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Le cyberespace de l'imaginaire




Royaume Blessé (Le)
Laurent Kloetzer
Gallimard, Folio SF, roman (France), fantasy, 800 pages, février 2009, 10,60€

Laurent Kloetzer, un auteur bien de son temps...

Agé d’une trentaine d’années, il est tout naturellement venu aux littératures de l’imaginaire par les jeux de rôle (ses premiers essais d’écriture relevant de la transposition scénaristique) ainsi que par la lecture d’auteurs SF qui, dans ses années d’adolescence, déployaient les affres d’un désenchantement urbain.
L’on ne s’étonnera donc pas si son recueil de nouvelles lucidement intitulé « Réminiscences 2012 » (Nestiveqnen, 2001), assumait les ambiances et influences des auteurs cyberpunks, comme du très noir Joël Houssin.

Et cependant, « Le Royaume Blessé » se situe à des années-lumière de cette veine initiale : dans un univers parallèle du nom de fantasy...



Un auteur bien de son temps, Laurent Kloetzer l’est donc doublement, et paradoxalement : puisque, d’autres auteurs fétiches tels que Tolkien, Moorcock, Howard et Zelazny, il a hérité la propension à s’évader de l’ici et du maintenant au profit de mondes imaginaires dont l’appellation fantasy masque en fait une extrême variété d’ambiances et d’extravagances.

En l’occurrence, les choix personnels de Laurent Kloetzer, quand il creuse son propre sillon dans le chemin commun, va vers des univers où nul n’est besoin de magie ni de bestiaire fantastique pour rêver éveillé et se laisser emporter au rythme d’aventures résolument intemporelles, fussent-elles marquées du sceau des chansons de geste moyenâgeuses ou d’intrigues de cour façon Renaissance italienne.

C’est bien à une telle veine que correspond le long dit (près de 800 pages dans la présente édition) de ce « Royaume Blessé ». En l’occurrence, la chronique du parcours contrasté d’Eylir Ap’Callaghan, héritier du roi défunt des peuples Keltes, où rien ne manque des péripéties du roman de formation… Ou plutôt de transformation, puisque ce roi en puissance passe par bien des conditions sociales avant d’accéder à la rédemption, sans jamais rien perdre de sa crédibilité ni de son épaisseur humaines.

Initialement publié par Denoël (Lunes d’Encre) en 2006, le livre mérite amplement de voir relancé son destin commercial. Non pas qu’il soit dénué de défauts véniels, comme son onomastique citant très -trop- clairement ses sources d’inspiration (les peuples Keltes, le royaume d’Atlantys, un cheval nommé Argo qui chevauche les flots…). Mais, à côté de ces décalques un rien naïfs, le roman vaut tout à la fois par sa capacité de tenir la distance et sa maîtrise dans le traitement de chacune des scènes ou saynètes, criantes de vérité.
Bref, une réussite qui tient la gageure de concilier hommages et création personnelle.


Titre : Le Royaume blessé (France, 2009)
Auteur : Laurent Kloetzer
Couverture : Alex Alice
Éditeur : Gallimard
Collection : folioSF
Première publication (France) : Lunes d’Encre (Denoël)
Numéro : 333
Site Internet : page recueil (site éditeur)
Pages : 800
Format (en cm) : 10,5 x 17,5 (broché)
Dépôt légal : février 2009
ISBN : 978-2-07-035740-6
Prix : 10,60€



Alain Dartevelle
18 mai 2009


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L’édition de poche Folio Sf de février 2009



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L’édition Lunes d’Encre (Denoël).



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