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Slumdog Millionnaire
Film américano-britannique de Danny Boyle et Loveleen Tandan (2008)
14 janvier 2008

****



Genre : Comédie dramatique
Durée : 2h00

« Slumdog Millionnaire » a remporté de nombreux prix, dont l’oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur.

Avec Dev Patel (Jamal Malik à 18 ans) Freida Pinto (Latika 18 ans) Madhur Mittal (Salim) Anil Kapoor (Présentateur Prem Kumar) Tanay Chheda (Jamal à 12 ans) Irrfan Khan (Inspecteur de police)

De « Petits meurtres entre amis » à « Sunshine », en passant par « Trainspotting », « 28 jours plus tard » et même le décevant « La plage », la filmographie de Danny Boyle est marquée du sceau du brassage d’influences et de la variété. « Slumdog Millionaire », son tout nouvel opus, ne déroge pas à cette règle. Là où d’autre cinéastes se contentent de surfer avec plus ou moins de réussite sur la vague du vrai-faux reportage et de la télé-réalité (« Cloverfiled », « Live ! », « Rec », « Diary of the dead »), le metteur en scène mancunien se paie le luxe de revisiter Bollywood (heureusement sans chanson) via le jeu « Qui veut gagner des millions ? » façon cinéma social anglais et d’accoucher de son film le plus abouti.

Utilisant avec un rare brio le procédé de flashback, Danny Boyle débute son film à sa quasi fin. Sur le plateau du « Qui veut gagner des millions » indien, Jamal, un tout jeune homme issu des bas-fonds, s’apprête à répondre au Jean-Pierre Foucaud local à la question à 20 millions de roupies. Son parcours, sans faille, étonne l’animateur vedette qui profite de l’interruption quotidienne du show pour confier son candidat à la sécurité. Au programme, un interrogatoire nocturne musclé.
Persuadé avoir à faire à un tricheur, les deux flics revisionnent la cassette de l’émission et pour chaque question posée lui demandent comment il connaissait la réponse.
Chaque explication est l’occasion d’une immersion dans le passé de Jamal et dans le cœur de l’Inde. Son enfance dans un bidonville, la mort de sa mère, la fuite de Bombay, l’errance et la démerde avec son frère à travers le pays, leurs petits larcins pour survivre, la rencontre de l’amour, la trahison de son frère, leur séparation, puis leur réunion, un enchainement effréné de séquences qui retrace, façon puzzle, l’existence mouvementée d’un éventuel futur heureux Millionnaire. Deux heures de péripéties, d’émotions et de belles images que l’on ne voit finalement pas passer.

Un grand film, salué par la critique internationale et 4 Golden Globes ce week-end, qui propulse l’enfant terrible du cinéma anglais sur la route des Oscars. Qui l’eut cru ?
Une fiction sans science ni fantastique mais dont la part d’aventure justifie amplement sa place en zone Yo.

Le Film du Mois !

Bruno Paul (**** et demi)


Danny Boyle nous conte une belle histoire : Jamal Malik, un adolescent des bidonvilles de Bombay gagne 10 millions de roupies à « Qui veut gagner des Millions » et il lui reste une question pour accéder au gros lot de 20 millions. Au fur et à mesure des flashbacks se dévoilent les évènements qui permirent au jeune homme de parvenir jusqu’à cet instant fatidique….

Le réalisateur du déjà flamboyant « Trainspotting » transporte ici le spectateur au cœur du chaos indien avec ses tornades de couleurs et d’essences mais aussi sa population filmée comme une puissante vague de millions d’émotions et de chansons sur fond d’histoire d’amour adolescente.

Boyle utilise ce que je me permettrai d’appeler « l’empreinte du tiers-monde », ce style utilisé depuis quelques années pour filmer ces pays. Lumière orangée en pleine face, camera portée donnant des cadres instables et souvent désaxés, mais aussi un montage cut souvent au rythme des percussions. Ce style peut être vue dans « Babel », « The Constant Gardener » mais surtout dans l’instigateur « La Cité de Dieu ». Le film de Danny Boyle partage en effet beaucoup avec celui de Fernando Mereilles dans ces thématiques (pauvreté, vie de gangster, violence) et dans son approche esthétique. La différence entre les deux univers : « La Cité de Dieu » est une histoire brésilienne racontée par un Brésilien alors que « Slumdog Millionnaire » est une histoire indienne racontée par un Anglais. Et il est toujours difficile pour un cinéaste de réaliser un film en terre lointaine sans apparaitre comme un envahisseur ou, dans le cas présent, un observateur distancié. Et malheureusement, cela se ressent dans la mise en scène.

A commencer par l’utilisation simpliste (un thème par sentiment) et abusive de la musique. Ce n’est pas sans rappeler le cinéma de Bollywood mais l’idée n’est ni neuve ni approfondie. Ainsi, la séquence du train et « Paper Planes » de M.I.A font un excellent mélange, mais ailleurs la musique est souvent utilisée comme bouche trou émotionnel.

Danny Boyle ne va pas au bout de ces idées, souvent intéressantes. Qu’il s’agisse de la pauvreté en Inde, les conflits de religion, le trafic de la misère, la débrouillardise des enfants, la transformation de Bombay en pôle économique, tous ces thèmes restent mentionnés sans vraiment prendre corps dans la narration. Dernières remarques, et non des moindres, l’immuabilité de son héros. Malgré toutes les expériences traversées, Jamal n’évolue pas d’un pouce tout au long du film, un peu comme si toutes les aventures vécues n’avaient eu pour conséquences que de lui permettre de répondre aux questions de « Qui veut gagner des millions ? » et rejoindre Latika, l’amour de sa vie. Un personnage de 18 ans qui a atteint tout les buts de sa vie (une femme et des millions ?) avant d’avoir atteint la maturité.

Le personnage le plus intéressant passe en filigrane. Salim le frère de Jamal apparait comme le véritable produit de son environnement qu’il essaiera coûte que coûte de maîtriser. De manière légale mais surtout illégale Salim voudra toujours sortir de sa condition peu importe l’issue. Il est plein de nuance et sauve la narration de la simple histoire d’amour.

Slumdog Millionnaire reste un film intéressant mais sa simplicité en fait un sous « Forrest Gump ». Une « teen love story » comme tous les ados aimeraient en vivre, pleine d’aventures et de rebondissements mais où tout finit bien.

Stanislas Mohamed (***)


« Jamal Malik, 18 ans, orphelin vivant dans les taudis de Mumbai, est sur le point de remporter la somme colossale de 20 millions de roupies lors de la version indienne de l’émission Qui veut gagner des millions ? Il n’est plus qu’à une question de la victoire lorsque la police l’arrête sur un soupçon de tricherie.
Sommé de justifier ses bonnes réponses, Jamal explique d’où lui viennent ses connaissances et raconte sa vie dans la rue, ses histoires de famille et même celle de cette fille dont il est tombé amoureux et qu’il a perdue.
Mais comment ce jeune homme est-il parvenu en finale d’une émission de télévision ? La réponse ne fait pas partie du jeu, mais elle est passionnante. »

Comme à son habitude, Danny Doyle nous en met plein la vue. La caméra portée est nerveuse et le montage rapide. Les plans s’enchaînent et les prises de vue sont loin d’être classiques : la caméra est penchée, les plans en profondeur sont très nombreux…
Les premières séquences sont chargées d’émotion. Alors que Jamal est interrogé par la police, laquelle le soupçonne de tricherie, le dispositif narratif s’installe. Le récit se construit sur deux temps : le temps présent et les flashs back qui partent de l’enfance du candidat au temps présent. Les séquences alternées se fondent les unes avec les autres. Le flash back s’insère parfaitement au récit.
L’image est magnifiée par la musique envoûtante d’A.R. Rahman.

« Slumdog Millionnaire » est un film qui sublime l’Inde.
Les personnages, incarnés par des acteurs parfaits, dans leur errance, parcourent le pays de long en large. Ils partent des bidonvilles jusqu’au Taj Mahal, s’arrêtent à Mubaï ou à Bombay. Leur parcours est l’occasion pour le cinéaste de présenter un pays aux mille facettes.
La pauvreté, la misère, la pollution, l’exploitation des enfants, la corruption, la violence, le tourisme, la prostitution, la trahison… « Slumdog Millionnaire » aborde de nombreux thèmes… Chacun y puise le sujet qui le touche le plus. Pour certains, ce sera l’amour.
Ce lien qui unit Latika et Jamal est le moteur de l’action. Dans sa quête désespérée, Jalal trouve la force de survivre à cet univers hostile qui ne semble pas fait pour lui. A ses côtés, son frère Salim est loin de ressembler à un saint. Mais c’est avant tout la jalousie qui le fait agir. Quand enfin il accepte enfin l’amour qui lie les jeunes gens, il est bien trop tard...

Avec ses couleurs chaudes et saturées, sa mise en scène rythmée, Danny Doyle signe un film aux mille sujets qui déclinent de nombreuses facettes d’un pays ancrée entre misère et richesse à outrance. On mesure tout le chemin que l’Inde a à parcourir pour enfin proposer aux plus pauvres de ses habitants une vie digne de ce nom.

Céline Bouillaud (****)


FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Danny Boyle et Loveleen Tandan
Scénario : Simon Baufoy d’après le roman de Vikas Swarup

Producteur : Christian Colson
Producteur associé : Paul Ritchie
Producteurs exécutifs : Tessa Ross Paul Smith

Musique originale : A.R. Rahman
Image : Anthony Dod Mantle
Montage : Chris Dickens

Création des costumes : Suttirat Anne Larlarb
Technicien du son : Hugo Adams
Effets visuels : Matthew Bristowe

Production : Film4
Distribution : Pathé Distribution, Fox Searchlight Pictures

Relation presse : Jérôme Jouneaux Isabelle Duvoisin Matthieu Rey

INTERNET

Le site officiel : http://www.slumdogmillionaire-lefilm.com/



Bruno Paul
Céline Bouillaud
Stanislas Mohamed
14 janvier 2009



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