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Quinze Minutes
Charles Dickinson
Folio SF, roman traduit de l’anglais (Etats-Unis), science-fiction, 452 pages, décembre 2008, 8,60€

Le thème du voyage temporel n’est plus si courant en science-fiction. La vision proposée par Dickinson est à la fois simple et confuse.



Charles Dickinson, né en 1951, est journaliste au Chicago Tribune. Ce roman est son cinquième, le seul traduit en France à ce jour.

Bien que la thématique du voyage dans le Temps soit typiquement de la science-fiction, ce roman, sans une once d’explication scientifique, pourrait ressortir du fantastique. L’histoire se passe de nos jours aux Etats-Unis, dans une petite ville proche de Chicago. Un artiste inconnu (peintre surtout) et qui ne vend rien, Josh Winckler, vit grâce à sa femme médecin avec sa fille Penny une petite vie tranquille et sereine. Un jour il voyage de quinze minutes en arrière dans le Temps (d’où cette traduction maladroite de « A Short Cut in Time »). Et les événements impossibles s’enchaînent : une jeune fille, Constance, débarque de 1908. Puis c’est une copine de sa fille qui disparaît. Et ainsi de suite que je ne dévoilerai pas.

Ce passage dans une autre époque se produit dans des « parallées », quand il y a un orage.
Il peut être difficile de suivre les tribulations de Josh dans sa ville parce qu’on a beaucoup de mal à imaginer la topographie des lieux, malgré de multiples descriptions. La faute à l’auteur ou à la traduction ?
Vraisemblablement l’auteur. Ces parallées sont des sortes de raccourcis qui passent au travers des propriétés des gens de cette ville pourtant découpée en axes perpendiculaires.
Non seulement il est difficile d’imaginer la géographie mais la psychologie des personnages est encore plus difficile à comprendre. Le héros adore sa femme et sa fille mais n’éprouve pas grand-chose quand il en est séparé.

Très lent au début, pour bien camper les rares personnages (Josh, sa femme Flo, sa fille Penny, son frère débile et SDF Kurt, le con de shérif Ketch), les choses s’accélèrent progressivement, deviennent précipitées et confuses avec les voyages dans le Temps des personnages (toujours les mêmes dates -1908, 1918, aujourd’hui -sans explications d’aucune sorte), pour finir de façon assez improbable.
L’approche du ou des paradoxes est assez simplette : il ne faut pas toucher au passé si vous voulez retrouver votre présent.

Comparé à des traitements non-scientifiques mais subtils et poétiques comme les deux beaux textes de Jack Finney (« Le Voyage de Simon Marley » et « Le Balancier du Temps »), le roman de Dickinson semble long, fade et peu abouti. La fin en queue de poisson n’étant pas sa principale qualité.

Il reste un livre pas désagréable à lire parce que traité un peu comme un thriller, léger, avec des velléités humoristiques qui (pense-t-on) ont du mal à passer la traduction, et qu’on oubliera très vite.


Titre : Qinze minutes (A Short Cut in Time, 2003)
Première édition française : Éditions Joëlle Losfeld (2006)
Auteur : Charles Dickinson
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Isabelle Maillet
Editeur : Gallimard
Collection : Folio SF
Directeur de collection : Pascal Godbillon
Format (en cm) : 17 x 10,8
Pages : 464
Dépôt légal : décembre 2008
ISBN : 978-2-07-036546-3
Prix : 8,60€



Hervé Thiellement
23 janvier 2009


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