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Imaginales 2009 - Rencontres

Épinal - 14 & 15 mai 2009

Deux jours l’occasion de découvrir des gens motivés et investis dans le monde de l’édition. Et au cas où vous ne le saviez pas, de découvrir ce que bénévolat ne rime pas toujours avec liberté, que les contraintes sont nombreuses et le succès parfois long à venir...



Ma journée a commencé dès 9 heures, au petit déjeuner avec les éditions Griffe d’Encre, petite maison d’édition très “jeune” dans ses membres qui, en dépit de quelques romans, concède un goût pour la novella, un genre moins usité chez les auteurs français.

Qu’est-ce qu’une novella ? demanderont les moins experts d’entre vous. Tout simplement un exercice entre la nouvelle et le roman, un roman court, vaguement calibré aux alentours de 150.000 à 200.000 signes, ou environ mille fois moins de pages (vous avez suivi ?), bref de quoi lire deux petites heures. De quoi concurrencer le film du soir ? Pourquoi pas.

Aux côtés d’auteurs qui commencent à acquérir une certaine notoriété (Jeanne-A Debats ou Li-Cam, pour ne citer qu’elles), Griffe d’Encre a publié quelques nouvelles étrangères, notamment de James Lovegrove (auteur du génial « Days », Bragelonne et J’ai Lu SF).

Si Griffe d’Encre répond en partie à un vide typiquement français, les nouvelles étrangères n’ayant plus beaucoup de débouchés dans notre pays, elle ne se destine pas à la publication de traductions, un travail lourd pour leur petite entreprise.

Cette dernière a déjà fort à faire avec ses anthologies, sur lesquelles elle effectue un travail remarquable auprès des auteurs, souvent débutants, et contribue à redonner une culture de la nouvelle à la nouvelle génération de lecteurs et d’écrivains passionnés.

Les éditions Malpertuis
Gérée par Christophe Thill et Patrick Eris, Malpertuis propose un panel de fantastique, avec une pointe de polar.

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Christophe Thill et Patrick Eris


On notera l’alléchante anthologie « HPL 2007 » sur Lovecraft, bien en vue sur le stand. Le dernier polar noir de Patrick Eris, « L’autobus de minuit », une sombre histoire de motards, y trône également en bonne place.
Mais l’exclusivité pour les Imaginales est la nouvelle série « Les Dossiers Secrets de Harry Dickson », dans lesquels Brice Tarvel reprend les rênes de ce personnage (tombé dans le domaine public) et redonne à ses aventures le souffle des premiers textes signés Jean Ray. Un premier volume, façon fascicule de 128 pages, dévoilera deux aventures sous une couverture au graphisme BD et une préface de, excusez du peu, Richard D. Nolane, pour un tarif très abordable d’une dizaine d’euros. Un retard de livraison m’a empêché de le compulser, mais Christophe Thill gardait l’espoir de pouvoir le présenter samedi au public. La folie du festival m’emportant, je n’ai pas eu le temps de revenir aux nouvelles.

Signalons aussi que sa charmante épouse Barbara, d’origine polonaise, était là en renfort au cas où Andrzej Sapkowski désirerait s’exprimer dans sa langue maternelle lors des tables rondes.

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Patrick Eris, Andrzej Sapkowski et Barbara Thill

Libellus
Créée en 2006 par trois bénévoles, Sébastien Sauer, Sébastien Mirc et Alexis Brun, Libellus comble une faille dans le livre audio, ou audiobook : l’imaginaire.

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Le stand Libellus


Alors que jusqu’ici on trouvait surtout des classiques ou les succès littéraires du moment, en septembre 2006 sort le premier livre audio SF, avec « Le Voyageur Imprudent » de René Barjavel.
Trois titres suivent : « le Monde Perdu » de Conan Doyle, « le Guide du Voyageur Galactique » de Douglas Adams (numéroté 3.1 en prévision des romans suivants), bref des auteurs et des titres connus, pour capter l’attention du public. Et dernièrement « Les Montagnes Hallucinées » de H.P. Lovecraft, dont ils m’offrent une copie. Écoutée depuis, je dois admettre que le résultat est bluffant, malgré la chaleur de ces derniers jours on frissonne à l’audition de cette aventure en Antarctique…

Des coffrets qui attirent le regard : une couverture illustrée très séduisante (oeuvres de Philippe Gady, Jacques Terpant, Luc Cornillon et François Baranger), un aspect livre est poussé jusqu’à « tourner les pages » pour changer de disque. Et leur meilleur argument contre le piratage : c’est un bel objet, aussi beau qu’un livre, qu’on exhibe fièrement sur ses étagères.

Sur le dernier volume, Libellus fait le pari du MP3 : au lieu des 5 ou 6 CD des précédents, le Lovecraft tient sur un seul disque. Un risque contrôlé, les appareils récents étant souvent capables de lire ce format. Et un intérêt économique pour l’acheteur, le prix du coffret passant de 30 à 35 euros à seulement 20, soit le prix d’un livre grand format.

L’autre innovation tient au contenu : en plus de la voix du lecteur, une musique d’ambiance plongera encore plus l’auditeur dans l’histoire.
Leur grand projet : multiplier les voix sur une même histoire. Surtout que Libellus a en projet d’adapter « la Horde du Contrevent » d’Alain Damasio, aux personnages nombreux.
Un cinquième volume est en préparation, et pas des moindres : « 2001, l’Odyssée de l’Espace » d’Arthur C. Clarke, dont la couverture est l’œuvre de Manchu. Le suivant devrait être le court « Graines d’Immortels » de Pierre Bordage, marquant ainsi l’entrée des romans récents dans la collection.

Les livres audio de Libellus sont disponibles à la FNAC, « Le Monde Perdu » est aussi téléchargeable sur le site de Livraphone.

N’hésitez pas à visiter leur site pour écouter des extraits des romans.

MP3 et téléchargement sur le tapis, je les interroge sur HADOPI et le téléchargement illégal. Ils déclarent être quasiment certains que « Le Monde Perdu » circule sur les réseaux de peer-to-peer, mais ne s’en inquiètent pas : le public du livre audio est assez restreint (principalement des gens souvent sur les routes, ou dont la vue baisse), et les amateurs de fantastique ou de SF parmi eux pas forcément plus nombreux que chez les lecteurs… Les ventes tournent néanmoins autour de 50 exemplaires par mois, et plusieurs centaines d’exemplaires de chaque titre ont été écoulés.


Nicolas Soffray
10 juin 2009


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