Graham Marks nous emmène en voyage du côté du Japon et plus particulièrement de Tokyo, ville foisonnante et difficile à cerner pour notre culture européenne. La place y est limitée et Adam découvre les hôtels capsule, les appartements minuscules...
Même si l’histoire est tirée par les cheveux, que les heureux hasards pullulent (ex : rencontre fortuite avec la copine de Charlie qui a signalé la disparition dans une ville de plus de vingt millions d‘âmes, réveil aux côtés d’Aiko, une superbe nippone) et qu’il est dur de croire en ce départ soudain d’Adam, ça fonctionne, et plutôt bien. L’auteur nous entraîne dans les traces d’Adam et le dépaysement est garanti. Loin de moi l’idée de connaître Tokyo, alors les déambulations à travers cette ville démesurée n’en sont que plus agréables à suivre.

Graham Marks décrit bien les rapports entre parents et adolescents. Chacune des parties a du mal à comprendre l’autre, la communication est problématique. Pour Adam, ses parents ne font rien pour retrouver Charlie, mais leurs responsabilités ne leur permettent pas forcément de se lancer dans une recherche au bout du monde. Son père aurait bien envie d’agir, mais il doit ronger son frein, alors quand Adam se bagarre à l’école pour l’honneur de sa sœur et qu’il est renvoyé, il l’accueille presque avec des félicitations. Son fils a fait ce que son rôle de père lui refusait.

De plus, Graham Marks sait mettre du rythme dans son récit et on se prend au jeu de cette recherche désespérée. D’ailleurs est-elle seulement justifiée ? Avec adresse, l’auteur sème quelques indices qui peuvent en faire douter.
Le coup de foudre entre Adam et Aiko distrait même notre personnage qui perd le sens des réalités. Le retour à Londres approche… Que vont dire ses parents ? Et sa copine Suzy qui l’attend à Londres…
Il est dans un autre monde, tout comme nous qui acceptons les nombreuses facilités du scénario. Si l’histoire fonctionne déjà pour les adultes, que dire pour les plus jeunes qui, au collège, rêveront de voyages exotiques, et plus si affinités…
Bref, c’est bien foutu, l’évasion et le rêve sont au rendez-vous, alors que demander de plus ?

Et le design de la couverture est particulièrement réussi, il attire le regard et évoque les néons tapageurs placés au détour d’une rue de Tokyo. Les photos sont d’ailleurs du fait de l’auteur.

Titre : Tokyo : Perdus dans la grande Ville (Tokyo : All alone in the big City, 2006)
Auteur : Graham Marks
Traduction de l’anglais (GB) : Nathalie Peronny
Couverture : Design de Yeti McCaldin – Photos de Graham Marks
Éditeur : Albin Michel
Collection : Wiz
Pages : 318
Format (en cm) : 21,5 x 14,5
Dépôt légal : mai 2007
ISBN : 978-2-226-17401-7
Prix : 13,50 €