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Sœurs de l’Ordre Rouge (Les) - La Croisée des Chemins (T2)
Chris Wooding
Fleuve Noir, Rendez-vous ailleurs, roman, traduit de l’anglais (GB), fantasy, 468 pages, mars 2008, 20 €

Après le soulèvement du royaume de Saramyr, la caste des Tisserands est montée en puissance, se rendant indispensable auprès de la noblesse. Tous les individus détenant des pouvoirs magiques sont montrés du doigt et rejetés, car ils représentent un risque pour leur mainmise sur le continent.
Lucia, la fille de l’Impératrice assassinée, est justement une Aberrant et la résistance s’organise autour d’elle.
Kaiku qui a du mal à accepter la magie qu’elle détient, Mishani, rodée dans les manœuvres politiques, Zaelis, dirigeant du Libera Dramach, et Cailin, sœur du mystérieux Ordre rouge, veillent sur elle au Bercail, refuge de tous les exclus.
Cinq ans après, des interrogations demeurent toujours et il est peut-être temps de passer aux actes plutôt que de rester cachés.



Chris Wooding est né en 1977 à Coalville en Angleterre. Après des études de littérature anglaise à l’université de Sheffield, il s’est très vite consacré à l’écriture et a depuis publié une dizaine de romans. Il vit actuellement à Londres

« Les Sœurs de l’Ordre Rouge » est le second tome de la trilogie La Croisée des Chemins, composée aussi de « Les Tisserands de Saramyr » (T1) qui existe aussi bien en poche qu’en grand format et de « L’armée des Masques » (T3).

La première chose qui frappe, c’est le sens de la description de Chris Wooding. Chaque situation est soigneusement mise en scène et le décor planté de manière rigoureuse. Peut-être même de trop, ce qui ralentit l’histoire par moment et empêche d’entrer plus vite dans le vif du sujet.
De plus, l’auteur aime bien rajouter un petit effet par ci, un coup de théâtre par là pour relancer le suspense, ce qui en agacera certains.
Malgré tout, il faut reconnaître que ce roman se démarque dans la pléthore de titres fantasy par cette minutie à rendre chaque lieu réel.
Chris Wooding y fait preuve d’ambitions, il ne se contente pas d’enchaîner les scènes, il y met la manière en les habillant et en nous intéressant ainsi à son monde.
Certains passages sont vraiment superbes et imprégneront durablement les mémoires. La réquisition d’une barge par un Tisserand heurte l’imagination du lecteur et le touche là où ça fait mal. Le premier chapitre met aussi tout de suite dans l’ambiance, on se demande qui, de l’homme ou de l’Aberrant, est le gibier.
Finalement, le royaume de Saramyr et les mailles du Tissage où évoluent les Tisserands et Kaiku marquent plus que les personnages du roman. On se souviendra davantage de lieux tels que la faille de Xarana ou du donjon d’Axekami et de scènes un peu dures que des protagonistes.
Tel n’était sûrement pas le but, mais c’est l’impression ressentie une fois le livre terminé.
Ce tome est lisible sans avoir lu le premier au préalable. Les péripéties de « Les Tisserands de Saramyr » sont rappelées par petites touches et diluées dans le roman, ce qui ne gène en rien la compréhension.

Il n’empêche que Chris Wooding sort ici un peu des sentiers battus de la fantasy et que c’est toujours agréable d’être surpris, même si ce n’est pas forcément par l’histoire mais plutôt par son traitement.

Titre : Les Sœurs de l’Ordre rouge (The Skein of Lament, 2004)
Série : La Croisée des Chemins (T2) (The Braided Path)
Auteur : Chris Wooding
Traduction de l’anglais (GB) : Marianne Thirioux
Couverture (souple) : Guillaume Sorel
Éditeur : Fleuve Noir
Collection : Rendez-vous ailleurs
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 468
Format (en cm) : 15,5 x 24
Dépôt légal : mars 2008
ISBN : 978-2-265-07884-0
Prix : 20 €


François Schnebelen
24 décembre 2008


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Illustration de Guillaume Sorel



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