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Compagnons du crépuscule (Les) (T1)
François Bourgeon
12 bis

Mariotte vit avec sa grand-mère dans les bois bordant le village. Les autres enfants du bourg, dont Anicet, se moquent d’elle et la tyrannisent. Lorsqu’une troupe de soldats vient demander à Mariotte où se trouve le village, elle leur indique le chemin sans hésiter. En rentrant chez elle, sa grand-mère lui ordonne d’aller avertir les habitants et la prévient : s’il y a des morts par sa faute, elle n’est plus la bienvenue. La jeune fille court sur les lieux pour y découvrir un carnage.

Anicet est sur le point d’être pendu, mais un mystérieux chevalier vient à son secours et en fait son écuyer. Mariotte, qui s’est enfuie, ne va pas tarder à se faire capturer à son tour et à se mettre au service du chevalier. C’est ainsi que commencent les aventures des « Compagnons du Crépuscule » et que naît une étrange attirance entre les deux jeunes.



Le sortilège du bois des brumes” est un excellent ouvrage, tant par ses qualités narratives que graphiques. L’histoire, tout d’abord, met en scène des anti-héros.

Mariotte a un mauvais fond : elle a condamné des hommes et des femmes à se faire tuer et violer simplement pour se venger des mauvais traitements que les enfants lui faisaient subir.
Anicet ensuite est le plus grand pleutre qui soit. Bien qu’il tente de faire passer sa couardise pour de la logique, de la galanterie ou même de l’héroïsme, il n’atteint jamais le statut de héros.

Le chevalier sans-nom, enfin, pourrait être le vrai héros. Courageux, puissant, intelligent et… affreusement défiguré. Il est passé par tous les maux de la terre et a perdu son unique amour en laissant ses propres hommes la pendre. Non, définitivement, “le Sortilège du Bois des Brumes” ne met pas en scène des héros. Mais c’est ce qui en fait une œuvre novatrice et prenante : les personnages sont humains et l’histoire rejette le manichéisme.

Ajoutez à cela la relation « je t’aime, moi non plus » de Mariotte et Anicet et vous obtenez un mélange détonnant. La touche d’érotisme émanant des formes de la jeune femme, qui refusent de rester dans leurs vêtements, n’enlève rien à l’œuvre, bien au contraire.

Le seul (petit) bémol est dans le verbiage inutile de certaines parties. En effet, on a parfois l’impression que les personnages disent en une page ce qu’ils pourraient dirent en deux phrases. Cela reste minime.

Le graphisme n’est pas en reste non plus, malgré une colorisation un peu old school. En même temps, la première édition du “Sortilège du Bois des Brumes” date de 1993 donc il faut s’y attendre. Ceci dit, l’ouvrage n’a rien perdu de sa superbe. A conseiller à tous donc, plus particulièrement aux amateurs de fantasy.


Les compagnons du crépuscule (T1) Le sortilège du bois des brumes
Scénario : François Bourgeon
Dessin : François Bourgeon
Editeur : 12 bis
Parution : février 2009
Prix : 13 €
ISBN : 978-2-35648-060-6


© François Bourgeon et Éditions 12bis - Tous droits réservés



Gianni Zablot
23 avril 2009




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