Les amateurs de SF, passionnés par essence par la science et la fiction encore plus que les autres, sont nombreux à être souvent allés écarquiller les yeux au Palais de la Découverte.
Des expériences réalisées par des scientifiques médiateurs avec brio et humour (mais grand sérieux) au fameux planétarium, des multiples ateliers où enfants et adultes peuvent tester certains effets d’optique ou leur dextérité à manipuler tel ou tel instrument, malgré l’usure du temps, le Palais est un lieu d’émerveillement permanent.
Espace des connaissances concrètes, à l’opposé d’une Cité des Sciences un peu « pousse-boutons », de nombreuses menaces plus ou moins avouées rodent dans l’ombre.
De la fameuse RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques) voulue par le Président de la République aux excuses généreusement nées de la crise économique, air du temps et des modes, volonté des uns de récupérer éventuellement de l’espace au détriment d’un autre, les arguments présentés sont multiples mais peinent à convaincre qu’il ne s’agit pas tout simplement de faire la peau à une institution au profit d’une autre.
Le mardi 24 mars 2009, soutenu par une communauté scientifique très fortement mobilisée, le personnel des lieux organisait une soirée de soutien qui se transforma très vite en agora populaire et joyeuse. Entre les différents ateliers temporaires installés dans la rotonde et l’accès totalement libre aux autres salles et expositions, de nombreux visiteurs discutaient, échangeaient et partageaient une passion commune pour une science tout à la fois accessible, mais non aseptisée par l’esprit du temps.
Et, pour résumer les choses, tout était dit dans ces agréables déambulations au milieu de la science qui vit et dont le cœur bat au rythme de la connaissance.
Pas d’esbrouffe simplificatrice, des écrans d’ordinateurs vieillis, des laboratoires aux machines fatiguées, mais un endroit où l’on peut toucher les choses, voir de l’azote se transformer dans le même temps en état gazeux, liquide ou solide, plonger ses doigts dans une éprouvette qui frôle les moins 190 degrés sans risque, poser ses mains sur de vrais fossiles ou des blocs de lave, croiser un professeur en blouse blanche qui répond avec pédagogie et passion à un petit gamin, etc.
Avec un budget annuel light de 20 millions d’euros pour 200 employés et 600 000 visiteurs par an, le Palais n’a pas à rougir des 120 millions d’euros de budget pour 1000 employés et 3 millions de visiteurs de la Cité des Sciences. Si l’un s’intéresse avec justesse et passion aux sciences fondamentales, l’autre surfe intelligement sur la vague de l’interaction facilitée par les nouvelles technologies. En résumé, quand on peut s’amuser pour de vrai avec de l’azote liquide dans Paris, on peut voir sur un bel écran interactif ce qu’il en serait à La Villette. Démarches et objectifs différents, certes complémentaires, on ne comprend pas trop ce qui justifie aujourd’hui une fusion de ces deux institutions...
Espérons que la spationaute Claudie Haigneré qui vient d’obtenir des plus hautes autorités le privilège de gérer la mission de pacification saura comprendre et apprécier la situation.
Toujours est-il qu’en ce mardi 24 mars 2009, la soirée était belle et simple comme ce sentiment heureux qui veut que l’on touche à la félicité intellectuelle lorsque l’on partage intelligement son savoir avec l’autre.
Où l’on apprend beaucoup sur l’azote grâce à un jeune médiateur remarquable (© Yozone - Stéphane Pons 2009).
Informations complémentaires et messages de soutiens ici :
Sauvons le Palais de la Découverte
http://soutien-au-palais-de-la-decouverte.blogspot.com
le site officiel du Palais de la Découverte
© Photos : Yozone - Stéphane Pons 2009.
