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Coraline
Film d’animation américain d’Henry Selick (2007)
10 juin 2009

***



Genre : Animation
Durée : 1h40

Avec : Dakota Fanning (Coraline), Terry Hatcher (La mère de Coraline), Ian McShane (Mr. Bobinski), Keith David (Le chat), Dawn French (Melle Spink), Jennifer Saunders (Melle Forcible), John Hodgman (Le père de Coraline).

CRITIQUE
(d’après la VO 3D)

Coraline vient d’emménager avec ses parents dans une vieille maison.
Alors qu’elle l’explore, elle découvre une curieuse petite porte recouverte par du papier peint. Elle décide de l’ouvrir et trouve un mur de briques.

Mais la nuit venue, alors qu’elle suit de curieuses petites souris, elle tombe de nouveau sur la porte. Lorsqu’elle l’ouvre, elle découvre un passage vers un univers parallèle au sien où tout est idéal, de la cuisine de sa mère au chat du voisin, du travail de son père à sa chambre à coucher.

Tout semble aller pour le mieux dans ce meilleur des mondes, mais peu à peu Coraline va découvrir que tout ceci n’est qu’une façade destinée à voiler les véritables intentions de sa nouvelle famille.

« Coraline » s’inscrit dans une certaine tendance du film pour enfants. On peut y retrouver plusieurs inspirations, volontaires ou non.
La première à laquelle on pense est le film « Les chroniques de Spiderwick », notamment en ce qui concerne l’ambiance de la maison ainsi que le thème de la seconde vue qui, dans la mythologie celtique, permet de voir le petit peuple. On y retrouve par exemple la pierre percée en son centre et qui permet de percevoir ce qui ne peut l’être à l’œil nu.
On peut également faire certains parallèles avec « Le Monde de Narnia », particulièrement dans le processus d’accès à l’autre monde qui se fait par une armoire dans le film d’Andrew Adamson et par une petite porte condamnée dans celui d’Henry Selick.

Cependant, même si le récit de Neil Gaiman possède des familiarités avec certains classiques du genre, on reconnaît dans le film la patte du créateur de « L’Étrange Noël de M. Jack ». Néanmoins l’aspect létal de l’univers de Burton est ici absent, le quotidien contenant son propre lot d’horreurs et de frayeurs. Le générique en est une illustration parfaite : une poupée dont on arrache les boutons des yeux et dont on ouvre le ventre avec des ciseaux, laissant s’échapper un nuage de coton.

Le rendu des personnages est plutôt agréable même si, comme bien souvent dans l’animation, il laisse un arrière-goût de déjà vu. La voix de Terry Hatcher dans le rôle de la mère de Coraline est une vraie valeur ajoutée. Grave et avec des pointes de lassitude, elle est entourée de sa propre aura et donne un plus haut niveau d’existence au personnage.

La musique de Bruno Coulais accompagne le film. Elle soutient le récit sans pour autant le transcender. On sent poindre dans certaines mélodies le style de Danny Elfman sans pour autant atteindre la grâce du maître.

Finalement, vous l’aurez compris, c’est plus pour l’ambiance générale du film et la voix de Terry Hatcher qu’il faut aller voir « Coraline ». Le visionnage en 3D offre une profondeur de champ démultipliée sur les extérieurs mais reste assez anecdotique, le traitement en trois dimensions n’excédant généralement pas deux ou trois niveaux.

Gianni Zablot

UNE AUTRE CRITIQUE
(d’après la VF 3D)

En guise de préambule à cette critique, il convient de signaler que « Coraline » est un film avec une histoire pour enfants où seuls les adultes qui auront conservé un état d’esprit adéquat (à moins qu’ils ne s’intéressent simplement au graphisme du projet) sauront y trouver leur plaisir.
Évidemment, comme Neil Gaiman n’est pas un imbécile, il y a aussi un peu « d’adulte » dedans, mais ce n’est en aucun cas un axe central du récit.
À l’heure des sujets bétonnés par des scénari archi calibrés afin d’avoir une accroche mondiale, il convient aussi de comprendre que l’intrigue est en situation de référence permanente avec l’univers anglais.
L’argument narratif (une porte câchée dans un mur qui ouvre sur un autre monde) est bien sûr un clin d’œil au « Narnia » de Lewis qui reprenait lui-même une trouvaille bien antérieure piquée à un classique de la littérature jeunesse anglaise, à savoir « Cinq Enfants et Moi » d’Edith Nesbit qui connût également une sympathique adaptation ciné..
La dérive fantastique et horrifique de « Coraline » étant également la poursuite d’une longue ligne droite qui renvoie au nursery rhymes dont les petits bambins de la perfide Albion raffolent.

Graphiquement très beau, le film séduit sur ses bases esthétiques et pas obligatoirement scénaristiques (sans grandes surprises). La patte et le travail de Henry Selick y sont évidemment marquants, la musique narquoise de Bruno Coulais n’a pas (heureusement) la grandiloquence (parfois envahissante) du compositeur phare de Tim Burton et l’ensemble dégage un jolie petit parfum très séduisant.
Pourtant, il manque à ce « Coraline », ce petit je-ne-sais-quoi qui ferait basculer le film dans la catégorie des “grands classiques” du genre.
Justement, il faut sans doute y voir là l’omniprésence d’un autre classicisme. Celui du traitement de l’intrigue répondant presque toujours au classicisme factuel de la réalisation qui ne se permet que quelques petits dérapages dans certains scènes franchement psychédéliques (aux effluves ennivrants).

La VF, très correcte, ne choque pas un instant et s’avère parfaitement maîtrisée pour les plus petits. Quant au principe de la vision en relief (the flavour of the day en matière d’animation), il faut bien le dire, le procédé n’apporte qu’un tout petit gain esthétique au point que l’on sort de la projection en oubliant presque de rendre ses lunettes tant on les avait oubliées (véridique !).

Mais ne nous y trompons pas, le spectacle n’est pas inutile. Très souvent beau et intéressant, poétique et naïf ce qu’il faut, ce « Coraline » est à conseiller aux petits et aux grands.

Stéphane Pons


FICHE TECHNIQUE

Titre original : Coraline
Réalisation : Henry Selick
Scénario : : Henry Selick
d’après l’œuvre de : : Neil Gaiman

Producteur : Bill Mechanic, Marie Sandell, Claire Jennings
Producteur exécutif : : Michel Zoumas

Directeur de la photographie : Pete Kozachik
Compositeur : : Bruno Coulais
Monteur son : Steve Boeddeker, Will Files
Assistante monteuse : Margaret Lily Andres, Ingrid Schulz
Directeur artistique : Phil Brotherton, Jamie Caliri, Tom Proost, Dawn Swiderski
Animatrices : Julianna Cox, Teresa Drilling, Malcolm Lamont, Sarah E. Meyer, Jeffery Mulcaster, Brad Schiff
Réalisateurs & Concepteurs de story-board : Graham Annable, Vera Brosgol, Steve Moore
Habilleurs : Robert DeSue, Katy Moore-Kozachik
Assistant réalisateur : Alexandre Dielle, Jodi Rosenlof
Directrice du casting : Linda Lamontagne

Exportation/Distribution internationale : Universal International Pictures (Grande-Bretagne)
Production : Laika Entertainment (USA), Pandemonium (USA)
Distribution : Focus Features (USA), Universal Pictures International France (France)
Presse : Sylvie Forestier, Coralie Belpêche
Presse Internet : Way to Blue (Londres, Paris)


LIEN(S) YOZONE

=> Le dossier du film

SITES INTERNET

Le site officiel : http://www.universalpictures-film.f...


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Stéphane Pons
Gianni Zablot
4 juin 2009



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