les escaliers vivants de l’école de sorcellerie), il ne parvient pas totalement à traduire sur l’écran les états d’âme et le cheminement de Harry, qui sont pourtant l’essence et l’intérêt principal des bouquins.
Côté interprétation, le casting est bien évidemment composé d’une pléiade de tout jeunes acteurs anglais. Dans le rôle de Harry Potter, on découvre un Daniel Ratcliffe un rien besogneux et souffrant d’un petit manque de charisme. Même chose pour Ron Weasley, son fidèle ami, auquel Rupper Grint, dans son premier rôle, prête les traits. Egalement dans son premier rôle, Emma Watson endosse, avec conviction cette fois, la personnalité de Hermione Granger. Vous savez, l’éternelle première de la classe, un rien fayote et agaçante, pour ne pas dire tête à claques. C’est en quelque sorte l’intello et la conscience de la bande. Malgré ses manières coincées, elle est souvent de bon conseil et toujours là pour les sortir des situations les plus périlleuses. Parfaite dans ce rôle en version originale, Emma Watson semble malheureusement mal servie par une voix française qui lui donne l’impression de surjouer. Dommage.
Dans les seconds rôles, ceux des adultes, on découvre, sous les costumes et maquillages, une conséquente galerie de comédiens de grand talent : Richard Harris/le directeur de l’école Albus Dumbledore, Maggie Smith/le professeur McGonagall, John Cleese/le fantôme « Nick quasi-sans-tête », John Hurt/Mr Hollivander et Alan Rickman dans une nouvelle performance de gentil méchant, celle du professeur de potions magiques Severus Snape (ou Rogue en français).
Chris Columbus accouche de nouveau d’un sympathique film tout public, mais qui, une fois passé le ravissement de la découverte de la collection de carte postale de Rowlingland, s’avère nettement plus creux que son modèle écrit. Comme si, à force de ne pas vouloir s’ingérer dans l’œuvre de Rowling, le réalisateur n’était parvenu à insuffler une âme, une existence propre, à son projet. Mais ne nous méprenons pas, ce premier volet est une incontestable réussite, qui laisse augurer de bons, voir de meilleurs, présages pour la suite de la carrière du jeune sorcier anglais au cinéma.
FICHE TECHNIQUE
Titre original : Harry Potter and the Philosopher’s Stone
Réalisation : Chris Columbus
Scénario : Steven Kloves d’après le roman de J.K. Rowling
Producteur : David Heyman
Coproducteur : Tanya Seghatchian
Producteur associé : Paula DuPré Pesman, Todd Arnow
Producteurs exécutifs : Michael Barnathan, Chris Columbus, Duncan Henderson, Mark Radcliffe
Musique originale : John Williams
Image : John Seale
Montage : Richard Francis-Bruce
Distribution des rôles : Susie Figgis, Janet Hirshenson, Jane Jenkins, Karen Lindsay-Stewart
Création des décors : Stuart Craig
Direction artistique : Andrew Ackland-Snow : Peter Francis : Michael Lamont, Simon Lamont, Steven Lawrence, Cliff Robinson, Lucinda Thomson
Décorateur de plateau : Stephanie McMillan
Création des costumes : Judianna Makovsky
Maquillage : Nick Dudman, Mark Coulier, Amanda Knight, Kate Murray
Effets spéciaux : Nick Dudman
Production : 1492 Pictures, Heyday Films, Warner Bros.
Distribution : Warner Bros.
Effets spéciaux : Cinesite (Europe) Ltd., Industrial Light Magic (ILM), Mill Film, Rhythm Hues, Sony Pictures Imageworks, The Moving Picture Company