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Meteors T2
Fred Duval & Philippe Ogaki
Delcourt, Collection Série B

Après que Noria Tayeh ait été enlevée dans le désert du Sahara, son père est en proie au désespoir. Inquiète à l’idée que celui-ci puisse mettre fin à ses jours, elle demande à ses nouveaux compagnons d’intervenir ou de lui faire savoir qu’elle est en vie.

Parallèlement à cela, la découverte du corps du colonel Karpov, un officier russe censé être mort dans sa datcha il y a 165 ans de cela, inquiète les I.A. En effet, après examen de la dépouille, celles-ci ont découvert l’existence d’une faille temporelle. Elles veulent alors mettre la main sur le corps du cosmonaute russe et éliminer tous les témoins.



Une histoire complexe et des évènements reliés par des éléments ténus… Ce tome 2 de “Meteors” laisse perplexe. Posant de nouvelles questions sans apporter de réponses aux précédentes, on se demande où veut en venir l’auteur. Deux tomes, cela semble être un délai raisonnable pour lancer un récit et pourtant “Meteors” ne décolle pas. Des bribes, des échantillons, les éléments se mettent en place mais on ne sait toujours pas pourquoi.

Difficile donc de se prononcer sur le scénario, complexe et apparemment sans but. Ajoutons à cela des références qui augmentent encore le trouble. Plusieurs exemples :

À un moment, le pilote d’un vaisseau dit à propos de la domination des machines (et donc de la suppression du choix, de la possibilité de rêver à un avenir meilleur) « Ouais… Enfin, pour l’instant, aucune n’a préconisé d’envahir la Pologne ». Cette référence au nazisme est des plus troublantes et on se demande dans quel sens la prendre.

Une des I.A est condamnée par les autres pour avoir sauvagement assassiné 17 êtres humains et, au moment où elle est tuée, elle dit « Pardonnez-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ». Comparer une Intelligence Artificielle meurtrière au Christ, il y a de quoi rester perplexe.

Ce type de références énigmatiques sont nombreuses, même au niveau des personnages. Pourquoi en appeler une Rita Hayworth sans justification ? On a l’impression d’une gratuité de la référence ou bien les raisons de l’auteur sont bien opaques.

Les dessins sont la grande réussite de cet ouvrage. Les robots et les machines sont admirablement rendus, pleins de cette complexité labyrinthique, de ce gigantisme artificiel et de cette abondance de boulons, d’écrans et de lumières. La colorisation remplit son rôle, celui d’amplifier les ambiances amorcées par le crayon. On peut noter une dominante de bleus dans tous les espaces d’intérieur de vaisseau, le tout créant une stylisation des plus agréables.

Au final, on a un peu la même impression qu’en regardant “Le Grand Sommeil” d’Howard Hawks pour la première fois : on a rien compris à l’histoire mais qu’elle ambiance ! Nous espérons néanmoins que le prochain tome commencera à livrer les clefs du récit car aussi grand soit le talent de Philippe Ogaki, il ne pourra pas continuer à fonctionner longtemps sans un scénario à la hauteur.


Meteors. 2- Les Neoquantiques
Scénario : Fred Duval
Dessin : Philippe Ogaki
Editeur : Delcourt
Collection : Série B
Parution : 25 mars 2009
Prix : 12.90 €
ISBN : 978-2-7560-1464-7


A lire sur la Yozone : Meteors (T1)


© Delcourt, Duval et Ogaki



Gianni Zablot
5 mai 2009




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