Genre : drame romantique
Durée : 2h10
Avec Charlize Theron (Gilda Bessé), Penélope Cruz (Mia), Stuart Townsend (Guy), Thomas Kretschmann (Franz Bietrich), Stvene Berkoff (Charles Bessé), David La Haye (Lucien), etc,.
La période des années 30 à 45 vues à travers le prisme d’un « ménage à trois » assez sulfureux et emblématique. Guy (Stuart Townsend), prolétaire anglais d’origine irlandaise est amoureux de Gilda (Charlize Théron, Oscar de la Meilleure Actrice 2004), photographe libérée et exhubérante qui est aussi amoureuse de Mia (Penélope Cruz), élève infirmière, immigrée espagnole républicaine et stripteaseuse à ses heures. Ils vont former un étrange couple à trois têtes dont la passion sexuelle et le faux détachement ne pourra empêcher l’implication du trio dans les sombres événements qui déboulent (la Guerre d’Espagne, la Seconde Guerre Mondiale et l’Occupation de Paris par les Allemands).
Malgré les moyens mis en œuvre (casting de super league et décors d’envergure), le traitement mélodramatique de ce qui aurait pu être une sulfureuse histoire symbolique de cette période agitée, rate partiellement sa cible. Si l’on est convaincu par le réalisme des reconstitutions malgré un Paris qui tire souvent sur la carte postale, John Duigan semble perpétuellement hésiter entre plusieurs objectifs : le mélo assumé, la reconstitution historique et la mise en valeur d’un duo féminin particulièrement séduisant.
Si la découverte des charmes physiques de Charlize Théron avec de nombreuses scènes déshabillées, n’est pas désagréable en soit, la relative absence de charisme du personnage de Penélope Cruz nuit un peu à l’équilibre de la balance. La première heure du film située entre l’Angleterre des grandes écoles et le Paris d’avant guerre s’étire très lentement, sans une once d’action quelconque. La seconde partie du film s’avérant plus intéressante avec quelques images de la Guerre d’Espagne, d’un Paris occupé et des actions des Maquisards.
Tout cela est bien joli, convenablement interprété mais le principal hic du film, c’est qu’il ne s’y passe pas grand chose. Par conséquent, on n’arrive décidément pas à s’identifier à des personnages trop plats dont la destinée semble écrite d’avance. Trop jolie, trop lisse. Bref, trop déshumanisé. Il aurait fallu un brin de perversité, de méchanceté, de provocation pour toucher à l’intéressant. On surfe donc sur la surface des choses sans jamais atteindre la moelle du sujet.
De belles images, de beaux acteurs, une réalisation trop classique et l’absence d’un scénario surprenant accouchent donc d’un film pas inintéressant mais finalement assez vide. On aurait aimé vivre une passion hors norme, on ne fait finalement que passer devant les vitrines aguichantes d’échoppes dont les portes restent désespérément fermées.
Stéphane Pons
FICHE TECHNIQUE
Titre original : Head in the clouds (La tête dans les nuages)
Réalisation : John Duigan
Scénario : John Duigan
Producteurs : Michael Cowan, Jason Piette, André Rouleau, Maxime Rémillard, Bertil Ohlson, Jonathan Olsberg, Nigel Goldsack.
Musique : Terry Frewer
Montage : Dominique Fortin
Photographie : Paul Sarossy
Décors : Jonathan Lee
Costumes : Mario Davignon
Effets Visuels : Suzanne Jandu et Mark Tureski
Production : Spice Factory, Dakota Films, Movision, Tusk productions, Arclight films
Distribution : La Fabrique de Films (Paris)
Presse : Kinema Film (François Frey, Olivia Malka, Sophie Martins)
Site internet
http://www.lafabriquedefilms.fr