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Particulièrement gouleyant et religieusement incorrect
Les aventures miraculeuses de Pomponius Flatus de Eduardo Mendoza
Délices & Daubes n° 153


Il est trop souvent de mauvaise humeur, votre serviteur, mais il a la chance d’avoir à ses côtés depuis plusieurs décennies une personne exceptionnelle, sa douce. Pour vous expliquer comment ce bouquin - remarquable à plus d’un titre et dont je vais céans vous entretenir – est parvenu sous mes yeux fatigués. J’ai écouté le conseil de ma belle. Je devrais le faire plus souvent.

Tout grand lecteur que vous soyez vous ne pouvez avoir tout lu, n’est-ce pas, alors moi non plus, pauvre commun mortel. Eduardo Mendoza que je découvre – honte sur moi - est un auteur pourtant connu et reconnu, né à Barcelone en 1943, et traduit dans le monde entier.

Les aventures de Pomponius (Seuil, 226 pages, mars 2009, 18,50 nieuros ça les vaut bien) se déroulent en Palestine, vers l’an 10 après JC. Justement, cet étrange bonhomme arrive comme par hasard à Nazareth et va se transformer en détective pour démontrer qu’un certain charpentier nommé Joseph est innocent du crime dont on l’accuse. C’est en effet le jeune Jésus son fils qui lui promet 20 sesterces s’il y parvient.
Je me rends compte que cette histoire est inracontable, bourrée de drôleries et de références qui semblent absurdes et tordues et qui ne le sont pas tant que ça. C’est donc une espèce de polar qui se passe au premier siècle, avec des Romains et des Juifs, mais aussi des Arabes et un Grec, où tous les rites, coutumes et croyances des uns et des autres sont passés à la moulinette de l’humour, où la langue du narrateur Pomponius est pleine de circonvolutions fleuries hachées par des coupures réalistes dues à sa condition de malade des intestins, où l’on croise bien sûr Jésus, Marie et Joseph mais aussi Jean et Judas avant qu’ils ne soient célèbres, où les Romains sont bêtes comme dans Astérix ou prêts à tout pour une bonne affaire immobilière, où ce décalage dans le temps n’est que prétexte à humour et métaphore, où la légèreté du texte souligne sa remarquable culture et son intelligence.

Bref, j’ai fini le bouquin en deux jours et en suis encore sur le derrière (un lieu particulièrement fréquenté à cette époque, nous explique Mendoza).

Un délice qui donne envie de se procurer les autres romans du Monsieur qui, à en croire la wikipédie, a commencé à publier en 1975 un truc sur les anars catalans puis des polars satyriques et même de la SF humoristique. Du miam miam en perspective...


Henri Bademoude
13 mai 2009


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