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Two Lovers
Film américain de James Gray (2008)
Sorti le 19 novembre 2008

****



Genre : drame
Durée : 1h50

Avec Joaquin Phoenix (Leonard Kraditor), Gwyneth Paltrow (Michelle), Vinessa Shaw (Sandra), Isabella Rossellini (Ruth Kraditor), Moni Moshonov (Reuben Kraditor), Elias Koteas (Ronald Blatte), John Ortiz (Jose Cordero), etc.

Depuis qu’il a du se séparer de sa fiancée, Leonard ne voit plus vraiment la vie en rose. Dépressif, il a réintégré l’appartement de ses parents, les Kraditor et travaille au pressing de son père. Un soir, il fait la rencontre de Sandra, la fille du futur racheteur de l’entreprise familiale. Ils lient connaissance. Parallèlement, il rencontre Michelle, une jeune femme un peu paumée dont il tombe immédiatement amoureux.

Le film démarre fort. La démarche lourde, Leonard arpente un ponton et se jette dans l’océan. Un spectateur, avide de commentaires tout au long de la séance, lance un « ça commence par la fin ». Si c’était aussi facile, on se serait trompé de salle et de cinéaste. Mais le ton est donné. « Two Lovers » n’est pas une banale comédie romantique.
Le film surprend.

C’est assez difficile de mettre en scène et d’incarner un personnage suicidaire qui n’attend plus rien de la vie. Joaquim Phoenix interprète avec brio Leonard, un jeune homme coincé dans une existence triste et sans avenir. Quand il rencontre deux femmes, différentes jusqu’au bout des cheveux : l’une est blonde, l’autre brune. La première est borderline et la seconde a la tête bien sur les épaules. Son cœur ne balance toutefois pas tout à fait. Il se sent proche de Michelle, interprétée par la sublime Gwyneth Paltrow sans s’apercevoir au premier abord qu’elle ne peut lui apporter que des déceptions et alimenter son aspect suicidaire. Avec Michelle, il revit. Avec Sandra, il survit.
Le spectateur sait rapidement que la relation avec Michelle ne ménera nulle part. Et le film, tranquillement, instaure un climat angoissant, met mal à l’aise. Que va-t-il se passer ? Va-t-il persister à s’engager dans une relation qui ne peut le rendre heureux ?

La mise en scène de James Gray alimente ce sentiment trouble décuplé par l’inquiètude latente de la mère de Leonard. Les plans sont serrés, l’image est froide, les couleurs sont fades. Le quartier de New York est triste et l’appartement des parents, vieillot.
On s’attache à ces personnages atypiques tout en s’énervant contre eux, pourquoi s’acharnent-ils à se rendre malheureux ?

« Two Lovers » est un drame romantique traité comme un film noir. James Gray est décidémment un conteur qui sait tirer de ses acteurs le meilleur (ou le pire) d’eux-mêmes. Toutefois, si vous n’avez pas le moral pour des raisons sentimentales, je vous déconseille d’aller voir ce film.

J’ai presque envie de décerner au couple Gray-Phoenix une palme de réussite. Avec eux, rien n’est classique, tout est parfait.

Si « Two Lovers » dérange et met mal à l’aise, c’est que quelque part, il touche le spectateur. Un film au final cornélien qui ne laisse pas indifférent et qui surprend jusqu’à la dernière image, c’est assez rare. Bravo.

FICHE TECHNIQUE

Réalisateur : James Gray
Scénariste : James Gray, Ric Menello

Producteur : Donna Gigliotti, Anthony Katagas
Producteur exécutif : Todd Wagner, Mark Cuban, Marc Butan

Directeur de la photographie : Joaquin Baca-Asay
Monteur : John Axelrad
Chef décoratrice : Carol Silverman
Costumier : Michael Clancy
Coiffeur : Michael Anthony
Maquilleuse : LuAnn Claps
Directeur du casting : Douglas Aibel

Production : 2929 Productions, U.S.A.
Distribution : Wild Bunch Distribution, France

INTERNET

Site officiel : http://www.twolovers-lefilm.com/


Céline Bouillaud
3 décembre 2008



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