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Le coming-out des faes
L’Appel de la Lune de Patricia Briggs
Délices & Daubes n° 132


Le grand manitou mais néanmoins collègue Stéphane Pons vous fît il y a peu, si ce n’est un dithyrambe, au moins une très positive chronique sur “L’Appel de la lune” de Patricia Briggs, le premier tome d’une saga ayant pour héroïne Mercy Thompson, une trentenaire tatouée garagiste et métamorphe, c’est-à-dire capable de se transformer en coyote. Ça, plus le fait que j’ai depuis toujours été interpellé par la lycanthropie (confer D&D 16) me contraignaient quelque part à lire ce poche Milady à 7 nieuros (pour 374 pages, c’est honnête).

Et ben c’est léger, très léger. C’est comme un polar banal avec meurtres et disparition, où on ne sait plus trop qui sont les gentils et les méchants à la fin, sauf l’héroïne et ses deux superbes protecteurs loups-garous alpha dominants, qui l’aiment elle la coyote pas garoue. Elle a aussi un pote chez les vampires, mais comme chacun sait ces morts ne sont pas vraiment fiables, et un autre copain très vieux gremlin-troll gentil comme tout qui lui refile un couteau magique. Ah j’oubliais, comme le Christ en croix ça la fait gerber, elle combat la maîtresse vampire avec une médaille où est gravé un petit mouton (Agnus dei, pas confondre avec Opus du même métal).

C’est vrai que ça se lit facilement, que ça ne prend vraiment pas la tête mais que c’est d’un cul-cul-la-praline particulièrement avéré, pour ados pas vraiment réveillés. Le Pons compare ce truc à la série True Blood. Il a raison pour le mood, l’ambiance de l’air du temps qui aime ce genre fantastico-réaliste, mais dans la série il y a du sexe, à profusion, dans le bouquin pas du tout. Dans la série les vampires font leur « coming-out », dans le bouquin seuls les faes pas dangereux genre lutins (jardiniers) et gremlins (bijoutiers ?) l’ont fait, ni les loups-garous ni les vampires.

Peut-être que les choses s’améliorent et prennent un peu de profondeur, de hauteur ou d’intensité dans les tomes suivants, mais j’en doute. C’est, à mes yeux, amtocha, m’est avis, de la littérature pour ados ou grands nienfants (nous le sommes tous mais bon) qui n’a de fantastique que ses personnages, qui n’apporte rien au genre ni à personne, qui ne casse pas trois pattes à un canard, mais qui peut être lue (ou pas sans problème) parce que c’est facile et sympathique.


Henri Bademoude
6 décembre 2008


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