Iba est archéologue et kendoka. Après son dernier titre de champion de kendo, il décide de partir faire une expédition archéologique dans une province du nord ouest de la chine.
Kyoko, sa femme, lui donne un talisman avant de partir. Malheureusement Kyoko n’a plus de nouvelle d’Iba et décide de partir le chercher dans le désert. Elle retrouve alors dans le sable le talisman qu’elle a donné à son mari. Avant de s’en rendre compte, elle est aspirée dans un tourbillon et projetée en plein 13ème siècle alors que les batailles menées par Gengis Khan font rage. Alors qu’elle est conduite dans les gradins d’un colisée, elle reconnaît parmi les gladiateurs son mari…
Si le pitch de “Oh-Rho” peut laisser perplexe tant il est tiré par les cheveux, il est le prétexte à une situation intéressante.
Un champion de Kendo sportif qui se retrouve au milieu de vraie bataille… La question a sûrement taraudé ceux qui ont déjà vu un combat de Kendo : comment s’en sortirait un kendoka face à un vrai samouraï et avec de vraies armes ? Buronson et Miura semblent penser qu’il s’en sortirait plutôt bien puisque Iba est capable de défaire le meilleur général de Gengis Khan ainsi que ce dernier.
Graphiquement, le trait est très proche des premiers tomes de “Berserk”. Des qualités et des défauts. Si le style des combats, nerveux et efficace est agréable, les proportions des personnages sont plutôt approximatives.
Les gros plans sur le visage de Kyoko mettent particulièrement en évidence le manque de maîtrise des proportions. Les scènes de batailles avec Gengis Khan et les combats individuels étant très épiques, cela gomme en partie ces quelques désagréments.
L’aspect paradoxe-temporel et nécessité de ne pas perturber le continuum espace-temps pour ne pas changer l’histoire est du vu et revu. Cependant le choix d’Iba d’incarner Gengis Khan après qu’il l’ait tué prématurément renouvelle quelque peu le sujet du voyage temporel tout en exacerbant cette qualité si cher au bushido : le sacrifice de soi au service d’une cause plus grande.
Un one-shot qui mérite qu’on s’y arrête. Certes l’histoire est rapidement amenée, développée et bouclée, mais c’est plus ou moins le principe d’un récit en un tome.
La narration dispose cependant d’un background plus développé du fait qu’elle s’inscrit dans une période du passé et s’appuie sur des évènements existants.
A noter que “Oh-Roh” possède une suite, “Oh-Roh Den”, qui se déroule plusieurs années après que Iba ait pris le rôle de Gengis Khan alors que son fils est adulte.
Oh-Roh
Scénario & Dessins : Buronson & Kentaro Miura
Éditeur : Glénat
Collection : Seinen Manga
Date de parution : 8 octobre 2008
Pagination : 193 pages noir et blanc
ISBN : 978-2-7234-6536-6
Prix public : 6,50 €
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