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Rats (Les) : L’Intégrale de la Trilogie
James Herbert
Bragelonne, L’Ombre, romans (trilogie), traduction (Anglais - Grande-Bretagne), fantastique - horreur, juin 2008, 25€

Au départ, ils ne sont pas très nombreux, mais véhiculent une maladie qui n’épargne personne.
Puis, ils prennent confiance et commencent à sortir de leurs souterrains. Mutants, intelligents, sans pitié, une nouvelle espèce de rats terrorise l’Angleterre.

Et lorsque l’homme en arrive à se balancer quelques engins nucléaires sur la tronche, on se doute bien que c’est du pain béni pour les rats, évidemment !
Résumé : passer du statut d’espèce dominante à celui de gibier n’est jamais agréable.



Après de nombreuses éditions partielles (Le Masque SF) puis complètes en poche (Presses Pocket Terreur et Fleuve Noir Thriller Fantastique), c’est finalement Bragelonne dans sa collection « L’Ombre » qui a eu l’excellente idée de proposer sous forme d’intégrale cette intéressante trilogie horrifique.

Le premier roman sobrement intitulé « Les Rats », est sans doute le meilleur des trois. James Herbert y développe déjà et en 120 petites pages tout ce qui fera son succès ensuite.
Une intrigue bien sentie, un suspense consistant, l’utilisation de personnages lambda (vous et moi) à la place des sempiternels héros invincibles, ainsi qu’une alternance intelligente de séquences purement descriptives, de dialogues énergique et de scènes d’action parfois bien sanglantes.
On s’intéresse aux événements, notre cœur bât plus vite, on s’étonne, on frémit, tout est là pour passer un excellent moment de lecture effrayante.
Grosse qualité de l’auteur, son réel talent pour créer des personnages, mêmes anecdotiques, que l’on aura l’impression d’avoir toujours connu au bout de deux lignes de présentation (et qui décèdent à la troisième !).

Moins surprenante sur le fond, « Le Repaire des Rats » est néanmoins une suite de bonne tenue. On retrouve les qualités de l’auteur, mais on a un peu perdu l’originalité initiale du propos. Néanmoins, pas d’inquiétude, ce second opus se lit aussi avec une grande facilité.
Tout juste doit-on souligner les aspects franchement plus sanglants du traitement de l’histoire et quelques scènes un peu “chaudes” qui émoustilleront vraisemblablement quelques lecteurs.

« L’Empire des Rats » est une bonne surprise. Débuté par les affres de l’apocalypse nucléaire s’abattant sur Londres, les premières pages sont saisissantes de vérité et déclenchent une forte empathie pour les premières victimes du récit, toutes décédées dans d’atroces souffrances ou vaporisées en un millième de seconde.
Là aussi, James Herbert fait des merveilles, créant des hommes et des femmes aux destins anonymes qu’il va trucider illico, pour notre plus grand plaisir (avouons-le).
La suite est plus convenue, mais retient l’attention. Des survivants, réfugiés dans une ville en ruine (et dans ses souterrains), essaient de ne pas se faire bouloter par une horde de rats mutants. Malheureusement pour eux, ils sont pris au piège de ces nouveaux prédateurs...
Si l’on a bien l’impression d’avoir lu ça quelque part avant, l’auteur réussit toujours à nous surprendre grâce à un style très vif et inventif.

Si les fans de James Herbert regretteront sans doute de ne pas trouver dans cette intégrale le quatrième volume officiel de la série des « Rats » (The City), il faut souligner içi qu’il s’agit avant tout d’une BD, finalement assez anecdotique. Qui plus est, difficilement intégrable dans une telle édition. Néanmoins, une petite préface sur cette série et/ou l’auteur, aurait-elle eu un intérêt certain dans cette trilogie (mais pas vital, reconnaissons-le).

Sur le fond, la Trilogie des Rats est un bon bouquin, destiné aux amateurs d’émotions fortes. On ne s’y ennuie jamais, James Herbert sait torcher une histoire et le prouve sans peine.
On pourra trouver quelques similitudes ou influences indirectes avec une école anglaise dignement représentée en littérature par John Wyndham ou John Christopher, voire des liens certains avec l’émergence de jeunes réalisateurs venus d’Albion qui revitalisent l’horreur sur grand écran avec brio et humour depuis quelques années.

On pourrait aussi penser que si James Herbert s’était appelé Stephen King, son succès, certes déjà important, eut été encore plus retentissant.

Conclusion, une intégrale que nous conseillons sans aucune réserve tant ces trois romans offrent ce qu’ils promettaient : du fantastique, de l’horreur, du suspense et des récits qui se tiennent grâce à un talent de conteur choc évident.

Titre : Les Rats : L’Intégrale de la Trilogie
Romans (trilogie) : Les Rats (The Rats, 1973), Le Repaire des Rats (Lair, 1979), L’Empire des Rats (Domain, 1984)
Auteur : James Herbert
Couverture : photo Serge Kozak/zefa/Corbis - Montage Fabrice Borio
Traductions : Jacqueline Huet, Anne Crichton, Nicole Bensoussan
Éditeur Bragelonne, 35, rue de la Bienfaisance, 75008 Paris
Collection : L’Ombre de Bragelonne
Directeurs de collection : Stéphane Marsant & Alain Névant
Site Internet : un extrait (site éditeur), sur James Herbert (en Français)
Pages : 645
Format (en cm) : 23,6 x 3,5 x 15,3 (broché)
Dépôt légal : juin 2008
EAN : 9 782352 942009
ISBN : 978-2-35294-200-9
Prix : 25€


Stéphane Pons
14 novembre 2008


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