Chogan Tomkins est un homme au lourd passé. Il faut dire qu’il a le sang de sa femme sur les mains… Alors qu’il roule dans le désert, il prend en stop une jeune femme dont la voiture est tombée en panne. Il décide de la déposer dans la première ville qu’il trouve.
C’est comme cela qu’il se retrouve à Death or Redemption, une ville qui n’apparaît que pour les criminels, les autres n’y voyant qu’une étendue de sable. Rapidement Chogan se rend compte qu’une force invisible l’empêche de quitter cette ville. Rongé par la douleur, il joue chaque matin à la roulette russe pour savoir s’il doit continuer à vivre ou mourir.
Est-ce que Chogan trouvera la mort ? Ou la rédemption ?
Dans une Amérique fantasmée, Christophe Bec reprend la mythologie américaine avec ses déserts, ses canyons et ses vautours pour donner naissance à un récit troublant et fantasmagorique. L’auteur met d’ailleurs en exergue de son ouvrage un remerciement à David Lynch pour l’avoir inspiré pour cette histoire et l’on peut voir les inspirations du réalisateur notamment dans le côté rêve éveillé et dans les personnages énigmatiques.
La compréhension du récit est un élément problématique de cet ouvrage. Par exemple, le fait que seuls les criminels puissent voir Death or Redemption et que les autres n’y voient qu’un désert n’est pas présent dans le récit. On a l’impression que l’auteur a volontairement enlevé certaines clefs et cela est assez dommageable, même si force est de reconnaître que le mystère de la ville s’en voit grandi.
Graphiquement, l’ouvrage est assez neutre. Les visuels soutiennent le récit sans apporter de contrepoint, tout au plus quelques ambiances marquées. Il ne s’agit pas de défauts, car les dessins sont soignés, mais plutôt d’une absence d’éléments remarquables. Seuls les paysages sont un peu au-dessus car la démesure vertigineuse des canyons, par exemple, accentue l’impuissance du personnage face aux éléments qui le dépassent.
Autre point appréciable de ce tome de Redemption, toutes les personnalités sont profondes et recherchées. Ici pas de stéréotypes ou de personnage qui n’est que ce qu’il semble être. Cet élément est d’autant plus frappant qu’il s’agit d’un premier opus et donc qu’il est plus que probable que nous ne sachions pas tout des protagonistes. Il y a fort à parier que nombre d’entre eux nous réservent encore quelques surprises.
Il se dégage de l’ensemble une impression plutôt positive même si on espère que le dénouement des problèmes posés sera à la hauteur de la complexité. Le nom de la ville nous donne toutefois un indice des plus importants sur le devenir de Chogan Tomkins : Death or Redemption.
Rédemption – Tome 1. Oiseau noir
Scénario : Christophe Bec
Dessin : Paolo Mottura
Couleurs : Bérengère Marquebreucq
Editeur : Dupuis
Parution : 3 Avril 2009
Prix : 13.50 €
ISBN : 978-2-8001-4389-7
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