LE SUJET
Dernier survivant du clan des Chiens-Gris, Wolfhound a été esclave dès son plus jeune âge, s’est libéré et poursuit de son esprit de vengeance le monstre qui a assassiné sa famille et détruit sa paisible communauté.
Il va renconter une jeune esclave, un vieux sage, les accompagner dans une ville qui subit une étrange malédiction, y libérer un autre esclave et se retrouver garde du corps d’une jolie princesse qui doit aller se marier pour assurer l’union des forces du bien contre les esprits du mal.
CE QUE L’ON EN A PENSÉ
Une fois n’étant pas coutume, commençons tout d’abord par les motifs d’énervement.
« Wolfhound » débute au millimètre près comme le premier (et légendaire) « Conan le Barbare » de John Milius : un clan massacré, le seul enfant survivant qui devient un esclave et gagne sa liberté à l’âge adulte, puis poursuit de sa haîne son mystéreux exterminateur.
Ensuite, on sait bien qu’après la trilogie du « Seigneur des Anneaux » de Jackson plus rien ne devait être pareil et « Wolfhound » ne déroge pas à la règle, recyclant de nombreuses idées déjà proposées du côté du pays du long nuage blanc.
En s’inscrivant entre ces deux monuments du genre « fantasy » qui révolutionnèrent chacun à son tour le cinéma de genre, « Wolfhound » avoue par avance ses intentions et ses objectifs.
Malheureusement, un scénario manquant singulièrement d’une histoire simple, simplement racontée, n’aide pas à la compréhension de l’ensemble.
Pourtant, on passe un excellent moment à voir ce film !
En s’attachant à bien filmer son sujet, le réalisateur Nikolai Lebedev prouve qu’il sait manier sa caméra avec majesté, picorer ici ou là de bonnes idées dans toute l’histoire du cinéma et rendre son projet original et singulier au final.
Magie de la sincérité, cette aventure épique n’ennuie pas, émeut et accroche son spectateur sans faiblir. Le jeu des acteurs et surtout du héros principal y est pour beaucoup.
Pas bodybuildé pour un sous, mais sec et tendu comme la corde d’un arc, doté d’un regard à faire damner toutes les donzelles qu’il croisera, Aleksandr Bukharov (Wolfhound) emporte l’affaire à lui tout seul. Quant à la belle princesse (Oksana Akinshina), la réalisation a l’intelligence de lui conserver les charmes naturels et le pouvoir de séduction sans fards artificiels que la civilisation à laquelle elle appartient légitime.
Grandioses et superbes paysages, excellent travail sur les costumes (plus véridiques et crédibles, on ne saurait faire), les décors en dur, les effets spéciaux ambitieux, des cadrages axés sur les gros plans avec de nombreux visages aux regards extatiques ou enfièvrés par la passion, il y a incontestablement dans ce film de nombreuses séquences qui en temps normal, et partout ailleurs, nous auraient fait rire aux larmes.
Et pourtant, non. Rien de rien. « Wolfhound » est une belle aventure à gros budget que l’on ne peut s’empêcher de prendre au sérieux.
Pas que l’on comprenne vraiment l’histoire (qui part même un peu en vrilles hallucinées vers la fin), mais ça le fait.
Tout le monde a eu l’air de se donner corps et âmes dans ce projet (acteurs, techniciens), d’aller à fond dans l’outrance du propos, de ne pas renier l’origine Russe du film (malgré la somme des influences extérieures accumulées) et cela se sent et se perçoit.
Un grand moment de divertissement fantasy et épique comme, vils amateurs de plaisirs simples que nous sommes, aimerions en voir plus souvent.
LE DVD
Un VF surjouée en 5.1 (à réserver aux enfants qui ne savent pas lire les sous-titres), une VO aux effets latéraux corrects avec toute la beauté musicale et phonétique de la langue russe, un petit making of sympatoche, une BA dispensable en Français, quelques photos bonus et bandes annonces.
Si l’on veut bien oublier les inclusions d’extraits -totalement inutiles- du « Carmina Burana » de Carl Orff qui sentent la pièce musicale rapportée sur l’édition Française du DVD (alors que la musique originale symphonique et romantique de Aleksei Rybnikov est très belle et se suffit à elle-même), cette édition offre l’essentiel.
Mais peu importe car c’est pour ce film, certes imparfait, mais si touchant et finalement séduisant, que l’on en pince sérieusement.
CONCLUSION
« Wolfhound » est une petite énigme. On aurait dû s’en gausser et en dire du mal, et bien non, au bout de cinq minutes, on sait très bien que l’on suivra l’aventure jusqu’au bout avec grand plaisir.
On aurait aussi dû stygmatiser les emprunts et le manque d’originalité de l’intrigue et bien, finalement, c’est le contraire qui se passe. Ce film vient d’ailleurs, respire sa terre, les grands espace et un état d’esprit que nous ne croiserons jamais par ici.
Découverte impérative pour les amateurs du genre, très conseillée pour les autres.
Wolfhound - DVD
Titre original : Volkodav iz roda Serykh Psov (2007, Russie)
Genre : Fantasy épique
Durée : 2h 15’ 29’’
Réalisation et scénario : Nikolai Lebedev
D’après une histoire de : Mariya Semyonova
Distribution : Aleksandr Bukharov (Wolfhound), Oksana Akinshina (Helen), Igor Petrenko (Luchezar), Juozas Budraitis (Dungorm), Rezo Esadze (Illad), etc.
Sortie en salle (France) : Festivals et Direct to Video
Édition DVD : First International Production (FIP)
Distribution : Sony Pictures Home Entertainment (SPHE)
Presse Internet : Way to Blue (Londres)
Parution : 21 janvier 2009
DVD 9, Pal, Zone 2, couleurs
Format film (DVD) : 16/9 compatible 4/3
Menu d’accueil : Français
Langues : Russe & Français en 5.1
Sous-titres : Français, sans
Chapitres (menu dédié) : 16
Prix public conseillé (DVD) : 19,99€
Bonus édition DVD - Suppléments
Making of (20’30 en VOST) : axé sur le tournage, les effets spéciaux et l’uilisation d’animaux un peu particuliers. Là aussi, le résultat édité apparaît comme sincère et engageant.
Bande Annonce du film (1’29’’ en VF) : voix off ridicule et utilisation inutile du « Carmina Burana », bref, elle est à jeter.
Diaporama (39’’) : photos des acteurs
Bandes Annonces (ouverture du DVD) : Le 5e Commandement (VOST), Le Ruban de Moebius
© First International Production 2009.